ma malheureuse femme, <strong>au</strong>rait été la première à trouver une excuse à un acte irréfléchi. Sa connaissan<strong>ce</strong> des facteurs psychologiques était telle qu’elle se serait refusée à condamner Jacko. Contre toute attente, Hester prit la parole : — Elle savait jusqu’à quel point Jacko pouvait être odieux, mais n’ignorait pas qu’il lui était impossible d’agir <strong>au</strong>trement. — Donc, répliqua Calgary, <strong>au</strong>cun de vous n’éprouve de doute quant <strong>au</strong> drame même – j’entends quant à l’<strong>au</strong>teur du crime ? Hester parut surprise : — Comment le pourrions-nous, alors que les faits ont prouvé que Jacko était coupable ? — Pas réellement coupable, objecta Léo. Je n’aime pas <strong>ce</strong> mot. — Et personne n’a le droit de le pronon<strong>ce</strong>r, ajouta Calgary. Jack Argyle était inno<strong>ce</strong>nt.
CHAPITRE III Cette révélation eût dû faire sensation. Or, elle tomba dans le vide, pour ainsi dire. Calgary s’était attendu <strong>au</strong>x exclamations que provoque l’annon<strong>ce</strong> d’un bonheur <strong>au</strong>quel on a peine à croire, et à de multiples questions. Il n’en fut rien : seul le doute s’exprimait sur les visages, et Calgary avait l’impression que son <strong>au</strong>ditoire se tenait sur ses gardes. Gwenda V<strong>au</strong>ghan fronçait les sourcils ; fixés sur le savant, les yeux d’Hester étaient étrangement dilatés. Enfin, Leo Argyle se décida à parler. — Vous avez sans doute voulu dire, docteur Calgary, que vous approuviez mon point de vue, à savoir que Jacko n’était pas responsable de ses actes ? — J’ai dit qu’il n’avait pas commis le crime pour lequel il a été condamné. Sans une suite de circonstan<strong>ce</strong>s regrettables, Jack Argyle eût prouvé qu’il était inno<strong>ce</strong>nt. Et, en tout état de c<strong>au</strong>se, j’<strong>au</strong>rais pu, moi-même, en apporter la preuve. — Vous ! s’exclama Leo Argyle. — Oui, car l’homme qui conduisait la voiture, c’était moi. Il s’était exprimé si simplement que, sur le moment, les <strong>au</strong>tres ne saisirent pas l’importan<strong>ce</strong> des mots qu’il venait de pronon<strong>ce</strong>r et ils ne l’avaient pas encore comprise, quand la porte s’ouvrit. La femme, entrevue <strong>au</strong> rez-de-ch<strong>au</strong>ssée, apparut et, sans préambule, entra dans le vif du sujet : — Alors que je passais dans le corridor, j’ai entendu <strong>ce</strong>t homme affirmer que Jacko n’avait pas tué Mrs Argyle. Comment le sait-il ? Il f<strong>au</strong>t que je sois <strong>au</strong> courant. — Évidemment, Kirsty ! Vous faites partie de la famille, répondit vivement Argyle. Les présentations faites, il s’adressa à la nouvelle venue, miss Lindstrom, la gouvernante : — Le Dr Calgary nous dit les choses les plus incroyables. L’origine écossaise du prénom Kirsty intriguait Calgary ; l’anglais parlé par <strong>ce</strong>lle qui le portait était ex<strong>ce</strong>llent, mais on dé<strong>ce</strong>lait un vague ac<strong>ce</strong>nt étranger. Quoi qu’il en fût, le visiteur prit la parole : — À dix-huit heures cinquante-cinq, le soir du crime, j’ai pris en charge un jeune homme qui faisait de l’<strong>au</strong>to-stop à quelque distan<strong>ce</strong> de <strong>ce</strong>tte demeure, et je l’ai conduit à Drymouth. Il paraissait très sympathique et inspirait une confian<strong>ce</strong> totale. — Jacko avait du charme, nota Gwenda, et tout le monde le reconnaissait. Mais ses colères prenaient souvent le dessus… Une courte hésitation, et elle ajouta : — Et il n’était pas honnête. Toutefois, on ne s’en aper<strong>ce</strong>vait qu’après un <strong>ce</strong>rtain temps. Mais Leo Argyle intervint : — Docteur Calgary, pourquoi ne vous êtes-vous pas présenté <strong>au</strong>ssitôt à la poli<strong>ce</strong> ? — Oui ! dit Hester, d’une voix haletante. Quelle raison aviez-vous de prendre la fuite ? Les journ<strong>au</strong>x ont publié plusieurs appels, et vous les avez ignorés. Un tel égoïsme… — Hester !… s’écria son père. Le docteur n’a pas terminé son récit. Calgary s’adressa directement à la jeune fille : — Je comprends d’<strong>au</strong>tant mieux votre émotion que je suis moi-même bouleversé.
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effort : révélez-moi vos impressi
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partie dans le Nord pour travailler
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CHAPITRE XIII Une chambre d’une p
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CHAPITRE XIV L’officier de paix H
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donner le moindre penny. J’approu
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dans ma voiture. Aussi me suis-je r
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egard ; frêle et gracieuse, Tina s
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Après l’avoir accompagné jusqu
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Mais dans ce cas particulier, qu’
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arrivée dans ce pays, vous ayez vo
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— Pourquoi aurais-je parlé ? Il
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CHAPITRE XVI — Je ne veux pas ren
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vous vous refusez à révéler ? Pe
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CHAPITRE XVII — Vous déplairait-
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d’admettre qu’ils peuvent être
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n’a conduit qu’à un échec tot
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— Il est sans doute préférable
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— Il pense que je suis… coupabl
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— Eh bien ! concentrez-vous autan
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qui la porte à soupçonner un memb
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— Nous avions déjà fait de nomb
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CHAPITRE XXI Le docteur Calgary et
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vont partir ensemble… Ah ! voici
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CHAPITRE XXII Rien ne laissait supp
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dorée à l’ordonnance provocante
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CHAPITRE XXIII Après avoir garé s
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— Je m’excuse, dit gentiment la
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de s’effondrer. — Vraiment ? Eh
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approchait du but. Mais quelqu’un
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CHAPITRE XXV Le jour tombait quand
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série de détails qu’on ne lui a
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cessait de crier : — Vous… vous