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<strong>ce</strong>ssait de crier :<br />
— Vous… vous !<br />
Kirsten Lindstrom lui jeta un regard sans expression :<br />
— De quoi se mêlait Philip ? Pourquoi tout <strong>ce</strong>t espionnage et toutes <strong>ce</strong>s questions ?<br />
Personne ne le menaçait. Aucune question de vie ou de mort pour lui. Tout juste un passetemps<br />
!<br />
Puis, elle se dirigea vers la porte.<br />
— Arrêtez-la ! s’écria Hester.<br />
— Non, qu’elle parte, intervint Leo Argyle.<br />
— Elle va sans doute se tuer, reprit la jeune fille.<br />
— Je ne le crois pas, intervint Calgary. Mais elle ne pourra aller très loin. La poli<strong>ce</strong> se<br />
chargera d’elle.<br />
— Malheureuse fille, murmura Léo. Elle fut si dévouée pendant les jours calmes…<br />
— Comment pouvez-vous parler ainsi ? s’écria Gwenda, après tout <strong>ce</strong> qu’elle a fait, toutes<br />
les souffran<strong>ce</strong>s qu’elle nous a…<br />
D’un geste, Leo l’interrompit :<br />
— Je sais, mais elle a souffert <strong>au</strong> moins <strong>au</strong>tant que nous et je crois que <strong>ce</strong> sont ses<br />
propres tourments que nous avons ressentis dans toute la maison.<br />
— Cela <strong>au</strong>rait pu durer jusqu’à la fin de nos jours sans l’intervention du D r Calgary,<br />
répliqua amèrement Gwenda.<br />
— Trop tardive, <strong>ce</strong>tte intervention, coupa Mary Durrant. avec une poignante amertume…<br />
Elle se tourna vers Hester, presque menaçante :<br />
— J’ai toujours cru que c’était vous !<br />
— Mais il me savait inno<strong>ce</strong>nte, répliqua la jeune fille, qui regarda Calgary.<br />
Avec un calme impressionnant, Mary murmura simplement :<br />
— Je voudrais être morte.<br />
— Ma chère enfant…<br />
Leo Argyle s’avançait vers elle, mais, d’un geste, elle l’arrêta :<br />
— Personne ne peut m’aider ! dit-elle. La vérité est que tout <strong>ce</strong>la est la f<strong>au</strong>te de Philip qui<br />
voulait rester ici à tout prix et se mêler de <strong>ce</strong> qui ne le regardait pas. Il a voulu braver la<br />
mort… et… vous ne pouvez me comprendre.<br />
Sans plus, elle gagna la porte. Bientôt, Calgary et Hester la suivirent. Du seuil, le savant<br />
vit Leo Argyle qui attirait Gwenda vers lui.<br />
— Savez-vous que Kirsten m’avait prévenue ? dit soudain Hester à Calgary. Elle m’a dit de<br />
me méfier d’elle, comme les <strong>au</strong>tres.<br />
— Il vous f<strong>au</strong>t tout oublier, mon enfant. Vous êtes tous libérés. L’inno<strong>ce</strong>nt n’est plus<br />
soupçonné.<br />
— Et Tina ? Va-t-elle se remettre ?<br />
— Je le crois. N’aime-t-elle pas Micky ?<br />
— Peut-être, mais je n’y avais jamais pensé… Nous oublions parfois que nous ne sommes<br />
pas réellement frères et sœurs !<br />
— À propos, Hester, avez-vous une idée de <strong>ce</strong> que Tina a voulu dire en parlant d’une<br />
colombe ?<br />
— Oh ! il doit s’agir d’une vieille chanson que Kirsten avait l’habitude de nous chanter : Ô<br />
colombe chérie, je ne suis de nulle part ; je n’ai <strong>au</strong>cun refuge, que <strong>ce</strong> soit sur terre ou sur les