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particulier de l’affaire, les enquêteurs parviennent à leurs fins. Ils peuvent soupçonner que le<br />

coupable se trouvait dans la maison du crime et, même, aller jusqu’à avoir une quasi<strong>ce</strong>rtitude<br />

de son identité, mais il ne leur sera pas facile d’obtenir une preuve formelle.<br />

— Je comprends, dit Calgary. Oui, je comprends : c’est <strong>ce</strong> qu’elle pense exactement.<br />

Marshall le dévisagea :<br />

— De qui voulez-vous parler ?<br />

— De la jeune fille… d’Hester Argyle.<br />

— Ah ! oui, la jeune Hester. Que vous a-t-elle dit ? demanda Marshall avec curiosité.<br />

— En bref, que le coupable n’avait <strong>au</strong>cune importan<strong>ce</strong>, et que, seul, l’inno<strong>ce</strong>nt comptait.<br />

Maintenant, je comprends sa pensée. La famille sera tenue pour suspecte. Si l’un des<br />

membres est coupable, il se peut que les <strong>au</strong>tres ignorent de qui il s’agit. Ils vont se surveiller<br />

les uns les <strong>au</strong>tres, et se poser des questions… oui, <strong>ce</strong>tte in<strong>ce</strong>rtitude sera l’épreuve la plus<br />

terrible : ne pas savoir qui…<br />

Il y eut un silen<strong>ce</strong> pendant lequel Marshall regarda Calgary avec une <strong>ce</strong>rtaine estime.<br />

Pour sa part, le savant semblait toujours bouleversé :<br />

— Oui, <strong>ce</strong> sera horrible, murmura-t-il enfin. Vivre des années sans savoir, se dévisager<br />

l’un, l’<strong>au</strong>tre, tandis que les pires soupçons empoisonnent l’esprit, détruisant la confian<strong>ce</strong>,<br />

l’amour peut-être…<br />

L’avocat toussota :<br />

— Ne poussez-vous pas les choses à l’extrême ?<br />

— Je n’ai pas <strong>ce</strong>tte impression, monsieur Marshall. Même, et veuillez m’en excuser, je<br />

crois me rendre mieux compte que vous de <strong>ce</strong> que tout <strong>ce</strong>la signifie.<br />

De nouve<strong>au</strong>, une p<strong>au</strong>se, et Calgary reprit la parole :<br />

— Oui, Hester avait raison : les inno<strong>ce</strong>nts vont souffrir, et <strong>ce</strong> sera injuste, car, seul, le<br />

coupable doit payer. Or, mon intervention n’a ni permis d’apporter la preuve d’une<br />

quelconque culpabilité, ni délivré les <strong>au</strong>tres de la hantise du soupçon.<br />

— Il y a quelque vérité dans vos propos, mais je ne vois pas exactement <strong>ce</strong> que vous<br />

pourriez faire.<br />

— Et moi, pas davantage, avoua Calgary. Mais je me dois d’agir. Ce qui explique ma<br />

présen<strong>ce</strong> devant vous, car, monsieur Marshall, je pense avoir le droit de connaître tout<br />

l’arrière-plan du drame.<br />

— Oh ! il n’y a <strong>au</strong>cun secret, répondit l’avocat, je puis vous exposer tous les faits. Je dis<br />

« faits » car je n’ai jamais été intimement lié avec les membres de la famille. Notre firme<br />

s’est occupée pendant de nombreuses années des affaires de Mrs Argyle – sur le plan légal,<br />

s’entend. Donc, l’atmosphère même de « Sunny Point » et le comportement de ses <strong>au</strong>tres<br />

habitués ne me sont connus qu’en seconde main, oserais-je dire. Seule, Mrs Argyle m’en a<br />

parlé.<br />

— Je comprends votre position, mais il me f<strong>au</strong>t bien commen<strong>ce</strong>r par quelque chose. On<br />

m’a donné à entendre que les enfants avaient été adoptés ?<br />

— Exact. Mrs Argyle était la fille de Rudolph Konstam, un homme immensément riche. Sa<br />

mère, une Américaine, avait également une grosse fortune personnelle. Rudolph Konstam,<br />

qui s’intéressait <strong>au</strong>x œuvres philanthropiques, avait élevé sa fille dans les mêmes principes.<br />

Après la mort de ses parents, tous deux victimes d’une catastrophe aérienne, Rachel<br />

consacra son double héritage à <strong>ce</strong> que nous appelons communément de bonnes œuvres. Ce<br />

faisant, elle fit la connaissan<strong>ce</strong> de Leo Argyle, un docteur de l’université d’Oxford, qui

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