Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles (CRMSF)

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Il importerait aussi que les communes et les provinces
intervinssent chacune pour leur part. On pourrait, peut-être,
instituer une Caisse des monuments et des sites, à l'instar
de ce qu'une loi récente a institué en France.
A l'ordre du jour se trouvait la question de la conservades
lieux dits. . .. . , , ,
tion des noms des lieux dits. Le rapport suivant a ete pré-
senté par M. Massart sur cet intéressant objet :
« L'étude des noms des lieux peut rendre d'inappré-
ciables services aux historiens. En effet, la plupart de nos
villages et de nos hameaux ont été fondés vers le vu® ou le
vin 6 siècle, c'est-à-dire à une époque sur laquelle nous ne
possédons que très peu de documents certains : il n'y a
donc guère que les noms de lieux qui puissent fournir des
renseignements sur les occupations des habitants, sur leur
mentalité, leur langue, etc. Il suffira de rappeler que c'est
par l'étude de la toponymie que M. Godefroid Kurth a
établi les déplacements de la frontière linguistique en Bel-
gique. Rien ne montre mieux l'importance de la conserva-
tion des noms de lieux que les quelques cas où ces noms se
sont perdus au cours des siècles. Combien de conjectures
n'a-t-on pas faites sur la position de la forteresse et sur l'en-
droit où s'est livrée la bataille de Tolbiac?
» Au point de vue purement géographique, la toponymie
esl aussi une merveilleuse source de renseignements D'in-
nombrables noms en bois, sart, faye, ou en bosch, hout,
rhode, occupent des régions lout à fait déboisées; mais le
nom est là pour témoigner de l'antique présence de forêts.
De même pour beaucoup de noms renfermant soit bruyère,
soit heide : endroits jadis stériles, mais maintenant fertili-
sés par le travail opiniâtre de nos paysans. N'est-il pas avan-