Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles (CRMSF)

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ouverte avec l'élément esthétique et archéologique ; la
question ne peut être résolue que par une conciliation.
Il est encore un élément dont il faut se méfier, c'est la rhé-
torique, quelqu'étrange que cela puisse paraître au premier
abord. Rappelons, pour justifier notre méfiance, que ce sont
les rhétoriciens qui ont fait placera Rome le monument de
l'Unité italienne en face du Corso, et ont ainsi gâté la place
de Venise; ce sont eux qui ont dénaturé le caractère du
Panthéon par le tombeau de Victor-Emmanuel, et celui du
Capitole en y installant la Municipalité romaine.
Reprenons un à un les facteurs dont il faut tenir compte :
1° Le climat. — On a trop négligé cet élément important
dans toute l'Europe. Entraînés par l'engouement pour les
styles classiques nés sous les cieux lumineux du Midi, les
Parisiens ont construit un Petit Palais où règne une obscurité
funeste à son musée, et nous avons érigé un monumental
Palais de Justice dont les auditoires doivent être éclairés par
l'électricité en plein jour. Nos rues nouvelles sont si mal
orientées qu'elles sont balayées par les vents humides du
sud-ouest, et nous avons décapité l'écran de maisons qui
devait nous protéger contre les morsures de l'aquilon,comme
si nous avions voulu justifier le nom du Caudenberg.
2° le site topographique. — Les ingénieurs qui ont eu à
tracer un plan de quartier n'ont eu souvent qu'une préoccu-
pation, c'est d'opérer sur une tabula rasa. Après un nivel-
lement à fond ils y ont alors tracé des rues en damier, quel-
quefois traversées par des diagonales avec des ronds-points
aux intersections des voies. Notre quartier Léopold illustre
admirablement la banalité et le mortel ennui qui se dégagent