Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles (CRMSF)

— 324 —
de science que de talent. Nous disions dans un rapport du
4 novembre 1904 n° 4681, adressé à M. le Ministre de la
Justice :
« Ceux qui ont connu l'église de Nieuport avant la restau-
ration, ne savent en croire leurs yeux. Autrefois, quelle
tristesse froide entre ces murs recouverts de linceuls et
d'oripeaux 1 Aujourd'hui, quelle éclatante beauté reluit en
tous les recoins intérieurs et extérieurs de cette conscien-
cieuse restitution ! Les architectes-restaurateurs n'ont eu
qu'à rendre au monument sa vieille et robuste santé, pour
qu'il se remette à chanter la gloire de l'artiste créateur. »
Ce beau monument, rangé à la troisième classe, avait
beaucoup de caractère. Qu'en est-il resté?
Qu'y sonl devenues les peintures murales, très curieuses,
découvertes en 1909, sous le badigeon des piliers?
El la chaire de vérité gothique, chef-d'œuvre de sculpture
en bois, datant du commencement du xvi" siècle?
Et la clôture du chœur ainsi que les stalles, élégantes
boiseries de la Renaissance?
El le tabernacle-tourelle?
L'église de Saint-Nicolas, à Dixmude, était rangée à la
deuxième classe. Se souvenant des œuvres d'art qu'elle ren-
fermait, la pensée se reporte sur quelques-unes d'entr'elles :
le tableau représentant la Naissance de la Vierge, attribué
à Lancelot Blondeel, et celui, si célèbre, de l'Adoration des
Mages, de Jordaens; le tabernacle, exécuté en 1614, en
marbre et en albâtre, par Jérôme Stalpaert, de Bruges; sur-
tout, le célèbre jubé gothique de Jean Berlet.
Que reste-t-il de ces chefs-d'œuvre?