Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles (CRMSF)

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motif et le fait du classement. On classe parce que l'on veut
conserver et l'on conserve en manière telle que la restaura-
tion soit réduite au strict minimum et qu'à cette condition
expresse elle puisse être autorisée.
Bien entendu, le Collège se gare contre l'absolutisme des
rigoristes, d'après lesquels il eût fallu laisser périr la Maison
des Bateliers de Gand, sauf à la reproduire à côté ou à
distance, plutôt que de la confier à la main experte, au génie
et à la science de l'artiste consciencieux qui l'a fait revivre
par des procédés de métier défiant toute critique. Cette
œuvre de notre collègue Mortier a été une consolidation
artistique telle que l'impose une restauration bien comprise
et respectueuse des monuments. Sans celle-ci, la ruine de la
Maison des Bateliers, ce joyau délicieux, serait consommée;
l'archéologue y aurait perdu ses droits; l'homme dégoût ne
retrouverait, dans le pastiche, qu'une sorte de souvenir
mortuaire.
Ab uno disce omnes. Nous devons, en cette matière
spéciale, borner à cet exemple des considérations sur la
méthode que suit la Commission royale pour apprécier les
difficultés de tous genres dont la solution s'impose au tra-
vail ardu et nécessairement mal rémunéré de l'artiste
restaurateur. Que de peines pour retrouver et retracer un
profil ! Cependant l'exécution ne rapportera rien ou si peu
à l'architecte!
Il y a un autre motif pour ne point solliciter le classement
des parties restaurées quelque temps avant la demande ou
au moment de celle-ci. Comment s'opérerait le contrôle de
la Commission royale? Quel avis pourrait encore donner ce
Collège, soit aux autorités, soit à l'artiste qui viendrait le