Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles (CRMSF)

— 311 —
partialité les Administrations centrales des Beaux-Arts et de
la Justice?
La Commission royale, telle qu'elle fonctionne depuis
185a, avec l'aide des membres correspondants, créés en 1860
dans les neuf provinces et que l'auteur de ces lignes a
remis en activité régulière dès qu'il fut appelé, en 1897, au
siège de la Présidence, constitue une œuvre de centralisation
décentralisatrice si l'on peul dire ainsi. Complétée depuis
1912 par la section des Sites, elle comprend cent soixante-
quatre correspondants, non compris les neuf Gouverneurs,
présidant de droit chacun le Comité des correspondants de
sa province, au chef-lieu de celle-ci. Comment un pareil
organe,opérant d'après des règles vieilles de cinquante-deux
années (ij, toujours jeunes par l'élaslicilé de l'adaptai ion
aux circonstances les plus diverses, pourrait-il ne pas jouir
d'une autorité incontestee?
Sans doute, la Commission royale n'a pas échappé à la
critique subjective dans un pays renfermé en d'étroites fron-
tières, où elle apparaît comme l'herbe folle de l'esprit
public; le Collège y a répondu par le progrès incessant de
son action intime et publique, s'exerçant au grand jour des
dossiers ouverts aux artistes, aux savants, aux historiens,
aux esthètes.
En vérité, le Pouvoir exécutif agit d'une façon naturelle,
pratique, en accordant sa pleine confiance, en matière de
classement d'édifices et de sites, à un organisme à la fois
artistique, technique, administratif, s'alimentant lui-même
aux sources régionales des provinces avant de produire, au
(i) Royaume de Belgique. Commission royale des Monuments. Règle
ment d'ordre des travaux de la Commission, approuvé le 30 juin 1862.