Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles (CRMSF)

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Bruges, l'Hôtel du Gouvernement provincial du même
Maître, et l'Hôtel du Gouverneur de Goomans; à Arlon,
l'église Saint-Martin de Van Gheluwe et De Noyette; à
Maredsous, l'abbaye bénédictine et l'église du baron de
Béthune; à Braine-le-Comle, l'Hôtel des Postes (anciens
Dominicains) de Brunfaut; à Hasselt, le Gouvernement pro-
vincial de Paul Saintenoy, et bien d'autres édifices de pre-
mier ordre aussi, qui, honorant l'humanité cultivée, méritent
d'être conservés?
La Commission royale, après plusieurs débats sur le prin-
cipe d'un tel classement, a décidé, à l'unanimité, qu'il con-
vient de laisser au temps le soin de consacrer définitivement
des appréciations cependant déjà bien établies. A juste
titre, elle se défie d'elle-même, précisément parce qu'elle est
composée d'hommes compétents, rompus au métier, dont
les œuvres datent d'hier. Les acclamations ou la réprobation
des contemporains, à quoi, à qui tiennent-elles? Quelles
intentions cachent-elles? Quels intérêts s'y dissimulent?
Et les coteries d'écoles ou d'académies? El la courte échelle
d'amis qui se croient adroits? Les crocs-en-jambe d'adver-
saires s'illusionnant sur leur force terminale? Toute question
de personne mise à part, il semble difficile de formuler, hic
et mine, des jugements sans appel ni cassation.
Or, les Cours de justice ont besoin de temps pour rendre
leurs arrêts, qui évoluent, avec la jurisprudence, nonobstant
la tranquille, lente, sereine transformation du Droit.
Il faut aussi des années pour qu'en Cour de Rome soit
autorisé le culte du grand homme ou de la femme éminente
que sont d'ordinaire, dans l'ordre moral et intellectuel, un
saint François de Sales, une sainte Jeanne de Chantai.