Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles (CRMSF)

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Cependant les vieilles pierres ne parlent-elles pas à l'esprit
de nos concitoyens? Ne leur rappellent-elles pas les souf-
frances, les luttes, les triomphes de leurs ancêtres? Pensent-
ils donc qu'une ville humaine doive être uniquement une
usine, combinée mécaniquement pour satisfaire aux seules
exigences matérielles de la circulation, aux seuls besoins du
commerce, de la finance et de l'administration? Au milieu
du tourbillon assourdissant de la lutte pour la vie, n'est-il
pas bon de faire retentir, dans la ville moderne, cette note
du passé, celle évocation apaisante d'un héritage de souve-
nirs communs à lous les bourgeois de la cilé?
Quand, dans une ville étrangère, nous nous trouvons
devant ces débris, symboles pieusement conservés, n'en
sommes-nous pas émus? Tel, par exemple, ce fragment de
l'antique muraille de Srevius, préservé au milieu de la Via
Nationale, à Rome.
Comment réaliser la conciliation entre le point de vue pratique
el le point de vue esthétique?
Commençons par déterminer les rues qui ne satisfont plus
aux besoins de la circulation, les endroits congestionnés,
puis les points qui doivent êlre reliés entre eux par des voies
plus directes, ensuite les centres de dispersion de la foule.
Traçons un plan schématique de ces desiderata et appli-
quons-le sur le plan du quartier ancien. Gardons-nous bien
de résoudre le problème en perçanl des boulevards recti-
lignes, en remblayant, tous les ravins, en bouleversant l'oro-
graphie primitive, en éventrant de vieux quartiers.
Cherchons au contraire à élargir les rues sinueuses par
un alignement nouveau parallèle à l'ancien ; lirons parti des