Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles (CRMSF)

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a pas moyen de conserver l'original, on en garde au moins
un dessin ou une photographie : signalons seulement les
œuvres de nos deux collègues MM. A. Heins et. Ch. Buis,
qui vient de nous être ravi.
» Eh bien! nous assistons à la disparition de la plus
importante des choses du passé, de celle qui a joué un rôle
tout à fait prépondérant dans la vie domestique de notre
peuple, dans laquelle el autour de laquelle des millions
d'existences ont été groupées pendant des siècles. Je veux
parler de l'habitation rurale : de toutes les industries, l'agri-
griculture est de loin la plus considérable, à la fois, par le
nombre des travailleurs et des sièges d'exploitation, par
l'étendue des surfaces mises en œuvre, enfin par la valeur
inestimable de ses produits, base unique de notre alimen-
tation.
» Or, dans ces dernières années, les procédés agricoles se
sont profondément transformés. La généralisation de
l'emploi des engrais chimiques, l'introduction de nouveaux
aliments pour le bétail, l'établissement de laiteries coopéra-
tives, la construction de chemins de fer vicinaux el bien
d'autres causes ont déterminé une évolution extrêmement
rapide des modalités de la vie agricole. Alors qu'il y a
vingt ans, les villages du Brabanl ressemblaient encore à
ceux des tableaux de Teniers, il ne restera tantôt plus un
seul hameau, si reculé soit-il, qui aura conservé sa phy-
sionomie de jadis.
» Certes, nous nous réjouissons de voir les agriculteurs
augmenter leur bien-être et adapter leur demeure aux nou-
veaux besoins de leur profession. Pourtant, on doit avouer
qu'il serait pénible et déraisonnable de laisser détruire tout