CES FREINS QUI PLOMBENT L'INDUSTRIE - FOOD MAGAZINE
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« Public et privé doivent aujourd’hui œuvrer ensemble pour faire émerger une industrie<br />
agro-alimentaire forte et compétitive » Amine Berrada Sounni, Président de la FENAGRI<br />
- Food Magazine : Quel constat faites-vous<br />
de la situation actuelle de l’industrie agroalimentaire<br />
?<br />
- Amine Berrada : L’industrie agro-alimenatire<br />
est aujourd’hui très faible parce qu’il y<br />
a tellement de freins qui dissuadent à la fois<br />
l’investissement nationale et l’arrivée d’IDE.<br />
- Food Magazine : Quels sont les principaux<br />
freins ?<br />
- La fiscalité notamment et le régime douanier.<br />
La conjugaison de ces deux facteurs<br />
fait que l’on est découragé d’investir dans<br />
l’industrie agro-alimentaire transparente au<br />
profit de l’informel et des importations.<br />
-Food Magazine : Les industriels font état<br />
d’une insuffisance de la production agricole<br />
nationale. Est-ce que le plan Maroc<br />
Vert peut constituer une solution ?<br />
- Le plan Maroc Vert va certainement augmenter<br />
les quantités produites mais, dans sa<br />
philosophie, il n’intègre pas l’aval industriel.<br />
En fait, au-delà du problème des quantités<br />
disponibles, ce sont les distorsions fiscales<br />
qui freinent l’essor de l’industrie agro-ali-<br />
mentaire au Maroc.<br />
- Food Magazine : Que propose<br />
la FENAGRI ?<br />
- Un système de TVA progressif entre le<br />
produit agricole et le produit transformé fini,<br />
des droits de douanes sur la matière première<br />
agricole qui tiennent compte des besoins de<br />
l’industrie et de sa compétitivité et un régime<br />
douanier fait de barrières non tarifaires qui<br />
permette l’émergence d’un pôle agro-industriel<br />
fort et compétitif face à la concurrence<br />
internationale.<br />
- Food Magazine : Qu’en est-il des volets<br />
normatif et réglementaire ?<br />
- Nous sommes pour un système de contrôle<br />
exigeant mais qui ne s’applique pas seulement<br />
aux entreprises structurées et transparentes.<br />
Il faut aussi contrôler avec le même<br />
degré d’exigence les produits importés et<br />
l’informel et responsabiliser le commerce<br />
de détail. Cela ne peut être possible que si<br />
public et privé travaillent ensemble pour<br />
aboutir à un cadre normatif et réglementaire<br />
équitable. Cela est aujourd’hui possible étant<br />
donné que l’Etat a<br />
aujourd’hui un interlocuteur<br />
représentant<br />
l’ensemble du secteur.<br />
En effet, au sein de la<br />
FENAGRI, nous avons<br />
procédé à la création<br />
d’une commission où<br />
toutes les filières sont<br />
représentées. C’est une<br />
première au Maroc.<br />
MAroC<br />
- Food Magazine : la R&D est un des<br />
facteurs de compétitivité. Quelles pistes de<br />
relance ?<br />
- Nous projetons d’accorder un rôle plus<br />
important au CETIA qui souffre aujourd’hui<br />
d’un manque de ressources humaines qualifiées<br />
et qu’il ne peut attirer par manque de<br />
moyens. A ce titre, la FENAGRI propose la<br />
mise en place d’un système de financement<br />
pérenne. Il s’agit en fait d’habiliter le CETIA<br />
à effectuer des analyses de conformité des<br />
produits importés. Il dispose aujourd’hui de<br />
l’aval du ministère de l’Industrie mais pas de<br />
celui du ministère de l’Agriculture.<br />
<strong>FOOD</strong> <strong>MAGAZINE</strong> - N° 20 / Du 15 Mars au 15 Avril 2010 11