Texte complet - Université de Liège

Bodson L.
entre autres, la dipsas ; voir ci-dessous, 3.3.1.2,
ad n. 205) sont produits isolément de dipsas
(voir ci-après [p. 89], tableau 3).
2.2. Interprétations et traductions modernes
2.2.1. Avant Linné
Mattioli (1554 : 703-705, ad VI, 50 « Haemorrhous,
et Dipsas ») : traduction latine et commentaire
nourri par les témoignages de Galien
(avec remarques critiques complémentaires
sur les informations des Marses [voir ci-dessus,
2.1.3.2.1, n. 93]), Aétius, Élien et Sostratos ;
(704, l. 49) : « fièvre brûlante (causus) » chez
ceux qui ont été mordus ; (705, l. 5-6) : ses différents
noms (suivant Élien) : prester, causon,
anombates (sic), melanurus.
Grévin (I, 1567 : 19, l. 29) : traduction de
dipsas entendu au sens passif « l’Alteré » ; (II,
1568 : 62 ; 95-97, chap. XIV, ill.) : [Ther.,
125] « Nicandre voulant parler de tous les serpens
en général, en nomme une espece pour
toutes, c’est à sçavoir l’Alteré que les Grecs ont
nommé Dipse » 110 ; [Ther., 334-358] revue des
principaux témoignages (jusqu’à Avicenne)
où il s’agit, pour les uns, d’une Vipère, pour
d’autres d’un Aspic [cobra] 111 , fable de l’âne et
de l’Alteré [voir ci-dessus, 2.1.3.1].
Gessner (1587 : 41 v -43 v , « De Dipsade », ill. reprise
à Grévin) : inventaire des sources (y compris
dipsas dans la vulgate latine du Deutéronome)
relatives à ce serpent qui allume dans le corps
de ses victimes un horrible incendie impossible
à éteindre ; synonymes ; description ; rappel
du commentaire de Grévin ; argument tiré de
l’action du venin pour réfuter ceux qui, comme
Solin et Isidore de Séville, voient dans la dipsas
un aspis et non une vipera [voir ci-dessus, Grévin]
; caractères physiques ; venin et remèdes à
la morsure ; emplois homonymiques du nom et
110. Raisonnement identique à propos de sēps (Ther., 147).
Cf. Bodson 2009 : 84.
111. Voir ci-dessus, 2.1.3.2.2, n. 106. Comparer ci-dessous,
3.3.2.1 et n. 210 : Mattioli.
de l’adjectif ; la fable de l’âne et de la dipsas [voir
ci-dessus, 2.1.3.1] ; témoignage de Lucien sur la
stèle érigée au bord de la Grande Syrte en l’honneur
de la victime d’une dipsas [voir ci-dessus,
2.1.3.2.1, n. 95] ; symbolique ; épitaphe d’Alciménès
[voir ci-dessus, 2.1.2].
Aldrovandi (1640 : 214-229, chap. VIII « De
Dipsade », p. 218 : ill. d’après Grévin) : douze
rubriques amplifiant celles de Gessner, avec,
dans les deux premières, l’analyse des synonymes
toxicologiques (214 H-216 F) ainsi que
le synonyme zoologique melanuros [voir ci-dessous,
3.6.2.1], les autres étant traités sous ammodites.
Voir, en particulier 216 E-F, la conclusion
fondée sur les ouvrages de Dioscoride, tous
jugés authentiques au xvi e -xvii e siècle : trois
noms pour un seul et même serpent dipsas, prester,
causus, le premier référant au symptôme de
la soif (a sitiendo), les deux autres à celui de la
brûlure (ab urendo).
2.2.2. Après Linné
Approche générale 112
TGL (II, 1833 : 1587 B-C): « dipsas, plerumque
dicitur pro dipsas echidnē ».
Keller (II, 1913 : 298) : « die afrikanische
Durstschlange, dipsas ».
Gossen et Steier (1921 : 530-531, n° 11) : (531,
l. 6-7) « … ist es sehr wahrscheinlich, dass wir
es mit der Avicennaviper (Cerastes vipera L.) zu
tun haben » 113 .
GEL (1940 9 : 439) : « venomous serpent, whose
bite caused intense thirst ».
Keimer (1941 : 8, n. 2 ; voir ci-dessous, 3.3.2.2 :
ammodutēs) : « le serpent dipsas tel que décrit par
Nicandre [Ther., 334-337] est le Cerastes vipera ».
Bailly (1963 : 524) : « sorte de serpent dont la
morsure cause une soif ardente ».
Scarborough (1977 : 7) : translittération « dipsas
» ; « comes closest to Cerastes vipera Boul. in
Nicander, Philumenos, and Lucian. »
112. Morel (1928) : essentiellement Quellenforschung et critique
de l’article de Gossen & Steier 1921.
113. Voir ci-après [p. 90], s. v. Élien, Le propre des animaux, VI,
51 : Gossen 1935.
88 ANTHROPOZOOLOGICA • 2012 • 47. 1.