Texte complet - Université de Liège
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Introduction au système <strong>de</strong> nomination <strong>de</strong>s serpents en grec ancien<br />
les normes éditoriales du présent volume. De<br />
façon à respecter celles-ci sans réduire le texte à<br />
une liste alphabétique ou à <strong>de</strong>s choix arbitraires,<br />
dipsas et ses sept synonymes (dont trois avec <strong>de</strong>s<br />
doublets qui ne sont pas tous <strong>de</strong> simple forme)<br />
se sont imposés en introduction au système<br />
grec <strong>de</strong> la nomination <strong>de</strong>s reptiles apo<strong>de</strong>s. Ces<br />
mots correspon<strong>de</strong>nt à moins d’un dixième <strong>de</strong><br />
l’ensemble. Mais ils illustrent les <strong>de</strong>ux classes <strong>de</strong><br />
critères qui en ont produit le plus, l’une liée aux<br />
observations naturalistes, l’autre à l’expérience<br />
toxicologique. Examinés ici, pour la première<br />
fois, dans la totalité <strong>de</strong>s témoignages qu’il a été<br />
possible <strong>de</strong> réunir, ils permettent d’abor<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s<br />
questions récurrentes dans le corpus.<br />
L’exposé est construit, à partir <strong>de</strong> dipsas (2.1-3),<br />
en <strong>de</strong>ux sections. Elles portent, l’une, sur les<br />
synonymes zoologiques (3.1-6), l’autre sur ceux<br />
qui ont une connotation toxicologique (4.1-<br />
4). Afin <strong>de</strong> mettre intégralement à disposition<br />
les informations récoltées dans les sources, une<br />
notice est réservée à chaque terme, y compris les<br />
doublets. Elle est organisée en trois rubriques :<br />
données (préambule linguistique, inventaire<br />
<strong>de</strong>s occurrences) ; principales interprétations<br />
mo<strong>de</strong>rnes avant et après Linné ; évaluation herpétologique<br />
et toxicologique immédiate ou par<br />
renvoi interne. La première partie <strong>de</strong> la conclusion<br />
est centrée sur dipsas et ses autres vocables.<br />
Dans la secon<strong>de</strong>, après le rappel <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong><br />
type 1 et 2, les spécificités majeures <strong>de</strong> la troisième<br />
classe, celle <strong>de</strong>s composantes anthropologiques,<br />
sont évoquées et les perspectives que<br />
les ophionymes ouvrent à <strong>de</strong> futures recherches<br />
sont esquissées.<br />
1.2. Observations préliminaires<br />
1.2.1. Sources<br />
1.2.1.1. Sources archéozoologiques<br />
Au sujet <strong>de</strong> l’herpétologie grecque et romaine,<br />
la documentation archéozoologique <strong>de</strong>meure<br />
restreinte (cf. Bodson 2009 : 23-24), exception<br />
faite <strong>de</strong> l’apport égyptien dès avant la conquête<br />
alexandrine (332) 21 . Des publications mentionnant<br />
<strong>de</strong>s restes <strong>de</strong> serpents directement utiles<br />
au dossier « dipsas et ses synonymes » n’ont pas<br />
été repérées. Mais le fait que son exploration<br />
repose, avant tout, sur <strong>de</strong>s écrits ne peut dissimuler<br />
ni minimiser l’importance du matériel<br />
osseux pour les enquêtes touchant l’herpétofaune<br />
méditerranéenne aux époques anciennes<br />
— et l’attente qu’il génère —, quel que soit<br />
l’aspect envisagé.<br />
1.2.1.2. Sources iconographiques<br />
Les serpents sont les animaux les plus représentés<br />
par l’art grec (<strong>de</strong>puis la civilisation créto-mycénienne)<br />
22 et par celui <strong>de</strong> Rome 23 , en<br />
raison <strong>de</strong> leur place dans la mythologie, la<br />
religion et le culte, <strong>de</strong> leur dimension symbolique,<br />
<strong>de</strong> leur attrait décoratif. Leurs figurations<br />
ont, elles aussi, un rôle à jouer dans l’étu<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>s ophionymes pour orienter leur interprétation<br />
ou pour l’étayer. Elles n’ont cependant pas<br />
entraîné d’investigations additionnelles systématiques<br />
après celles dont les résultats ont déjà<br />
été consignés (Bodson 2009 : 37). Quant aux<br />
illustrations <strong>de</strong>s manuscrits didactiques 24 , elles<br />
atten<strong>de</strong>nt que leur analyse soit entreprise. Les<br />
références <strong>de</strong> celles qui se rapportent au serpent<br />
dipsas et à ses autres noms sont signalées, en<br />
note, avec chacun d’eux.<br />
1.2.1.3. Sources textuelles<br />
Les sources relatives aux ophionymes sont, en<br />
ordre principal, textuelles. Elles émanent <strong>de</strong><br />
poètes et <strong>de</strong> prosateurs qui s’échelonnent <strong>de</strong> la<br />
pério<strong>de</strong> archaïque au mon<strong>de</strong> byzantin et sont<br />
animés par <strong>de</strong>s motivations variées. La plupart<br />
d’entre eux ne s’intéresse aux serpents qu’inci-<br />
21. Cf. Keimer 1941, 1947 ; Boessneck 1988 : 108-117 ;<br />
Yoyotte 2005 (général).<br />
22. Cf. Küster 1913 (très vieilli, mais non remplacé) ;<br />
Mitropoulou 1976, 1977.<br />
23. Voir, à titre d’exemple, l’apport d’un site tel que celui <strong>de</strong><br />
Pompéi. Cf. Bodson 2002.<br />
24. Bodson 2009 : 43-44 et, p. 45, n. 161.<br />
ANTHROPOZOOLOGICA • 2012 • 47. 1. 77