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Texte complet - Université de Liège

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Bodson L.<br />

<strong>de</strong>mment 25 ou ponctuellement même s’ils<br />

le font, comme Pline l’Ancien ou Élien, avec<br />

constance 26 . Les thēriakoi, eux, sont les spécialistes<br />

<strong>de</strong>s venimeux et <strong>de</strong>s envenimations 27 .<br />

À la charnière <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux groupes se situent <strong>de</strong>s<br />

écrivains qui, le temps d’un opuscule — ainsi<br />

Lucien avec Les dipsa<strong>de</strong>s (ci-<strong>de</strong>ssous, à partir <strong>de</strong><br />

2.1.3.1, n. 74) —, ou d’une séquence <strong>de</strong> leur<br />

œuvre — ainsi Lucain (Pharsale, IX, 587-937)<br />

avec l’herpétofaune <strong>de</strong> Libua (ci-<strong>de</strong>ssous, à partir<br />

<strong>de</strong> 2.1.3.1, n. 74) 28 — se concentrent sur <strong>de</strong>s<br />

matières herpétologiques. Que ces témoignages<br />

soient allusifs ou circonstanciés, la question <strong>de</strong><br />

l’origine et <strong>de</strong> la transmission <strong>de</strong>s savoirs qu’ils<br />

renferment se pose pareillement. En plus <strong>de</strong>s<br />

contributions qui la prennent ici pour objet,<br />

les éléments rassemblés à propos <strong>de</strong> sēps (Bodson<br />

2009 : 32-36) sont <strong>de</strong> nature à éclairer les<br />

pages ci-<strong>de</strong>ssous. S’ils n’y sont pas expressément<br />

rappelés à chaque fois, la réflexion sur les objectifs<br />

<strong>de</strong>s auteurs grecs et latins et la provenance<br />

<strong>de</strong> leurs connaissances est toujours sous-jacente.<br />

1.2.2. Echidna, echis<br />

1.2.2.1. Champ sémantique et règle du genre<br />

Comme celui <strong>de</strong> maints zoonymes 29 , le champ<br />

sémantique <strong>de</strong>s substantifs (féminin) echidna,<br />

(masculin) echis « vipère » 30 fluctue, d’après les<br />

contextes, sur le plan <strong>de</strong> l’extension « taxinomique<br />

» : large (A) « catégorie » (mo<strong>de</strong>rne : fa-<br />

25. Exemples ci-<strong>de</strong>ssous : Antipater <strong>de</strong> Sidon, Grégoire <strong>de</strong><br />

Nysse (2.1.2), Strabon (3.3.1.2).<br />

26. Exemples : sur dipsas et ses synonymes, Pline l’Ancien, voir<br />

ci-<strong>de</strong>ssous, 2.1.3.2.2 [p. 89], tableau 3 ; 4.3.1.2, n. 285-287 ;<br />

4.3.3.2.2 ; Élien, voir ci-<strong>de</strong>ssous, 2.1.1, n. 46 ; 2.1.3.2.1 [p. 86],<br />

tableau 1 ; 2.1.3.2.2, tableau 2 ; 2.3.2.1, n. 153 ; 3.5.1 ; 4.3.1.2 :<br />

n. 297 (VI, 51) ; p. 123, c. dr. (XVII, 4). Comparer les mêmes sur<br />

sēps/seps, Bodson 2009 : 26, 28 (tableau 1, n os 6 et 15) ; 296-297,<br />

303-305 (In<strong>de</strong>x <strong>de</strong>s noms d’auteurs grecs et latins).<br />

27. Cf., par exemple, ci-<strong>de</strong>ssous, 4.1.1.2, ad n. 255 ; 4.3.1.2<br />

(§ après appel <strong>de</strong> n. 290) : références <strong>de</strong> Philouménos aux thēriakoi.<br />

28. Sur les sources <strong>de</strong> Lucain, Pharsale, IX, 587-937, voir<br />

Raschle 2001 : 60-68 ; Wick, II, 2004 : 277-284, en particulier<br />

279-280 (§ 2), 282-284 (§ 4, a-c).<br />

29. À titre d’exemple : skolopendra (cf. Bodson 2009 : 185-195).<br />

30. Sur l’étymologie ancienne et mo<strong>de</strong>rne, voir ci-<strong>de</strong>ssous,<br />

2.3.2.1, n. 146.<br />

mille ou genre) ou restreinte (B) « sorte » (mo<strong>de</strong>rne<br />

: espèce), et concurremment sur celui du<br />

genre. En (A) comme en (B), (a) si la teneur<br />

zoologique prédomine, les ophionymes sont<br />

épicènes, (b) si le genre grammatical l’emporte,<br />

il différencie les sexes dans la catégorie ou la<br />

sorte.<br />

Echidna, echis<br />

A) c a t é g o r i e (mo<strong>de</strong>rne : famille, genre)<br />

d’ophidiens ovovivipares 31 venimeux :<br />

–(a) « vipère (mâle, femelle) »,<br />

–(b) « vipère femelle (echidna), vipère<br />

mâle (echis) » ;<br />

B) s o r t e (mo<strong>de</strong>rne : espèce) <strong>de</strong><br />

l’herpétofaune grecque :<br />

–(a) « vipère grecque commune (mâle,<br />

femelle) », mo<strong>de</strong>rne : Vipera ammodytes<br />

meridionalis Boulenger, 1903, la Vipère<br />

ammodyte ou Vipère <strong>de</strong>s sables 32 ,<br />

–(b) « vipère grecque<br />

commune (mo<strong>de</strong>rne : Vipera ammodytes<br />

meridionalis Boulenger, 1903)<br />

femelle (echidna), mâle (echis) », sauf<br />

lorsque echis est accompagné <strong>de</strong> l’article<br />

féminin et équivaut à echidna 33 .<br />

31. Voir ci-<strong>de</strong>ssous, 2.3.2.1 et n. 146. Quatre <strong>de</strong>s cinq vipères<br />

grecques sont ovovivipares : Montivipera xanthina (voir ci-<strong>de</strong>ssous,<br />

3.3.1.2, n. 198 ; 4.3.3.2.3, n. 319), Vipera ammodytes meridionalis<br />

(voir ci-<strong>de</strong>ssous, 2.3.1, n. 134), Vipera berus (voir ci-<strong>de</strong>ssous,<br />

2.3.2.2.1, n. 155), Vipera ‘ursinii’ graeca (voir ci-<strong>de</strong>ssous,<br />

2.3.2.1, n. 143). Deux d’entre elles sont explicitement attestées<br />

dans le tradition : echidna, echis (nom zoologique ; voir ci-<strong>de</strong>ssus,<br />

Encadré ; ci-<strong>de</strong>ssous, 2.3.2.1, n. 141), autrement dite dipsas<br />

(nom toxicologique ; voir ci-<strong>de</strong>ssous, 2.3.2.1 : Nicandre, Ther.,<br />

125) et sēps (autre nom toxicologique ; voir ci-<strong>de</strong>ssous, 2.1.3.1,<br />

n. 66) ; kentrinēs chez Nicandre, Ther., 463, est la Vipère ottomane<br />

Montivipera xanthina (renvois internes ci-avant). La cinquième<br />

Macrovipera schweizeri, seule endémique en Grèce (Milos<br />

et son archipel ; voir ci-<strong>de</strong>ssous, 4.3.3.2.3, n. 318), est ovipare.<br />

Ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> reproduction est, pour les vipères, inconnu d’Aristote<br />

(cf. Bodson 2009 : 92 [4.3.1.1]) et du reste <strong>de</strong> la tradition. La<br />

Vipère <strong>de</strong>s Cycla<strong>de</strong>s n’est pas détectable dans la documentation<br />

grecque et latine en son état actuel.<br />

32. Voir ci-<strong>de</strong>ssous, 2.3.1, n. 134 et, p. 92, fig. 1.<br />

33. Exemple : Dioscori<strong>de</strong>, Mat. méd., II, 17 (Wellmann, I, 1907 :<br />

127, l. 14). Cf. Bodson 2009 : 70-71.<br />

78 ANTHROPOZOOLOGICA • 2012 • 47. 1.

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