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Texte complet - Université de Liège

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Introduction au système <strong>de</strong> nomination <strong>de</strong>s serpents en grec ancien<br />

Aldrovandi (1640 : 214 H, chap. VIII « De<br />

dipsa<strong>de</strong> ») : « causos kausos » synonyme <strong>de</strong> dipsas<br />

[voir ci-<strong>de</strong>ssus, 2.2.1], avec référence à Hippocrate<br />

et au sens premier « fièvre ar<strong>de</strong>nte (febris<br />

ar<strong>de</strong>ns) » ; (216 E) « kausos causos » du fait<br />

<strong>de</strong> l’un <strong>de</strong>s symptômes <strong>de</strong> sa morsure . Causon<br />

n’est pas mentionné.<br />

4.2.2.2. Après Linné<br />

TGL (IV, 1841 : 1385 B) : « Dipsas a quibus<br />

dicitur, ut Aetio ».<br />

Bailly (1963 : 1070, avec un renvoi ambigu à<br />

« Nic., Ther., 338 ») : « serpent dont la morsure<br />

cause une soif ar<strong>de</strong>nte ».<br />

4.2.3. Évaluation herpétologique et toxicologique<br />

Voir ci-<strong>de</strong>ssus, 2.3.2.2.2 ; ci-<strong>de</strong>ssous, 5.1.3.1.<br />

4.3. Prēstēr (prhsthvr)<br />

4.3.1. Les données<br />

4.3.1.1. Étymologie et sens premier<br />

Prēstēr : nom masculin dérivé, par le suffixe<br />

d’agent -tēr (Chantraine 1933 : 321, 327-328),<br />

<strong>de</strong> la racine du verbe pimprēmi, - qui est celle<br />

du verbe prēthō (poésie, prose postérieure) -,<br />

« (faire) jaillir, souffler », « incendier, brûler<br />

» (au propre et au figuré) 274 et, en particulier<br />

dans la langue médicale, « (faire) gonfler,<br />

(faire) enfler » (sous la chaleur, l’inflammation,<br />

la tuméfaction 275 dues, entre autres, à l’action<br />

du venin 276 ou du poison 277 ). Prēstēr apparaît<br />

274. Chantraine 1999 : 903 ; Beekes 2010 : 1192-1193. Voir<br />

Graz 1965 : 225, sur les mots <strong>de</strong> la langue médicale (issus <strong>de</strong><br />

la racine <strong>de</strong> pimprēmi) exprimant l’« enflure (l’auteur souligne)<br />

inflammatoire » où se conjuguent les notions, distinctes dans<br />

les emplois homériques du verbe prēthō, <strong>de</strong> « feu et gonflement<br />

ou jaillissement » ; p. 226 : « l’expression d’un mouvement, qui<br />

n’est pas déplacement dans un espace libre, mais expansion, dans<br />

un espace déjà plein au sein duquel s’exerce une pression, d’un<br />

flui<strong>de</strong> ou d’un gaz qui tend à jaillir. » Voir ci-<strong>de</strong>ssous, 4.3.1.2, ad<br />

n. 290 : Lucain, Phars., IX, 791-797.<br />

275. Cf. Hippocrate, Épid., V, 98 (Littré, V, 1846 : 256) ;<br />

Maladies, III, 10 (L., VII, 1851 : 128) ; etc.<br />

276. Cf. Nicandre, Ther., 306 ; Alexiph., 341 (composé), 345, 477, 571.<br />

277. Cf. Nicandre, Alexiph., 438, 600.<br />

d’abord, actuellement, dans le lexique <strong>de</strong>s phénomènes<br />

atmosphériques où ses occurrences<br />

sont, en fréquence absolue, les plus nombreuses.<br />

Il désigne un « vent puissant (sphodros anemos) »<br />

ou le « feu du ciel (pur ouranou) » 278 concomitant<br />

du souffle <strong>de</strong>s tempêtes et <strong>de</strong>s ouragans sur<br />

terre et sur mer 279 . De façon métaphorique, il<br />

s’applique aux veines du cou quand elles sont<br />

gonflées sous l’emprise <strong>de</strong> la colère 280 et il est<br />

l’appellation d’une « sorte <strong>de</strong> serpent » 281 . Dans<br />

cette acception, il est tantôt translittéré tantôt<br />

traduit par les Mo<strong>de</strong>rnes (voir ci-<strong>de</strong>ssous,<br />

4.3.2.2). Il est rendu ici par « enfleur-enflammeur<br />

» 282 à défaut, en français, d’un seul mot<br />

pour formuler les symptômes (œdème et inflammation<br />

; cf. ci-<strong>de</strong>ssus, 1.2.3) <strong>de</strong> l’envenimation<br />

que l’ophionyme exprime conjointement.<br />

4.3.1.2. Prēstēr ophionyme<br />

Par une sorte <strong>de</strong> husteron proteron, <strong>de</strong>s prēstēres<br />

sont les référents, avec « d’autres grands serpents<br />

», <strong>de</strong> la comparaison qui sert, dans le recueil<br />

pseudo-aristotélicien <strong>de</strong>s Mirabiles auscultationes,<br />

130 (Giannini 1966 : 290, l. 882-883),<br />

à représenter la <strong>de</strong>rnière phase <strong>de</strong>s mouvements<br />

marins particuliers au détroit <strong>de</strong> Sicile à hauteur<br />

du promontoire <strong>de</strong> Rhégion 283 . Il ressort<br />

du second <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux éléments <strong>de</strong> la comparai-<br />

278. Synagoge, Π 597 (Cunningham 2003 : 411) ; Souda,<br />

Π 2268-2269 (Adler, IV, 1935 : 194, l. 1-7) ; cf. ci-après, n. 281.<br />

279. Première occurrence au sens météorologique : Hésio<strong>de</strong>,<br />

Théog., 846 (apposé <strong>de</strong> anemos dans le récit du combat<br />

cataclysmique opposant Typhon à Zeus).<br />

280. Pollux, Onomasticon, II, 134 (Bethe, I, 1900 : 124, l. 18-<br />

20) ; cf. ci-après, n. 281. Comparer ci-<strong>de</strong>ssous, 4.3.1.2, n. 288 :<br />

Commenta Bernensia.<br />

281. Hésychios, Π 3276 (Hansen, III, 2005 : 162) : « prēstēr :<br />

vent violent. Et sorte <strong>de</strong> serpent. Et on dit les veines latérales <strong>de</strong><br />

notre cou prēstēres. Ou le feu du ciel. »<br />

282. Comparer, ci-<strong>de</strong>ssous, 4.3.2.2, les traductions anglaises<br />

(Scholfield, Scarborough), française (Zucker) et alleman<strong>de</strong>s<br />

(Leitz, Wick).<br />

283. Voir les comparaisons navales <strong>de</strong> Nicandre, Ther., 266-270,<br />

pour expliquer la locomotion du kerastēs « cornu » (Jacques 2002 :<br />

CXIII ; Magnelli 2010 : 214) et, Ther., 814, celle <strong>de</strong> la<br />

skolopendra ; cf. Apollonios <strong>de</strong> Rho<strong>de</strong>s, Arg., IV, 1541-1545 ; ci<strong>de</strong>ssous,<br />

4.3.3.2.3, n. 315.<br />

ANTHROPOZOOLOGICA • 2012 • 47. 1. 121

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