Homologation - Federauto Magazine
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Services Page 42<br />
Corner<br />
Voitures de société<br />
Une étude qui met fin<br />
aux idées reçues<br />
L’étau se resserre-t-il autour de la voiture de société? À entendre la communication<br />
politique véhémente de ces derniers mois, on pourrait le craindre. Une crainte qui en<br />
alimente une autre: les locataires de la rue de la Loi et environs maîtrisent-ils suffisamment<br />
leur sujet? On doit malheureusement constater que le discours sur les voitures<br />
de société fourmille de demi-vérités, voire d’authentiques mensonges. Il est des idées<br />
reçues qu’il faut corriger d’urgence. À cette fin, FEDERAUTO, Renta et FEBIAC ont uni<br />
leurs efforts dans un projet commun. KPMG a reçu la mission de rédiger une étude sur<br />
le thème. Quant à nous, en guise d’introduction, nous avons réuni les trois commanditaires<br />
autour de la table pour un Corner pas comme les autres.<br />
Michaël Vandamme - Modérateur: Philippe Pirson<br />
Commençons par les notions de base.<br />
Quand vous parlez de ‘voitures de société’,<br />
que recouvre exactement le terme?<br />
Michel Martens: « La distinction – en soi déjà<br />
intéressante – réside dans la forme juridique<br />
de la personne qui immatricule le véhicule.<br />
Il y a deux possibilités: une personne physique<br />
ou une personne morale. Avec une<br />
catégorie intermédiaire: la personne physique<br />
titulaire d’un numéro de TVA. Actuellement,<br />
on dénombre en Belgique 5,3 millions de<br />
voitures immatriculées. Dans 1,1 million de<br />
cas, l’inscription s’accompagne d’un numéro<br />
de TVA. Ce sont les voitures de société.<br />
On peut diviser le groupe en trois catégories<br />
d’importance égale: les indépendants (1/3),<br />
à savoir les personnes physiques assujetties<br />
à la TVA, les entreprises (1/3) et les sociétés<br />
de leasing (1/3) . C’est ainsi que se compose<br />
le parc automobile belge. Pas autrement.<br />
Il faut insister sur ces chiffres, car la part<br />
des voitures de société dans le total – un<br />
peu plus d’un cinquième – est grossièrement<br />
exagérée. Parfois, par exemple, on se base<br />
sur la répartition des immatriculations de<br />
véhicules neufs, mais cela déforme la situation:<br />
aujourd’hui, le rapport entre les immatriculations<br />
avec et sans numéro de TVA est proche<br />
de 50/50. C’est logique: on remplace les voitures<br />
de société beaucoup plus souvent que<br />
les véhicules privés. Cela explique leur part<br />
plus importante dans les immatriculations.<br />
Mais c’est l’ensemble du parc automobile<br />
qu’il faut considérer dans le cadre du débat<br />
sur les voitures de société. »<br />
Visière politique<br />
La voiture de société est - une fois de plus -<br />
dans le collimateur du monde politique.<br />
Quelle est votre position à cet égard?<br />
Philippe Decrock: « Il serait en effet question<br />
de trouver 200 millions EUR dans une<br />
nouvelle taxation frappant les voitures de<br />
société. Nous souhaitons démontrer que<br />
cette piste de réflexion s’appuie sur des<br />
mythes qui s’auto-entretiennent depuis<br />
de nombreuses années. Les voitures de<br />
société causeraient davantage d’accidents.<br />
Elles parcourraient plus de kilomètres.<br />
Les conducteurs ne prendraient pas soin<br />
de leur véhicule. Cela suffit pour mettre la<br />
puce à l’oreille des politiciens. Or, on ne<br />
peut sous-estimer l’importance économique<br />
des voitures de société. Outre l’achat,<br />
le secteur génère quantité de services:<br />
entretien, transport, et j’en passe. À la<br />
phase suivante, ces véhicules aboutissent<br />
sur le marché de l’occasion. Nous voulons<br />
attirer l’attention sur ce fait: à la moindre<br />
maladresse, les conséquences peuvent<br />
être sérieuses. »<br />
Jacques Mollet: « Il faut avoir le courage<br />
de penser aux conséquences de ses actes.<br />
Si les voitures de société deviennent plus<br />
coûteuses, donc moins attrayantes, quelle<br />
sera l’alternative? Le particulier<br />
va acheter lui-même des<br />
voitures plus polluantes.<br />
Est-ce là l’objectif? Souvenez-vous:<br />
il y a 15 à 20 ans,<br />
on annonçait que le trafic<br />
serait complètement bloqué<br />
en 2010. Eh bien, même si<br />
les problèmes de mobilité<br />
sont indéniables, nous n’en<br />
sommes pas là. Les gens<br />
n’ont souvent d’autre moyen<br />
que la voiture pour aller au<br />
travail. Les pouvoirs publics<br />
ne proposent pas d’alternative<br />
et n’adaptent pas<br />
l’infrastructure. Où restent<br />
les transports modernes<br />
dont on parle depuis si<br />
longtemps, RER et autres?<br />
Où restent les vraies alternatives?<br />
Nous posons la<br />
question. »<br />
Des voitures<br />
propres<br />
Une des idées reçues abordées dans l’étude<br />
concerne l’écologie. Les voitures de société<br />
aggraveraient l’impact sur l’environnement.<br />
Michel Martens: « Affirmer cela, c’est oublier<br />
une chose importante. Depuis quelques<br />
années, la fiscalité des voitures de société<br />
est de plus en plus conditionnée par les<br />
émissions de CO 2<br />
. En 2005, il y a eu la<br />
cotisation de solidarité liée aux émissions<br />
de CO 2<br />
. En 2007, nous avons eu la déductibilité<br />
des frais de voitures de société<br />
liée aux émissions de CO 2<br />
. Et depuis 2010,<br />
‘l’avantage de toute nature’ pour le salarié<br />
est aussi calculé en fonction des émissions<br />
de CO 2<br />
. Toutes ces mesures dissuadent les<br />
utilisateurs de choisir des véhicules dont<br />
les émissions restent élevées. Autrement<br />
Philippe Decrock (FEDERAUTO): «Grâce au financement<br />
en leasing, on parvient à donner un coup de pouce à de<br />
nouvelles technologies. Ce serait beaucoup plus difficile,<br />
voire impossible, sur le seul marché particulier.»