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3. RAPPELS SUR LA COQUELUCHE
3.1 HISTORIQUE [18]
La coqueluche étant inconnue dans l'Antiquité, ses premières descriptions datent de la fin du
XVIème siècle, Guillaume de Baillou a été le premier en France à décrire la coqueluche au
cours d'une épidémie à Paris en 1578. Au XVIIème siècle, Willis et Sydenham décrivent le
syndrome coquelucheux sous le nom de pertussis (éthymologiquement: toux sévère). Le
XIXème est riche de descriptions précises et classiques, en particulier celle de Marquezy,
médecin français. En Chine, la maladie est appelée “toux des cent jours”.
Cette maladie respiratoire très contagieuse est due à la bactérie Bordetella pertussis,
découverte par Bordet et Gengou dès 1900, isolée en 1906 après la mise au point du
premier milieu de culture à base d'extrait de pomme de terre (milieu de Bordet et Gengou).
Bordetella parapertussis est découverte en 1938, par Eldering et Kendrick, mais n’est pas
strictement humaine. On parle dans ce cas de “paracoqueluche”. Jules Bordet (1870-1961) a
reçu le prix Nobel de Médecine en 1919 pour son travail sur le mécanisme de l'immunité lors
d'une maladie infectieuse.
Les premiers vaccins anticoquelucheux sont mis sur le marché aux Etats Unis en 1940. Le
vaccin à germe entier arrive en 1943, issu de suspension de plusieurs souches de Bordetella
pertussis inactivées par la chaleur et mieux tolérées sur le plan clinique.
3.2 RECONNAITRE LA COQUELUCHE
La coqueluche se développe par épidémies. La contamination s'opère par voie aérienne lors
de contacts directs avec des personnes infectées. La transmissibilité est élevée avec un taux
d’attaque pouvant atteindre 80% dans l’entourage d’un coquelucheux. Dans les pays non
vaccinés, la transmission se fait d'enfants à enfants, mais dans les pays vaccinés depuis
longtemps, la transmission a lieu d’adolescents/adultes à nouveau-nés/nourrissons.
3.2.1 Indices cliniques
La toux est évocatrice car spasmodique et paroxystique, quinteuse, sans fièvre ni autre
signe respiratoire, en particulier entre les quintes. Les quintes sont répétitives, violentes,
parfois émétisantes et cyanosantes, finissant par une reprise inspiratoire comparable au
chant du coq. Cette forme est classique chez l’enfant non vacciné. La toux persiste ou
s’aggrave après sept jours. Un contage potentiel dans l’entourage (sujet qui tousse) avec
une incubation compatible (de cinq à 15 jours) rend probable le diagnostic.
En pratique, chez l’adulte et l’adolescent, il y a le plus souvent un retard important au
diagnostic, avec un délai moyen de 4 à 8 semaines après le début de la toux.
Pourtant, la coqueluche est une éventualité non rare chez les adultes “tousseurs” depuis
plus de 7 jours. Une étude en 2002 retrouve une proportion de 32% de coqueluche parmi les
patients consultant pour toux durable [19]
3.2.2 Examens biologiques
La culture sur milieu spécifique enrichi de Bordet et Gengou a une sensibilité moyenne (60
%), qui diminue rapidement après la phase catarrhale. Par contre, elle permet l’étude et le
suivi des souches (épidémiologie).
La PCR 8 sur aspiration nasopharyngée est sensible (95 %), très spécifique, de réponse
rapide (48 heures) mais non remboursée par l’assurance-maladie.
8 PCR : Polymerase Chain Reaction
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