<strong>Montrond</strong>-<strong>les</strong>-<strong>Bains</strong> (F-42) – <strong>Le</strong> Château[Fig. 53]. La phase de démolition du château et de récupération des matériaux, aboutissantà l’ennoiement de la tour et de l’enceinte par des remblais de démolition, puisà sa conversion en exploitation agricole, n’est pas représentée dans l’emprise de latour puisque celle-ci a été vidée jusqu’au SOL 222 dans <strong>les</strong> années 1970 au momentdes travaux réalisés par l’Association des Amis du château de <strong>Montrond</strong> et l’Armée.Enfin, le ruissellement des eaux depuis <strong>les</strong> années 1970 ont entraîné un colluvionnementdans son emprise et l’accumulation de sédiments sableux (US 2005) sur 0,70 md’épaisseur jusqu’à la cote 359,06 m.Au regard de ces données, si la tour sud de l’enceinte basse semble en place aumoins dès la première moitié du XIV e siècle, elle fut très rapidement remaniée etson accès depuis le sud bouché dès le début du XV e siècle au moins. Probablementreconvertie en espace utilitaire, elle perd dès ce moment sa fonction de tour-porte,la tour nord-est de l’enceinte restant le seul accès au château.2.2.5 Comparaison avec la tour nord-est de l’enceinteLa tour nord-est de l’enceinte basse montre un certain nombre de similitudes avec latour sud, même si <strong>les</strong> matériaux employés pour sa construction et leur mise en œuvrediffèrent sensiblement.Cette seconde tour apparaît en effet beaucoup plus homogène, du moins pour sapartie basse. Bâtie pour l’essentiel en moyen appareil irrégulier de granit pour sesparement extérieurs [Fig. 54 et 55], seuls <strong>les</strong> parement internes montrent l’emploi degalets [Fig. 56]. Sur sa face nord-est, la porte est couverte d’un arc en tiers-point et<strong>les</strong> piédroits sont décorés d’une gorge abattue d’un cavet à son extrémité inférieure.La voûte en berceau brisé est quant à elle beaucoup plus soignée puisqu’elle estappareillée de petits moellons de granit. Des corbeaux sont visib<strong>les</strong> à la naissance dela voûte et ont pu servir à la pose des cintres nécessaires à sa construction. La partiehaute est aujourd’hui enduite, mais une photographie de la fin du XIX e siècle oudébut du XX e siècle [Fig. 17] montre partiellement une reconstruction en galets disposésen assises régulières, très semblable au dispositif visible en partie haute de laporte sud. Il s’agit vraisemblablement d’une construction attribuable au XIV e siècle,au moins pour sa partie basse.On peut s’étonner des différences visib<strong>les</strong> entre ces deux édifices qui, auregard du plan de l’enceinte, semblent pourtant appartenir à un même projetarchitectural. La porte nord a pu être mieux soignée parce qu’elle était employéecomme accès principal. Il faut rappeler également que ces tours appartiennentà l’enceinte basse du château qui ceinturait la basse cour ; n’étant pas le lieuprivilégié de la résidence seigneuriale, elle a pu être en partie construite à l’économieou avec des matériaux de remploi. <strong>Le</strong>s multip<strong>les</strong> remaniements de l’enceinte,l’absence d’une étude d’ensemble et <strong>les</strong> restaurations récentes nuisent parailleurs à la compréhension des élévations.2.3 La courtine occidentale (ESP 2.3) (L.D.)À l’ouest de la Tour 2.1, la courtine de la basse cour (M 228) présente plusieurs étatsde construction. Elle a pu être suivie et analysée sur une longueur d’environ 20 m.Sur la face sud-ouest de l’enceinte, le parement externe, bien que passablementrepris et rejointoyé lors des restaurations, montre sur la zone d’étude quatre états deconstruction successifs [Fig. 57]. En partie basse, une maçonnerie de blocs de basaltebruts ou éclatés disposés en assises réglées est bien identifiable (US 2094) et constituela partie la plus ancienne de l’enceinte. Formant un léger ressaut qui marque l’ara-54
2. La tour-porte et la courtine de la basse coursement de la maçonnerie primitive et la reprise de la construction, la partie hautedu mur est plus hétérogène et montre un appareil assisé de galets mêlés de blocs debasalte parfois disposés en un opus spicatum peu soigné (US 2093). À l’approche dela tour-porte, la maçonnerie s’est effondrée dans la première moitié des années 1950,comme en témoignent <strong>les</strong> photographies aériennes prises en 1950 [Fig. 13], où latour possède encore un étage, et 1955, où la tour s’est partiellement effondrée et unebrèche ouverte dans la courtine à l’ouest de la tour [Fig. 14 et 15]. Cette brèche a étécolmatée dans <strong>les</strong> années 1970 et la reconstruction bien identifiable sur le parementexterne par la maçonnerie irrégulière de galets liés au ciment qui relie la tour et lacourtine (US 2091) [Fig. 58] ; cette maçonnerie vient simplement habiller un mur deparpaings de ciment (US 2171) qui a été construit sur la face interne de la courtinepour stabiliser la maçonnerie et empêcher la poursuite de son effondrement. Enfin,<strong>les</strong> consolidations et restaurations des trente dernières années ont consisté en unestabilisation de la crête du mur et en la reprise des joints de la maçonnerie.Sur la face interne, <strong>les</strong> données sont plus abondantes puisque la fouille a permis d’atteindre<strong>les</strong> fondations et de documenter <strong>les</strong> aménagements successifs de l’enceinte etde ses abords ; ces données permettent d’approcher la chronologie de la constructionde l’enceinte [Planche XIX].La fondation de la courtine a pu être observée sur une hauteur de 1,20 m à partirde la cote 355,60 m ; la semelle de fondation n’a pu être atteinte, sa profondeurdépassant <strong>les</strong> cotes de terrassement liées à l’aménagement et sa recherche risquant dedéstabiliser la maçonnerie déjà passablement fragilisée. La fondation est assise dansdeux strates successives mais très proches dans leur composition : la première et laplus ancienne est une couche d’argile sableuse de couleur marron mêlée de quelquesrares blocs de basalte (US 2161) présentant un pendage en direction de l’extérieur duchâteau ; la seconde est constituée d’argile sableuse très compacte plus brune mêléede blocs de basalte en assez grand nombre (US 2160) et montre le même pendage.Ces couches ne semblent pas pouvoir être attribuées à l’activité humaine du fait deleur homogénéité, de leur densité et de l’absence totale de mobilier ; il s’agit plusvraisemblablement de formations géologiques d’origine détritique issues de l’érosiondu dyke basaltique et de l’amoncellement de matériaux sédimentaires au pieddu dyke par la <strong>Loire</strong>, toute proche. <strong>Le</strong> mur M 228 a été construit en partie en tranchéeaveugle, <strong>les</strong> bâtisseurs ayant probablement entaillé la pente du terrain naturel pourinstaller la maçonnerie contre <strong>les</strong> parois de la tranchée au moins du côté nord. Unléger creusement oblique du terrain naturel (US 2162) semble toutefois identifiableà l’approche de la courtine ; quelques tessons de céramique recueillis à la surfacede ce creusement et datab<strong>les</strong> entre le XIII e et le milieu du XV e siècle fournissent unterminus ante quem non pour la construction de la courtine au XIII e siècle ou, plusvraisemblablement, au XIV e siècle. La fondation n’a pas pu être observée au sud.La fondation est formée de gros blocs de basalte et de quelques galets noyés dansun abondant mortier (US 2165). À sa jonction avec la tour-porte, on observe que <strong>les</strong>fondations de la courtine et de la tour sont parfaitement liées l’une à l’autre et ontdonc été construites en même temps ; il s’agit bien, au moins pour la partie bassedes murs, d’un programme de construction cohérent et homogène. Immédiatementau-dessus de la fondation, le parement interne de la courtine montre pour sa premièrephase de construction un appareil d’assez médiocre qualité constitué de blocsde basalte bruts ou éclatés mêlés de rares galets, disposés en assises réglées et liésd’un mortier beige-jaune de chaux et sable de rivière (US 2137) [Fig. 59]. <strong>Le</strong>s rarestrous de boulins observés sur la partie basse du mur témoignent de l’utilisation d’unéchafaudage solidaire de la maçonnerie pour la construction de l’enceinte ; toutefois,la faible surface murale explorée ne permet pas d’envisager le dispositif de montagede l’échafaudage.55
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