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Revista de Psicanálise

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90Dire, comme Freud, que la vie, pour autant qu’elle s’incarne dans un corps, aspire à la mortserait dire qu’elle aspirerait à une totale et pleine conscience, soit au savoir absolu.Mais le réveil absolu, est encore la part d’un rêve d’éveil, car la mort est un rêve qui participecomme d’autre rêves perpétuant la vie à vouloir séjourner dans le mythique. La vie est bien réelle,et s’il n’y avait pas le langage on ne rêverait pas d’être mort comme d’une possibilité, qui seraitd’échapper à l’enfer qu’est le désir, seul façon d’y comprendre quelque chose <strong>de</strong> fondamental dansla réalité humaine. C’est pourquoi il n’y a pas <strong>de</strong> religion qui ne lui fasse pas sa place, pour autantque ne pas désirer, c’est une forme <strong>de</strong> résistance.On ne fait que s’imaginer que du Réel il y ait un savoir absolu, on y aspire, en croyant qu’on seraconfondu avec ce savoir supposé soutenir le mon<strong>de</strong>, lequel mon<strong>de</strong> n’est qu’un rêve <strong>de</strong> chaquecorps.Qu’il soit branché sur la mort, seul le langage en porte le témoignage. Est-ce cela qui estrefoulé ? Il est pensable que tout le langage est fait pour ne pas penser la mort.Il est prouvé que le sexe et la mort sont solidaires, c’est donc par le refoulement du non- rapportsexuel que le langage nie la mort. Le réveil total qui consisterait à appréhen<strong>de</strong>r le sexe – conduiraità ce qui est la conséquence du sexe, c'est-à-dire la mort.La vie du corps parlant dépend du principe <strong>de</strong> plaisir pour le Parlêtre.De ce fait le non-rapport sexuel, masque la mort. Que le langage puisse parler <strong>de</strong> la mort ne dit pasque le sujet ait connaissance <strong>de</strong> la mort.Que certains rêves soient <strong>de</strong> ceux qui réveillent, indique qu’ils sont à mettre en rapport avec le sexeplus que la mort.«Les rêves, chez l’être qui parle, concernent cet ab-sens, ce non sens du réel constitué par lenon-rapport sexuel, qui n’en stimule que plus le désir, justement, <strong>de</strong> connaître ce non-rapport. Si ledésir est <strong>de</strong> l’ordre du manque, sans qu’on puisse dire que ce soit sa cause, le langage est ce auniveau <strong>de</strong> quoi se prodiguent les tentatives pour établir ce rapport — sa prodigalité même signe quece rapport, il n’y arrivera jamais. Le langage peut être conçu comme ce qui prolifère au niveau <strong>de</strong>ce non-rapport, sans qu’on puisse dire que ce rapport existe hors du langage». 22 Réponse <strong>de</strong> Lacan à une question <strong>de</strong> Catherine Millot improvisation: désir <strong>de</strong> Mort, rêve e réveil. Parue dans L’Âne,198, nº 3, p. 3.

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