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N°22 : Unités de restauration et production ... - FOOD MAGAZINE

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FoCUs<br />

Pâtes <strong>et</strong> couscous<br />

On n’en consomme pas assez,<br />

on n’en produit pas assez !<br />

Malgré une fabrication hyper-mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong>s pâtes <strong>et</strong> couscous marocains, leur consommation<br />

<strong>et</strong> distribution <strong>de</strong>meurent cependant assez traditionnelles. Cela laisse une marge <strong>de</strong><br />

progression considérable pour les fabricants nationaux, notamment sur le segment <strong>de</strong>s<br />

pâtes <strong>et</strong> couscous emballés. Toutefois, c<strong>et</strong>te situation peut représenter un appel d’air pour<br />

les acteurs internationaux. La plus gran<strong>de</strong> menace peut provenir <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s Tunisiens<br />

dont le pays est membre <strong>de</strong> l’Accord d’Agadir <strong>et</strong> dont les prix sont 20% moins chers que les<br />

produits marocains.<br />

Nabil TAOUFIK<br />

Le marché <strong>de</strong>s pâtes alimentaires <strong>et</strong><br />

couscous marocain est un marché<br />

qui vit une situation paradoxale.<br />

D’un côté, la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> n’est pas<br />

totalement satisfaite par l’offre locale, d’où<br />

un recours non négligeable aux importations.<br />

Estimées en valeur à 350 millions <strong>de</strong> DH <strong>et</strong> à<br />

6.000 tonnes en moyenne par an en volume,<br />

celles-ci représentent environ 10% <strong>de</strong> la<br />

consommation nationale en pâtes <strong>et</strong> plus <strong>de</strong>s<br />

trois quarts <strong>de</strong>s pâtes alimentaires vendues<br />

par la distribution mo<strong>de</strong>rne. En revanche, les<br />

exportations marocaines <strong>de</strong> pâtes <strong>et</strong> couscous<br />

tournent autour <strong>de</strong> 3.000 tonnes en moyenne<br />

pour une valeur <strong>de</strong> 20 millions <strong>de</strong> DH.<br />

Aussi le potentiel <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> reste énorme. En fait, le Marocain<br />

consomme en moyenne 1,6 kg/an <strong>de</strong> pâtes<br />

alimentaires <strong>et</strong> 1,6 kg/an <strong>de</strong> couscous industriel.<br />

C’est un niveau très inférieur à celui du<br />

consommateur français (7,5 kg/hab/an pour<br />

les pâtes <strong>et</strong> 1,2 kg/hab/an pour le couscous)<br />

ou encore le consommateur tunisien (respec-<br />

<strong>FOOD</strong> <strong>MAGAZINE</strong> - N° 23 / Du 15 Juin au15 Juil. 2010 28<br />

tivement 14,4 <strong>et</strong><br />

4,6 kg/hab/an).<br />

Mais <strong>de</strong> l’autre<br />

côté, les professionnels<br />

évoquent<br />

déjà une situation<br />

proche <strong>de</strong> la<br />

surcapacité en<br />

ce qui concerne<br />

le nombre <strong>de</strong>s<br />

offreurs. Ces <strong>de</strong>rniers<br />

sont estimés<br />

à une vingtaine<br />

regroupés au sein<br />

<strong>de</strong> l’Association<br />

Marocaine <strong>de</strong>s Industries<br />

<strong>de</strong>s Pâtes <strong>et</strong> du Couscous (Amipac).<br />

Ventes en vrac<br />

En tout cas, plusieurs étu<strong>de</strong>s sectorielles<br />

montrent que les lignes marocaines sont à<br />

un niveau <strong>de</strong> technologie élevé, étant toutes<br />

<strong>de</strong> jeune âge (10 ans en moyenne). Donc, il<br />

s’agirait plus dans ce cas là d’une situation<br />

<strong>de</strong> sous-occupation <strong>de</strong>s machines, d’où un<br />

effort à fournir en termes d’amélioration <strong>de</strong> la<br />

productivité mais aussi <strong>de</strong> la consommation<br />

<strong>de</strong>s pâtes <strong>et</strong> couscous emballées.<br />

En fait, l’une <strong>de</strong>s spécificités du marché<br />

marocain est que les ventes en vrac représentent<br />

l’écrasante majorité <strong>de</strong>s volumes. « Plus<br />

<strong>de</strong> 90% du chiffre d’affaires du secteur est<br />

réalisé sur le vrac », affirme Mostafa Ben El<br />

Ghali, directeur commercial <strong>de</strong> Matahines Al<br />

Hamd, producteur <strong>de</strong> la marque Dalia.<br />

C<strong>et</strong>te situation est intimement liée à un autre<br />

phénomène, celui <strong>de</strong> la prédominance du<br />

circuit <strong>de</strong> distribution traditionnel (gros <strong>et</strong> <strong>de</strong>mi-gros)<br />

qui représente, à son tour, quelque<br />

chose qui n’est pas loin <strong>de</strong>s 90% face à la<br />

gran<strong>de</strong> distribution (près <strong>de</strong> 10%).<br />

En conséquence, force est <strong>de</strong> constater que<br />

malgré une fabrication hyper-mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong>s<br />

pâtes <strong>et</strong> couscous marocains, leur consommation<br />

<strong>et</strong> distribution <strong>de</strong>meurent cependant<br />

assez traditionnelles. Cela laisse une marge<br />

<strong>de</strong> progression considérable pour les fabricants<br />

nationaux notamment sur le segment<br />

<strong>de</strong>s produits emballés.<br />

Menace tunisienne<br />

Mais c<strong>et</strong>te situation peut aussi représenter un<br />

appel d’air pour les acteurs internationaux.<br />

La plus gran<strong>de</strong> menace peut provenir <strong>de</strong> la<br />

part <strong>de</strong>s Tunisiens, dont le pays est membre<br />

<strong>de</strong> l’Accord d’Agadir (un ALE regroupant<br />

en plus du Maroc <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Tunisie, l’Egypte<br />

<strong>et</strong> la Jordanie). Les produits tunisiens sont<br />

en eff<strong>et</strong> 20% moins chers que les pâtes <strong>et</strong><br />

couscous marocains. C<strong>et</strong> avantage prix est<br />

dû à un système <strong>de</strong> subvention très verrouillé<br />

côté tunisien mais qui coûte néanmoins très<br />

cher à l’Etat.<br />

Le développement <strong>de</strong> la vente <strong>de</strong>s pâtes <strong>et</strong><br />

couscous conditionnées (qui recèlent plus<br />

<strong>de</strong> valeur ajoutée pour les opérateurs) passe<br />

nécessairement par un changement <strong>de</strong>s<br />

habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> consommation <strong>de</strong>s Marocains.<br />

Mais, il est intéressant <strong>de</strong> constater que la démarche<br />

<strong>de</strong>s industriels est <strong>de</strong> tabler plutôt sur<br />

un changement doux, dans la durée, au lieu<br />

d’adopter une stratégie agressive <strong>de</strong> persuasion<br />

tous azimuts. Pour preuve, les dépenses<br />

publicitaires du secteur ne représentent que<br />

1% du chiffre d’affaires, là où les Français<br />

misent 4% <strong>et</strong> où les Tunisiens consacrent<br />

<strong>de</strong>s budg<strong>et</strong>s variant entre 2 <strong>et</strong> 3% du chiffre<br />

d’affaires.

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