écologie des virus influenza aviaires en Camargue - IRD
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Discussion générale et perspectivesKawaoka et al. 1988; Fouchier et al. 2005). Les connaissances portant sur l'infection de cesoiseaux par les <strong>virus</strong> <strong>influ<strong>en</strong>za</strong> <strong>aviaires</strong> sont cep<strong>en</strong>dant très inégales. Par exemple, <strong>en</strong>Amérique du Nord, certaines espèces de limicoles ont été id<strong>en</strong>tifiées comme ayant un rôleclé dans l'épidémiologie de ces <strong>virus</strong> (Hanson et al. 2008) et de fortes préval<strong>en</strong>ces ont été<strong>en</strong>registrées (pouvant atteindre 10%). La <strong>Camargue</strong> étant une zone d'arrêt migratoire pour d<strong>en</strong>ombreuses espèces de limicoles (Blondel & Is<strong>en</strong>mann 1981), il serait intéressant d'<strong>en</strong>visagerdans le futur la mise <strong>en</strong> place de captures, prélèvem<strong>en</strong>ts et analyses sur ces espèces. Cetravail pourrait égalem<strong>en</strong>t être couplé avec <strong>des</strong> perspectives méthodologiques. En effet, lesprélèvem<strong>en</strong>ts étant réalisés par récolte de fi<strong>en</strong>tes fraîches au sol, dans <strong>des</strong> milieux aquatiquessalés, il est possible que la quantité et qualité de <strong>virus</strong> soit limitées et que la prés<strong>en</strong>ce de selsinterfère avec les réactions de PCR. Cet aspect technique n'est pas à négliger dans nosrésultats de préval<strong>en</strong>ces d'infections mesurées chez les mouettes et goélands et pourrait êtreun biais dans l'étude <strong>des</strong> <strong>virus</strong> <strong>influ<strong>en</strong>za</strong> dans les milieux aquatiques salés.Enfin, ces oiseaux vivant dans <strong>des</strong> écosystèmes aquatiques différ<strong>en</strong>ts de ceux utiliséspar les canards (i.e. milieux salés), et à <strong>des</strong> pério<strong>des</strong> de l'année différ<strong>en</strong>tes (i.e. printemps,été), il est probable que les caractéristiques génétiques <strong>des</strong> <strong>virus</strong> ainsi que leur modalité decirculation soi<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes de celles détectées chez les Anseriformes. Ces <strong>virus</strong> sontilsplus résistants à de fortes salinités et à <strong>des</strong> températures élevées ? Sontils spécifiques de cesespèces ? Des <strong>virus</strong> issus de réassortim<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tre lignées génétiques et géographiquesdiffér<strong>en</strong>tes, comme le <strong>virus</strong> H9N2 étudié dans l'Article 4, sontils fréqu<strong>en</strong>ts chez ces oiseaux? L'étude <strong>des</strong> <strong>virus</strong> <strong>influ<strong>en</strong>za</strong> <strong>aviaires</strong> dans ces populations et écosystèmes est doncprometteuse tant les questions et approches peuv<strong>en</strong>t être diverses et originales (e.g. écologiede l'hôte, caractéristiques génétiques <strong>des</strong> <strong>virus</strong>, conditions physicochimiques du milieu).1.3. Rôle réservoir <strong>des</strong> écosystèmes aquatiques.Les résultats prés<strong>en</strong>tés dans l'Article 5 montr<strong>en</strong>t pour la première fois que la dynamiquetemporelle d'infection par les <strong>virus</strong> <strong>influ<strong>en</strong>za</strong> dans les communautés d'oiseaux sauvages estrégie principalem<strong>en</strong>t par la capacité de persistance de ces <strong>virus</strong> dans l'eau. Il est suggérédepuis longtemps que les écosystèmes aquatiques peuv<strong>en</strong>t faire office de réservoir147