écologie des virus influenza aviaires en Camargue - IRD
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Discussion générale et perspectives(Plowright 1982; Dobson 1995a, b). Bi<strong>en</strong> qu’il ne touche pas directem<strong>en</strong>t l'être humain, le<strong>virus</strong> responsable de cette maladie a causé <strong>des</strong> famines diffuses et infligé de graves dégâtséconomiques et sociaux dans les régions qui dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t du bétail pour la viande, les produitslaitiers et la traction animale. Des efforts importants ont donc été réalisés pour éradiquer ce<strong>virus</strong>, par l'intermédiaire de la vaccination du bétail. Dans le parc du Ser<strong>en</strong>geti (Tanzanie),les populations d’ongulés (e.g. gnous, buffles) se sont multipliées, <strong>en</strong>traînant une fortecroissance <strong>des</strong> populations de carnivores, <strong>en</strong> particulier <strong>des</strong> lions et <strong>des</strong> hyènes. En parallèle,l’augm<strong>en</strong>tation de la pression de prédation a été préjudiciable aux antilopes, les changem<strong>en</strong>tsdans les communautés d’herbivores se sont accompagnés de modifications de la végétationet certaines espèces comme les chi<strong>en</strong>s sauvages ont totalem<strong>en</strong>t disparues, visiblem<strong>en</strong>t à lasuite de la compétition avec les hyènes. Face à la déstabilisation complète de l'écosystèmeque l’élimination du <strong>virus</strong> a <strong>en</strong>traînée, il ressort clairem<strong>en</strong>t que ce parasite était une espèceclé dans son fonctionnem<strong>en</strong>t. Même si <strong>en</strong> terme de biomasse le poids total du <strong>virus</strong> estinsignifiant, les effets qu’il <strong>en</strong>traîne sont majeurs.L'étude <strong>des</strong> <strong>virus</strong> et bactéries au sein de la faune sauvage et <strong>des</strong> interactions qu'ils<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t avec les populations humaines rest<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t le domaine de prédilection dedisciplines telles que la médecine humaine ou vétérinaire, l'épidémiologie, la virologie et labactériologie. Souv<strong>en</strong>t étudiés <strong>en</strong> marge <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> portant sur l'écologie évolutive <strong>des</strong>systèmes hôteparasite, les pathogènes responsables de zoonoses sont à l'heure actuellerarem<strong>en</strong>t pris <strong>en</strong> compte dans le fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> écosystèmes. De nombreuses étu<strong>des</strong>montr<strong>en</strong>t aujourd'hui l'intérêt et l'importance de croiser différ<strong>en</strong>tes disciplines et approchesdans l'étude <strong>des</strong> ag<strong>en</strong>ts infectieux responsables <strong>des</strong> maladies émerg<strong>en</strong>tes (e.g. Schrag &Wi<strong>en</strong>er 1995; Lefèvre et al. 2006; Morand & Krasnov 2008; Stearns & Koela 2008; Ostfeldet al. 2008). En effet, <strong>en</strong> plus d'apporter <strong>des</strong> connaissances nouvelles sur le fonctionnem<strong>en</strong>t<strong>des</strong> systèmes hôteparasites, et sur leur place dans l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, de nombreusesapplications médicales (humaines et vétérinaires) sont <strong>en</strong>visageables (e.g. Williams & Nesse1991; Stearns & Ebert 2001) mais égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> terme de gestion et de conservation de labiodiversité (Ostfeld et al. 2008).151