pement d’activités bénévoles. Oui, dans la mesure où<strong>de</strong> nombreuses structures <strong>de</strong> l’ESS contribue sur l<strong>et</strong>errain à répondre aux questions qui sont au cœur dudébat public en matière économique <strong>et</strong> <strong>sociale</strong> –chômage <strong>de</strong> masse, inégalités, protection <strong>sociale</strong>,crise écologique, conséquences <strong>de</strong> la mondialisationsur l’emploi, <strong>et</strong>c.En revanche, l’hétérogénéité <strong>de</strong> l’ESS « réelle » limitesa capacité à porter une vision commune <strong>de</strong> l’intérêtgénéral <strong>de</strong> la société. Or, les défis auxquels nous sommesconfrontés aujourd’hui appellent aussi <strong>de</strong>sréponses au niveau central, sur les plans <strong>de</strong> la régulationmacroéconomique <strong>et</strong> <strong>de</strong> la politique <strong>de</strong> l’emploi,<strong>de</strong> la définition <strong>de</strong>s normes encadrant les marchés,<strong>de</strong>s politiques fiscales <strong>et</strong> <strong>sociale</strong>s. Autant <strong>de</strong> dossiersessentiels, au cœur du débat démocratique sur l’économie,<strong>et</strong> sur lesquels l’économie <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> <strong>solidaire</strong>n’a pas <strong>de</strong> discours unifié.Plus fondamentalement, les organisations <strong>de</strong> l’ESSn’ont pas vocation à occuper l’ensemble du champéconomique. Un tel scénario n’est ni probable, nisouhaitable. Le rêve d’une coopération universelle quiviendrait se substituer totalement au marché tout enrendant l’Etat superflu reformule la promesse communisted’hier <strong>et</strong> porte en germe les mêmes dériveslibertici<strong>de</strong>s. L’ESS fait sens tant qu’elle est issued’initiatives décentralisées, portées par les multiplesgroupes <strong>et</strong> communautés qui composent la société.Elle fait sens tant qu’elle concrétise un désir partagé<strong>de</strong> faire <strong>et</strong> non un acte <strong>de</strong> soumission à une normeimposée par une autorité supérieure. Et c’est aussilongtemps qu’elle porte <strong>de</strong>s valeurs d’autonomie, <strong>de</strong>coopération librement choisie qu’elle peut faireenvie, <strong>et</strong> s’étendre.Sur ces bases, la simple juxtaposition <strong>de</strong> structuresmicro-économiques gérées démocratiquement nepeut suffire à apporter une solution à la question démocratiqueau niveau <strong>de</strong> la société toute entière.Certains acteurs <strong>de</strong> l’ESS contribuent cependant àfaire émerger ça <strong>et</strong> là, notamment à l’échelle <strong>de</strong>sterritoires, <strong>de</strong>s relations nouvelles entre acteurs. Cesrelations enten<strong>de</strong>nt limiter la place du marché auprofit <strong>de</strong> formes d’échange <strong>et</strong> <strong>de</strong> coopération quivalorisent le lien social <strong>et</strong> sortent <strong>de</strong> l’abstraction <strong>de</strong>l’échange monétaire standard. Ces solutions ontvocation à s’étendre. Mais si l’on adm<strong>et</strong> égalementque les libertés économiques associées au marchésont un élément essentiel <strong>de</strong>s libertés politiques, laquestion <strong>de</strong>meure posée <strong>de</strong> la place <strong>de</strong> l’ESS au seind’une économie structurée par l’articulation entre lemarché, outil d’expression <strong>de</strong> l’autonomie <strong>et</strong> <strong>de</strong> laliberté <strong>de</strong>s agents économiques privés, <strong>et</strong> lapuissance publique, garante <strong>de</strong> l’intérêt collectif <strong>et</strong> <strong>de</strong>la cohésion <strong>sociale</strong>. Dans c<strong>et</strong>te perspective, lesacteurs <strong>de</strong> l’ESS qui aspirent à une économiedémocratique <strong>et</strong> soutenable doivent aussi contribuer,en alliance avec d’autres acteurs, à l’évolution ducadre conventionnel <strong>et</strong> institutionnel dans lequelfonctionnent le marché <strong>et</strong> la puissance publique.38
<strong>Quel</strong> <strong>potentiel</strong> <strong>de</strong> <strong>développement</strong> <strong>pour</strong> l’économie <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> <strong>solidaire</strong> ?Annexe 1Liste <strong>de</strong>s personnes interviewéesClau<strong>de</strong> Alphandéry, Prési<strong>de</strong>nt, Labo-ESSAurélie Basse, chargée <strong>de</strong> Développement <strong>et</strong> Fonds <strong>de</strong> confiance, France ActiveElisa Braley, Observatoire <strong>de</strong> l’économie <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> <strong>solidaire</strong>, CNCRESLaurent Bisault, Insee Midi-PyrénéesDenis Clerc, fondateur d’Alternatives EconomiquesFrançois Colas, administrateur MacifJean-François Draperi, rédacteur en chef <strong>de</strong> la RECMALaurent Fraisse, chercheur, CRIDAFrançois Fourqu<strong>et</strong>, professeur <strong>de</strong> sciences économiques à Paris VIIIAlexis Frémeaux, assistant parlementaire européenJean Gadrey, professeur émérite <strong>de</strong> sciences économiques (Lille II)Tarik Ghezali, délégué général, MouvesThierry Jeant<strong>et</strong>, délégué général EuresaGrégoire Lechat, Responsable <strong>de</strong> la communication, France ActiveDaniel Lenoir, directeur <strong>de</strong> l’ARS Nord-Pas-<strong>de</strong>-Calais, ancien directeur général <strong>de</strong> la FNMFDominique <strong>de</strong> Margerie, directeur général Esfin-IDESCécile Ponsot, FrancasPascal Tri<strong>de</strong>au, directeur général CGSCOP39