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Quel potentiel de développement pour l'économie sociale et solidaire

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<strong>Quel</strong> <strong>potentiel</strong> <strong>de</strong> <strong>développement</strong> <strong>pour</strong> l’économie <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> <strong>solidaire</strong> ?Annexe 3Positionnement stratégique <strong>de</strong>s organisations <strong>de</strong> l’ESSselon les statutsL’économie <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> <strong>solidaire</strong> regroupe <strong>de</strong>s entreprises<strong>de</strong> statut varié. Ces statuts sont issus d’histoiresparticulières, validées par la loi <strong>et</strong> qui renvoientbien souvent à <strong>de</strong>s positionnements sectoriels spécifiques.Il est donc important, <strong>pour</strong> qui s’intéresse à ladiversification ou au changement d’échelle possible<strong>de</strong> l’ESS, d’examiner plus en détail leur positionnementstatut par statut.1. Les Scop : une diversité sectorielle entrompe-l’œilLes Scop, en dépit <strong>de</strong> leur puissance limitée (2000entreprises, 40 000 salariés), sont présentes dans ungrand nombre <strong>de</strong> secteurs d’activité. A la différence<strong>de</strong>s autres organisations <strong>de</strong> l’économie <strong>sociale</strong>, ellessont notamment implantées dans l’industrie <strong>et</strong> dansle bâtiment-génie civil, même si elles ne contribuentque <strong>de</strong> manière très marginale à l’emploi dans ces<strong>de</strong>ux secteurs.A c<strong>et</strong>te diversité, une raison simple : les Scop sont<strong>pour</strong> la plupart d’entre elles fondées par <strong>de</strong>s personnesqui veulent créer leur propre emploi en se regroupantsur une base égalitaire <strong>et</strong> <strong>pour</strong> valoriser leurscompétences <strong>et</strong> qualifications sans vendre leur force<strong>de</strong> travail à un employeur. A ce point <strong>de</strong> vue, ellessont la seule famille <strong>de</strong> l’ESS qui peut se prévaloir <strong>de</strong>proposer une forme <strong>de</strong> dépassement <strong>de</strong> la conditionsalariale. L’objectif premier d’une Scop n’est doncpas, en règle générale, <strong>de</strong> rendre un service spécifiqueà <strong>de</strong>s tiers (comme le font les créateurs bénévoles<strong>de</strong>s associations à vocation <strong>sociale</strong>) ou <strong>de</strong> faireproduire par d’autres un service qui leur est <strong>de</strong>stiné(comme les sociétaires <strong>de</strong>s mutuelles, banquescoopératives ou les adhérents d’une coopérative <strong>de</strong>consommation). Au contraire, les Scop se développentle plus souvent dans <strong>de</strong>s activités où elles s<strong>et</strong>rouvent en concurrence frontale avec <strong>de</strong>s entreprises<strong>de</strong> statut capitaliste.En pratique cependant, la gran<strong>de</strong> masse <strong>de</strong>s effectifs<strong>de</strong>s Scop, en entreprises comme en salariés, seconcentre sur un nombre limité d’activités, commel’illustre le tableau ci-après. C<strong>et</strong>te concentration s’expliquepar les conditions stratégiques qui prélu<strong>de</strong>nten général à la création d’une Scop. On peut ainsi distinguerquatre modèles stratégiques <strong>de</strong> Scop, mêmesi le premier est très largement dominant (voir tableau7 ci-après) :La Scop d’égaux. La gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s Scopregroupent <strong>de</strong>s personnes exerçant <strong>de</strong>s métiersqualifiés, qui <strong>pour</strong>raient être exercé en solo parcequ’ils ne s’insèrent pas dans <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> productionoù la division du travail s’est imposée commeune nécessité absolue. Le fait <strong>de</strong> se regrouperà plusieurs présente néanmoins <strong>de</strong> nombreuxavantages : cela perm<strong>et</strong> seulement d’être pluscrédible vis-à-vis <strong>de</strong>s clients, <strong>et</strong> <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre encommun les services supports (administration, gestion,service commercial, <strong>et</strong>c.). De même que lespremières coopératives <strong>de</strong> production apparuesau XIX e siècle ont regroupé <strong>de</strong>s ouvriers hautementqualifiés <strong>de</strong> type artisanal, souvent propriétaires<strong>de</strong> leurs outils (comme dans la bijouterie oudans l’artisanat du bâtiment du second œuvre), onen voit émerger aujourd’hui dans les activités <strong>de</strong>services aux entreprises : conseil, mark<strong>et</strong>ing, servicesinformatiques, cabin<strong>et</strong>s d’architecture… Lalogique à l’œuvre est la même : ces personnesconstituent <strong>de</strong>s Scop d’ « égaux » où la qualification<strong>de</strong>s coopérateurs est relativement homogène,<strong>de</strong> même que leur rémunération. Ces entreprisesrestent généralement <strong>de</strong> très p<strong>et</strong>ite taille, legroupe initial se satisfaisant d’avoir créé ses moyensd’existence. Elles travaillent le plus souvent sur<strong>de</strong>s marchés <strong>de</strong> proximité. Un grand nombred’entre elles sont en étroite relation avec <strong>de</strong>sclients publics (notamment <strong>de</strong>s collectivités territoriales)<strong>et</strong>/ou en synergie avec d’autres entreprises<strong>de</strong> l’économie <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> <strong>solidaire</strong>. L’activité<strong>de</strong> ces coopératives débouche rarement surl’émergence d’une marque forte associée à <strong>de</strong>sproduits matériels ou immatériels. La valorisation<strong>de</strong> l’entreprise <strong>de</strong>meure donc limitée au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> lavaleur <strong>de</strong> ses actifs physiques <strong>et</strong> <strong>de</strong> son portefeuille<strong>de</strong> clients. Du coup, l’adoption du statutScop ne conduit pas les coopérateurs à renoncer àd’importantes plus-values latentes, tout en leurperm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> bénéficier <strong>de</strong>s avantages fiscauxliés au statut.51

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