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Guide des Communes 2016

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Société<br />

Best of LG 189 – Juillet <strong>2016</strong><br />

Logement: la formule solidaire<br />

Les réfugiés arrivant dans le pays et obtenant le statut de bénéficiaire de protection<br />

internationale ont accès aux mêmes droits que les locaux, «dont le droit à un logement<br />

décent». C’est pourquoi l’AIS a pour mission de prendre en charge ce public «ainsi que<br />

toute autre personne dans le besoin, afin d’éviter l’exclusion sociale par le logement»,<br />

explique Gilles Hempel, directeur de la structure. Tissant <strong>des</strong> partenariats de plus en<br />

plus nombreux avec les communes, l’AIS héberge aujourd’hui 1.000 personnes grâce à<br />

son concept innovant et responsable.<br />

Une recette à succès<br />

L’Agence Immobilière Sociale (AIS) est née<br />

en 2009. «Nous travaillons à trois à l’époque,<br />

et actuellement notre équipe est composée<br />

de 23 personnes», explique Gilles<br />

Hempel, directeur de la structure. Ce ne sont<br />

pas moins de 300 logements qui composent<br />

le parc immobilier de l’AIS aujourd’hui,<br />

«pour plus de 1.000 personnes qui y habitent»,<br />

précise-t-il. «Dans notre objectif de<br />

lutter contre l’exclusion sociale par l’habitat,<br />

nous avons décidé de monter jusqu’à 500<br />

logements dans les deux années à venir».<br />

Un beau succès pour une solution basée sur<br />

la solidarité mais aussi l’efficacité.<br />

«Notre rôle est d’approcher les propriétaires<br />

de logements inoccupés à travers le pays.<br />

Bon nombre d’entre eux n’ont simplement<br />

pas la force ou les moyens de se charger<br />

d’une location. Ce sont <strong>des</strong> personnes âgées<br />

qui vivent en maison de retraite par exemple,<br />

ou bien <strong>des</strong> individus ayant reçu un bien en<br />

héritage et qui souhaitent le garder pour<br />

leurs enfants… Ils n’osent pas toujours<br />

s’aventurer en location, ne sachant pas à<br />

quels risques ils s’exposent; ou encore s’ils<br />

pourront récupérer leur bien dès qu’ils le<br />

voudront». L’AIS rassure ces propriétaires en<br />

leur garantissant une gestion responsable de<br />

leur bien. «Nous prenons en bail la maison<br />

ou l’appartement inoccupé pour y installer<br />

une famille dans le besoin. Nous veillons à<br />

l’état du logement et à ce qu’il soit toujours<br />

bien soigné afin que le possesseur le récupère,<br />

au moment où il le désire, dans son<br />

état d’origine». C’est donc un confort sans<br />

précédent que les propriétaires trouvent en<br />

confiant leur bien à cette agence.<br />

En contrepartie, ils touchent un loyer légèrement<br />

en <strong>des</strong>sous <strong>des</strong> prix du marché, accessible<br />

à une clientèle à revenu mo<strong>des</strong>te. Le<br />

directeur commente: «Ces personnes en<br />

détresse peuvent rester trois ans dans nos<br />

structures, une durée le long de laquelle<br />

nous mettons en place avec elles un projet<br />

d’inclusion afin qu’elles puissent retrouver<br />

une autonomie en stabilisant leur situation»,<br />

ajoute-t-il. Une belle réussite puisque Gilles<br />

Hempel et son équipe ont réussi à aider une<br />

centaine de famille à retourner sur le marché<br />

privé et plus d’une dizaine d’individus sont<br />

devenus propriétaires à leur sortie de l’AIS.<br />

Partenariat avantageux avec les communes<br />

Al’origine, l’AIS a émergé d’une convention<br />

avec le ministère de la Famille et de<br />

l’Intégration et avec le ministère du<br />

Logement. «Entre-temps, une cinquantaine<br />

de communes se sont jointes à ces institutions<br />

pour collaborer avec nous». «Les communes<br />

font face à un double problème», ajoute-t-il.<br />

«D’un côté il existe <strong>des</strong> logements inoccupés<br />

sur leur territoire – au Luxembourg, on en<br />

estime 10.000 à 20.000 unités – et de l’autre,<br />

elles voient se présenter à leur office social de<br />

plus en plus de personnes en situation de précarité.<br />

Quand elles s’adressent à nous, elles<br />

brisent ce paradoxe».<br />

Comment les communes s’allient-elles à<br />

l’AIS? En pratique, elles financent un membre<br />

de son personnel: «Cela peut être un<br />

technicien, un assistant social ou un employé<br />

administratif; et en contrepartie, nous prenons<br />

prioritairement en charge un certain<br />

contingent de personnes en détresse de leur<br />

territoire». Un échange au bénéfice <strong>des</strong> deux<br />

entités puisque l’AIS peut ainsi augmenter<br />

ses activités et que la commune profite de ce<br />

supplément de travail.<br />

De plus, l’AIS effectue une prospection plus<br />

intensive pour rechercher <strong>des</strong> logements<br />

inoccupés dans les localités partenaires, pour<br />

transformer ces lieux non-habités en logements<br />

sociaux: «Au Grand-Duché, excepté<br />

les villes de Luxembourg et Esch-sur-Alzette,<br />

les communes comptent généralement très<br />

peu de logements sociaux. Grâce à nous,<br />

non seulement elles s’engagent pour plus<br />

d’habitats sociaux, mais surtout elles disposent<br />

de logements directement accessibles<br />

car les ressources sont déjà existantes».<br />

En effet, à la différence de projets de<br />

construction qui peuvent s’étendre sur <strong>des</strong><br />

années, les maisons et appartements gérés<br />

par l’AIS sont déjà en place.<br />

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LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2016</strong>

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