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MAGAZINE PEEL #10

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le geste créatif<br />

de fabien neveux<br />

Pommettes hautes, grands yeux et sourire large,<br />

Fabien Neveux est un grand gaillard qui reçoit<br />

dans sa « Maison de Cuisine », une seule pièce<br />

avec poutres apparentes et vue sur la Meuse,<br />

sur l’autre rive, le Mont Olympe. BEP de pâtissier<br />

en poche (lycée des métiers à Bazeilles),<br />

il a bourlingué à Paris, Saint-Pétersbourg,<br />

Houston, Washington avant de se fixer dans<br />

ses Ardennes natales. Il fait une cuisine près<br />

des produits, fraiche et inventive, colorée<br />

et savoureuse, pour tout dire, sensuelle.<br />

Comment vous viennent les idées de plats ?<br />

L’inspiration première, ce sont les saisons. Attendre<br />

qu’un produit soit à son apogée pour qu’il développe<br />

toutes ses saveurs. Il y a aussi les souvenirs d’enfance,<br />

les crêpes épaisses ou le hachis Parmentier de ma<br />

grand-mère. Les idées viennent à tout moment, en me<br />

baladant, en écoutant la radio. Quand j’ai une intuition,<br />

je me mets au travail. J’aime cuisiner en direct, je ne<br />

prépare pratiquement rien à l’avance, je n’aime pas réchauffer,<br />

ce qui me plait c’est la fraîcheur et le respect<br />

des produits. Les aliments ont une âme, ils sont vivants,<br />

je dois être à leur écoute. Une belle carotte qui n’a pas<br />

vue le frigo ou une fraise tout juste cueillie, il n’y a rien<br />

de meilleur. Je cherche la simplicité…<br />

C’est dur de faire simple.<br />

Quel serait pour vous une définition du geste créatif en<br />

cuisine ?<br />

Aujourd’hui, tout est accessible, la technicité est partout,<br />

les émissions de télévision et internet dévoilent<br />

tous les secrets de cuisine.<br />

Mais une recette c’est comme un livre, il y a plusieurs<br />

interprétations. La créativité c’est la différence et une<br />

certaine recherche de perfection. Il y a sans doute<br />

aussi une part de subconscient qui s’exprime dans<br />

l’immédiateté. Le plus difficile est d’être en osmose<br />

avec la clientèle qui n’est pas forcément réceptive à<br />

votre humeur du jour car la cuisine reflète si vous êtes<br />

préoccupé ou non.<br />

Comment définir votre métier ?<br />

Il y a le mot art dans artisan, je me sens avant tout<br />

comme un artisan des bonnes choses,<br />

c’est juste le plaisir qui m’anime. Je fais un métier laborieux,<br />

salissant mais le partage est le plus important,<br />

apporter un moment qui ressource,<br />

qui éveille la curiosité. En cuisine, je joue avec<br />

le « piano » sur différents tons, différentes notes qui<br />

vont être accordées avec le diapason, c’est du travail<br />

de métronome.<br />

Je ne connais pas tout, je me laisse surprendre.<br />

Ce qui est certain, c’est que la cuisine est là pour faire<br />

du bien, apporter au corps quelque chose de bien.<br />

Jérôme Descamps<br />

Ôde au bon goût<br />

Le Prix culinaire international Taittinger fêtait<br />

ce mois-ci ses 50 ans, et c’est sous la présidence<br />

luxurieuse de Joel Robuchon, vainqueur en 1970,<br />

et d’Emmanuel Renaut, que le jury 2016 a pu<br />

départager les prestigieux participants. Intitulé du<br />

sujet : « Pour huit personnes, hommage à Michel<br />

Comby, premier lauréat du Prix culinaire, sur l’esprit<br />

d’un turbot à la Nanctua ». Vous avez cinq heures…<br />

Et comme le-dit Michel Comby faisait partie du<br />

jury, l’honneur n’en était que plus fort. La ville de<br />

Reims était dignement représentée, avec Arnaud<br />

Lallement et Gérard Boyer dans le jury, mais aussi,<br />

évidemment, avec la famille Taittinger, Pierre-Emmanuel,<br />

Clovis et Vitalie, lors de la remise des prix<br />

au carré des cariatides de l’Opéra Garnier. Le glorieux<br />

podium composé de Nicolas Hensinger, Kenji<br />

Yoshimoto et culminé par Julien Richard, grand<br />

gagnant, a séduit par des plats d’une qualité rare<br />

et fidèle au prestige de ce concours culinaire, placé<br />

sous le signe de la mémoire et du mérite.<br />

Un anniversaire digne, non seulement de la maison<br />

rémoise Taittinger, mais aussi de toute la gastronomie<br />

française, curieuse de voir apparaître les prochains<br />

cinquante futurs talents des années à venir.<br />

© Jean-Baptiste Delerue<br />

restaurant le diapason<br />

25 quai arthur rimbaud 08000 charleville-mézières<br />

/ 03 24 59 94 11 www.restaurantlediapason.fr<br />

" Ceci n’est pas un bouquet ",<br />

mais une création de Marie Guillemot, une fleuriste (qui " ne voulait pas faire fleuriste " cf Peel8)<br />

à la démarche singulière, spécialiste du pas de côté végétal. Si elle est capable de réaliser des compositions<br />

king size, elle se livre ici, avec son équipe, à l’exercice du très petit et très délicat : ce bouquet<br />

graphique ne fait qu’une quinzaine de cm de long mais déploie autant de délicatesse qu'un bouquet<br />

de mariée. www.marieguillemot.fr

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