12.12.2012 Views

chapitre 2 considerations prealables - PubMan

chapitre 2 considerations prealables - PubMan

chapitre 2 considerations prealables - PubMan

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

l’intonation dans une seule occurrence parfois change, inexplicablement d’un mot à un<br />

autre. Par conséquent, certains chercheurs se fient seulement aux analyses<br />

superficielles qui attribuent généralement deux ou trois tons à ces langues. Cependant,<br />

continue Roberts, les phonologues avertis devraient examiner les influences<br />

éventuelles des différents types de consonnes sur les tons lexicaux, car la qualité du<br />

ton sur un mot semble souvent prévisible. Enfin, la présence d’un ton, moyen (en plus<br />

du ton H et B) est suspecte et mérite une étude plus étoffée et détaillée.<br />

En somme, nous pouvons conclure avec Roberts que le ton n’a pas une très<br />

grande charge fonctionnelle dans les langues tchadiques. Il est souvent déterminé par<br />

des facteurs grammaticaux ou par d’autres phénomènes parmi lesquels l’influence de<br />

certains types de consonnes.<br />

Les restrictions et les particularités tonologiques des langues tchadiques ont<br />

amené plusieurs linguistes tchadicistes à se demander si ces langues devraient être<br />

considérées comme tonales du tout. Le premier argument provient du comportement<br />

des tons dans les lexèmes. Barreteau (1995) remarque pour le Mofu que dans la racine<br />

verbale, il n’y a que quatre (possibilités mélodiques) mélodies : BBB, HBB, BHB,<br />

BBH. Il note que seule une syllabe du verbe peut porter le ton haut. Roberts (2001)<br />

montre aussi que le Mukulu (Tchad) devrait être considéré comme une langue à<br />

accents. Les phénomènes propres aux langues à tons comme l’expansion (spreading) et<br />

l’abaissement (downstep) sont absents dans les langues tchadiques. L’autre raison qui<br />

amène les linguistes à douter de la nature tonale des langues tchadiques résulte des<br />

considérations historiques et comparatives. Les spécialistes considèrent le proto-<br />

afroasiatique comme non tonal et la plupart des langues de la même famille (berbère,<br />

sémitique) sont normalement vues comme des langues accentuées. Seules les langues<br />

des familles tchadiques et couchitiques/omotiques de l’Afro-asiatique ont été<br />

analysées comme tonales. Mais l’on se demande comment cela peut-il se faire.<br />

Roberts montre que, selon Wolff (1987), les langues tchadiques à l’origine<br />

n’étaient pas des langues à tons, mais elles ont développé des caractéristiques tonales<br />

pendant leur développement à cause des effets des types des consonnes<br />

(dépressives…). D’autres chercheurs ont affirmé que le développement des tons dans<br />

les langues tchadiques est le résultat de leur contact avec d’autres langues à tons<br />

26

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!