JOURNAL ASMAC No 5 - octobre 2018

POINT DE MIRE ÉNERGIE
Le succès commence dans la tête
Les muscles peuvent être entraînés, la force mentale aussi. Les connaissances et techniques de la psychologie
du sport n’aident pas seulement les sportifs à atteindre leurs objectifs et à gérer les revers,
elles apportent une aide à chacun qui souhaite davantage se focaliser, se motiver et persévérer. La
psychologie du sport dépasse donc largement les salles d’entraînement et les arènes sportives.
Romana Feldmann, licenciée ès lettres, psychologue spécialiste du sport FSP
Le mental est très souvent cité comme
facteur déterminant du succès ou de
l’échec dans le sport, car ce n’est qu’une
combinaison optimale du physique et du
mental qui permet d’établir les conditions
nécessaires à la victoire. Mais la force
mentale n’est pas seulement recherchée
dans le sport d’élite. La psychologie du
sport apporte aussi un soutien dans la
réadaptation après des blessures ou à
toutes celles et ceux qui veulent changer
leur mode de vie pour y intégrer davantage
d’activité physique.
Tous les éléments doivent
concorder
Laura est une fondeuse professionnelle. Sa
carrière se développe avec succès, elle effectue
ses nombreux entraînements avec
motivation et passion. Malgré cela, elle a
vite souhaité intégrer la préparation mentale
dans son quotidien. «Si au moment
décisif, tu n’es pas à 100% là et si tu ne
veux pas le succès à tout prix, alors tu
passeras vite aux oubliettes», dit-elle.
Grâce à la préparation mentale, elle a appris
à focaliser son attention pendant la
compétition et à mieux gérer la pression.
Dans des séances régulières avec le psychologue
du sport, elle a aussi revu son
style de vie et optimisé son attitude: outre
l’entraînement physique intensif, Laura
doit également veiller à une alimentation
équilibrée, consacrer du temps aux réseaux
sociaux, s’occuper des sponsors et
faire sa promotion. Et pour finir, elle devrait
encore s’occuper de sa vie privée. Cela
n’est possible qu’avec une bonne gestion
du temps, une récupération suffisante et
ciblée et la conviction que le sport peut à
la fois être profession et passion. En tant
que sportive professionnelle, elle a un travail
qui l’occupe 24 heures sur 24 et qui
occupe une grande partie de ses loisirs.
Pour Laura, la préparation mentale fait
partie du quotidien au même titre que
l’entraînement physique. Le coaching et
les exercices que cela implique influencent
positivement le développement de sa personnalité,
déclare-t-elle. Elle assume davantage
ses responsabilités, que ce soit par
sa façon de penser, de ressentir ou d’agir.
Cela augmente aussi sa confiance en elle.
Stopper la spirale négative
Il est plutôt exceptionnel qu’une carrière
se déroule sans accroc. Martin, 20 ans,
coureur de demi-fond, fait cette expérience.
Il investit beaucoup: entraînement
quasi quotidien selon le plan, divers
camps d’entraînement en Suisse et à
l’étranger, une formation compatible avec
les nombreuses heures d’entraînement;
ses contacts se limitent pour l’essentiel à
ses collègues d’entraînement. Bien qu’il
doive tout subordonner au sport, il est
convaincu d’être sur la bonne voie et rêve
de pouvoir participer à une grande compétition
internationale.
Mais depuis quelques années, il subit des
blessures à répétition: claquage musculaire,
déchirure des tendons et entorses
l’obligent à faire des pauses ou nécessitent
même des opérations et une réadaptation.
Lors de sa récente opération du tendon
d’Achille, son médecin traitant lui a re-
Le chemin vers la victoire devient plus facile grâce à la préparation mentale. (® sportpoint/Fotolia.com)
N° 5 Octobre 2018
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