JOURNAL ASMAC No 5 - octobre 2018
Energie - Oncologie Médecine pharmaceutique Financement uniforme - oui, mais
Energie -
Oncologie
Médecine pharmaceutique
Financement uniforme - oui, mais
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PERSPECTIVES<br />
santé par les séquelles tardives et peuvent<br />
en mourir. Les séquelles tardives multiples<br />
surviennent chez près de deux tiers des<br />
patients. L’incidence des séquelles tardives<br />
augmente hélas au fil du temps, c’est-àdire<br />
que plus la fin du traitement est éloignée,<br />
plus les risques d’être atteint d’une<br />
séquelle tardive augmentent. Les études<br />
réalisées jusqu’ici n’ont pas encore permis<br />
de mettre en évidence un plateau dans ce<br />
développement, raison pour laquelle un<br />
suivi à vie est prévu. Ces chiffres n’ont été<br />
récoltés que depuis la première génération<br />
de survivants à la fin des années 1970.<br />
Les enfants et adolescents avec le diagnostic<br />
d’une tumeur du système nerveux<br />
central présentent les séquelles tardives les<br />
plus fréquentes et les plus graves (5). Plus<br />
de 80% parmi eux souffrent d’au moins<br />
une séquelle tardive: le plus souvent, il<br />
s’agit de troubles hormonaux, suivis de<br />
séquelles neurologiques. Mais les séquelles<br />
neurocognitives et psychosociales sont<br />
aussi fortement prévalentes, car elles entraînent<br />
une forte entrave de la qualité de<br />
vie. La thérapie intensive d’une tumeur du<br />
CNS, en particulier la radiothérapie, provoque<br />
une baisse du QI et donc un taux<br />
réduit de scolarité normale, ce qui se répercute<br />
gravement sur l’entrée dans la vie<br />
professionnelle et la suite du parcours<br />
professionnel (6).<br />
Réduire les risques<br />
La mise en place du suivi à vie est continuellement<br />
adaptée en fonction des dernières<br />
découvertes. On essaie dans le<br />
monde entier de définir des groupes de<br />
risque standardisés pour piloter la fréquence<br />
et l’intensité du suivi. Comme les<br />
options thérapeutiques du cancer chez les<br />
enfants et adolescents vont de l’observation<br />
en passant par le traitement chirurgical<br />
unique à la thérapie multimodale<br />
très intensive, transplantation de cellules<br />
souches incluse, il est judicieux de constituer<br />
des groupes de risque correspondants<br />
pour le suivi. Dans ce contexte, on peut se<br />
demander si en cas d’évolution lente et<br />
normale lors du contrôle de certains systèmes<br />
d’organes, on pourrait envisager de<br />
mettre fin à ce dépistage au fil du temps.<br />
Au Canada, une réponse a été apportée à<br />
cette question pour le dépistage de la cardiotoxicité<br />
pour certaines maladies primaires:<br />
l’étude a montré qu’il était possible,<br />
en cas de résultats normaux, de<br />
mettre fin au dépistage au moyen de<br />
l’échocardiographie et de l’électrocardiogramme<br />
après dix ans (7).<br />
Quelles sont les séquelles tardives les plus<br />
fréquentes? Ci-après sont présentées<br />
quelques-unes des séquelles tardives les<br />
plus fréquentes avec l’agent causal et les<br />
maladies primaires les plus fréquentes (8).<br />
Le risque pour des tumeurs malignes secondaires<br />
solides est principalement déterminé<br />
par la radiothérapie. C’est pourquoi<br />
au cours des dernières années, des<br />
alternatives à la radiothérapie ont été développées,<br />
comme par exemple la thérapie<br />
à haute dose suivie de la transplantation<br />
de cellules souches. Ce risque a aussi pu<br />
être réduit ces dernières années par la<br />
modification de la dose (dose minimale<br />
efficace) et la technique de radiothérapie<br />
(radiothérapie par modulation d’intensité<br />
Séquelle tardive Agent causal Maladie primaire<br />
Néphrotoxicité Ifosfamide, cisplatine Tumeurs CNS, sarcomes<br />
des parties molles<br />
Ototoxicité<br />
Dérivés du platine,<br />
Tumeurs CNS<br />
radiothé-rapie cérébrale<br />
Nécrose osseuse Stéroïdes Leucémies, lymphomes<br />
Cardiotoxicité<br />
Anthracyclines/ radiothérapie Leucémies, lymphomes<br />
thoracique<br />
Déficits endocrinologiques Radiothérapie cérébrale Tumeurs CNS<br />
Tumeurs malignes secon-daires Tous Tous<br />
Fatigue Pas clair Tous<br />
Troubles de stress post-traumatique Tous Tous<br />
Fertilité<br />
Cyclophosphamide,<br />
radiothé-rapie<br />
Tumeurs CNS, leucémies,<br />
sarcomes des parties molles<br />
– IMRT) et du genre de radiation (photons<br />
vs protons).<br />
Dans un passé récent, le suivi est devenu<br />
un domaine autonome de l’oncologie pédiatrique.<br />
Les grands hôpitaux pédiatriques<br />
aux Etats-Unis et au Canada disposent<br />
de services autonomes qui ne<br />
s’occupent que du suivi (soins cliniques et<br />
recherche). Comparativement à d’autres<br />
pays, la Suisse ne se trouve qu’au début<br />
d’une stratégie et organisation nationales.<br />
Malgré cela, de petits progrès ont été réalisés<br />
dans le domaine de la recherche et<br />
des soins pour permettre un suivi optimal<br />
des survivants. Le suivi ne peut cependant<br />
fonctionner qu’en tant qu’approche multidisciplinaire.<br />
Outre les nombreux médecins<br />
spécialistes, les soins spécialisés, les<br />
assistants sociaux, les services de réadaptation<br />
tels que l’ergo- et la physiothérapie<br />
ainsi que les disciplines psychologiques et<br />
divers services de conseil à l’orientation<br />
professionnelle sont d’autres acteurs importants.<br />
■<br />
Références<br />
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119.<br />
N° 5 Octobre <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
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