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La Libération : les Canadiens en Europe - Chef - Personnel militaire

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du front. À ce stade, <strong>les</strong> chasseurs américains à<br />

long rayon d’action ont brisé <strong>les</strong> reins à la chasse<br />

allemande, de sorte que celle-ci n’est plus guère<br />

une m<strong>en</strong>ace pour <strong>les</strong> pilotes alliés. Étant donné<br />

que leurs bombardem<strong>en</strong>ts et leurs mitraillages<br />

ont très souv<strong>en</strong>t lieu à des altitudes extrêmem<strong>en</strong>t<br />

basses, l’artillerie antiaéri<strong>en</strong>ne (AAA) constitue<br />

maint<strong>en</strong>ant le principal péril auquel ils font face.<br />

Or, le front étant dev<strong>en</strong>u stationnaire, <strong>les</strong> Allemands<br />

ont le temps de déployer des batteries antiaéri<strong>en</strong>nes<br />

<strong>en</strong> plus grand nombre. À la fin de novembre, la 2 e FAT<br />

observe que l’int<strong>en</strong>sité croissante de l’AAA allemande<br />

autour des points vulnérab<strong>les</strong> signifie sans doute que<br />

l’<strong>en</strong>nemi « amène des batteries de l’intérieur du Reich<br />

pour former un tampon protecteur de 20 mil<strong>les</strong> <strong>en</strong>tre<br />

le Rhin et la Ruhr ». 82<br />

Le mauvais temps automnal est une autre pierre<br />

d’achoppem<strong>en</strong>t importante pour <strong>les</strong> pilotes. Des<br />

nuages bas, de la pluie ou de la neige dérob<strong>en</strong>t si<br />

souv<strong>en</strong>t à la vue <strong>les</strong> objectifs terrestres que <strong>les</strong><br />

escadrons doiv<strong>en</strong>t bombarder ceux-ci à l’aveuglette.<br />

Grâce à des améliorations réc<strong>en</strong>tes, le radar monté<br />

sur camion peut suivre une douzaine de Spitfire, huit<br />

Typhoon ou six bombardiers moy<strong>en</strong>s, et le contrôleur<br />

peut guider jusqu’à proximité d’un objectif <strong>les</strong> pilotes<br />

qui vol<strong>en</strong>t à plus de 3 000 mètres, hors de portée<br />

des pièces antiaéri<strong>en</strong>nes légères. Les experts de la<br />

recherche opérationnelle signaleront par la suite que<br />

cette technique est aussi efficace que le bombardem<strong>en</strong>t<br />

à vue.<br />

Après le coucher du soleil, le 409 e et le<br />

410 e Escadrons (de chasseurs de nuit), à bord<br />

de bimoteurs Mosquito polyval<strong>en</strong>ts, assur<strong>en</strong>t la<br />

protection des troupes du front, étant donné que<br />

l’aviation allemande, ou du moins ce qu’il <strong>en</strong> reste,<br />

préfère attaquer de nuit. Les opérations aéri<strong>en</strong>nes<br />

nocturnes, tributaires d’un écran électronique couvert<br />

de taches lumineuses et de la voix impassible d’un<br />

contrôleur terrestre, ne sembl<strong>en</strong>t peut-être pas aussi<br />

palpitantes que <strong>les</strong> combats aéri<strong>en</strong>s m<strong>en</strong>és <strong>en</strong> toute<br />

liberté. Pourtant, chaque fois que ces pilotes de nuit<br />

pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t l’air, ils ont des chances statistiquem<strong>en</strong>t<br />

plus élevées que ceux des escadrons de Spitfire<br />

d’abattre un appareil <strong>en</strong>nemi. Il ne leur faut <strong>en</strong> effet<br />

que 34 sorties par victoire, <strong>en</strong> comparaison des<br />

119 qui sont nécessaires aux chasseurs diurnes.<br />

Au cours de la campagne, <strong>les</strong> deux escadrons<br />

canadi<strong>en</strong>s servant dans la 2 e FAT inscriront à leur<br />

tableau de chasse un total de 53 appareils <strong>en</strong>nemis.<br />

Quant à leurs propres pertes, el<strong>les</strong> s’élèveront à<br />

21 aviateurs, dont plus de la moitié sont morts dans<br />

des accid<strong>en</strong>ts de vol.<br />

* * *<br />

P<strong>en</strong>dant que la petite pointe combattante de<br />

l’armée de terre marque le pas, à l’occasion de la pause<br />

hivernale, il y a derrière elle une vaste organisation<br />

64<br />

constituée d’un grand nombre d’administrateurs,<br />

d’experts <strong>en</strong> logistique, de médecins et d’infirmières,<br />

de chauffeurs de camion, de blanchisseurs et d’une<br />

foule d’autres personnes dont le travail quotidi<strong>en</strong> se<br />

poursuit comme d’habitude. Ainsi, on trouve des<br />

sapeurs chargés de veiller au bon état des routes et<br />

des ponts dont l’armée de terre et l’aviation ont<br />

besoin pour apporter aux troupes la nourriture, <strong>les</strong><br />

munitions et <strong>les</strong> autres ressources matériel<strong>les</strong> qui<br />

leur seront nécessaires lorsque la campagne repr<strong>en</strong>dra<br />

son rythme. L’énorme effectif du génie pénètre tous<br />

<strong>les</strong> niveaux de la 1 re Armée canadi<strong>en</strong>ne. Trois bataillons<br />

de travaux, deux compagnies de sapeurs-mineurs,<br />

deux compagnies d’aménagem<strong>en</strong>t de routes, diverses<br />

compagnies de mécanici<strong>en</strong>s, d’équipem<strong>en</strong>t, de parc<br />

et d’atelier ainsi que quatre compagnies de campagne<br />

relèv<strong>en</strong>t directem<strong>en</strong>t du quartier général de l’armée.<br />

En outre, chaque quartier général de corps d’armée<br />

et de division, a directem<strong>en</strong>t sous ses ordres, trois<br />

compagnies de campagne et une compagnie de parc,<br />

soit plus de 6 000 sapeurs <strong>en</strong> tout.<br />

Durant l’hiver 1944-1945, la priorité dominante<br />

de ces sapeurs consiste à construire et à <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir<br />

<strong>les</strong> routes, une tâche incessante dont le manque<br />

de prestige n’a d’égal que sa dure nécessité et dont<br />

l’<strong>en</strong>vergure rivalise avec celle de la plupart des<br />

ministères de travaux publics provinciaux. Déjà mises<br />

à rude épreuve par le grand nombre de véhicu<strong>les</strong><br />

lourds qui y circul<strong>en</strong>t, <strong>les</strong> routes s’affaiss<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> plus<br />

vite que d’ordinaire sous l’effet du mauvais temps.<br />

Les équipes d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> des routes font face à trois<br />

causes d’affaissem<strong>en</strong>t : le ramolissem<strong>en</strong>t des matériaux<br />

sous-jac<strong>en</strong>ts, l’effondrem<strong>en</strong>t des accotem<strong>en</strong>ts dans<br />

<strong>les</strong> fossés lorsque <strong>les</strong> véhicu<strong>les</strong> roul<strong>en</strong>t trop près du<br />

bord et <strong>les</strong> nids de poule dont la réparation a trop<br />

att<strong>en</strong>du. <strong>La</strong> 2 e Compagnie canadi<strong>en</strong>ne de construction<br />

de routes prévi<strong>en</strong>t ses sapeurs qu’il faut absolum<strong>en</strong>t<br />

veiller au bon <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> des routes, car « il y a<br />

actuellem<strong>en</strong>t de nombreux accotem<strong>en</strong>ts qui ne se<br />

serai<strong>en</strong>t pas affaissés ou qui n’aurai<strong>en</strong>t même pas<br />

eu besoin d’un nouveau revêtem<strong>en</strong>t si, dès le départ,<br />

ON S’ÉTAIT OCCUPÉ D’ASSURER L’ÉCOULEMENT<br />

DES EAUX ». <strong>La</strong> solution, poursuit l’auteur du<br />

journal de guerre de l’unité, consiste à « <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre<br />

IMMÉDIATEMENT des travaux pour assurer<br />

l’écoulem<strong>en</strong>t de l’eau de la surface et des accotem<strong>en</strong>ts<br />

de la route. <strong>en</strong> plus de laisser une marge de sécurité<br />

de deux pieds de chaque côté ». Ce n’est qu’<strong>en</strong> portant<br />

une « ATTENTION INCESSANTE À l’ÉCOULEMENT<br />

DES EAUX » qu’on pourra garder <strong>les</strong> routes <strong>en</strong> bon<br />

état indéfinim<strong>en</strong>t. 83<br />

82 Les r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts fournis ci-dessus et par la suite sur<br />

l’aviation provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des archives de la DSH.<br />

83 À moins d’indication contraire, <strong>les</strong> informations ci-dessus<br />

et cel<strong>les</strong> qui suiv<strong>en</strong>t provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des journaux de guerre<br />

d’unités de la série RG24 des ANC.

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