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La Libération : les Canadiens en Europe - Chef - Personnel militaire

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aller à la r<strong>en</strong>contre des Américains et pr<strong>en</strong>dre <strong>les</strong><br />

Allemands au piège dans la brèche de Falaise. Aidés<br />

de leurs chasseurs-bombardiers qui attaqu<strong>en</strong>t <strong>les</strong><br />

Allemands sans relâche, <strong>les</strong> Alliés transform<strong>en</strong>t leur<br />

bataille <strong>en</strong> une poursuite spectaculaire. Avant même<br />

que le piège se referme, <strong>les</strong> chars et l’infanterie du<br />

général Omar Bradley ont atteint Orléans, Chartres et<br />

Dreux, et, le 25 août, la 2 e Division blindée française<br />

du général Leclerc pénètre dans Paris. D’autres forces<br />

remont<strong>en</strong>t la Seine vers Rou<strong>en</strong> pour faire leur jonction<br />

avec <strong>les</strong> unités de tête de la 1 re Armée canadi<strong>en</strong>ne<br />

du général H.D.G. Crerar.<br />

Bi<strong>en</strong> que la défaite des Allemands <strong>en</strong> Normandie<br />

soit décisive, ils l’ont fait payer cher à leurs<br />

adversaires. Les pertes conjuguées des trois armées<br />

alliées s’élèv<strong>en</strong>t à plus de 200 000 hommes, et<br />

<strong>les</strong> <strong>Canadi<strong>en</strong>s</strong> n’ont pu faire autrem<strong>en</strong>t que verser<br />

un prix cruellem<strong>en</strong>t élevé pour l’acharnem<strong>en</strong>t<br />

avec lequel ils se sont livrés à des actions de fixation<br />

autour de Ca<strong>en</strong>. <strong>La</strong> campagne de Normandie a<br />

démontré à maintes reprises la manière dont quelques<br />

mitrailleuses ou mortiers <strong>en</strong>nemis judicieusem<strong>en</strong>t<br />

disposés pouvai<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> quelques minutes, réduire <strong>en</strong><br />

pièces une unité bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>traînée et parfaitem<strong>en</strong>t rodée.<br />

Les bataillons d’infanterie ont perdu plus de la moitié<br />

de leur effectif initial de soldats, et une proportion<br />

au moins égale de sous-officiers et de commandants<br />

de pelotons ou de compagnies. Durant la seule<br />

première semaine de l’invasion, <strong>les</strong> unités d’assaut<br />

de la 3 e Division et de la 2 e Brigade blindée ont<br />

perdu près de 3 000 hommes, dont un tiers ont été<br />

tués. Pour leur part, la 2 e Division d’infanterie et la<br />

4 e Division blindée ont essuyé des pertes comparab<strong>les</strong><br />

<strong>en</strong> juillet et <strong>en</strong> août. Au début de l’automne, le taux<br />

de pertes de la 3 e Division d’infanterie canadi<strong>en</strong>ne est<br />

le plus élevé de tout le 21 e Groupe d’armées du<br />

général Bernard Montgomery, suivi immédiatem<strong>en</strong>t<br />

par celui de la 2 e division.<br />

En tout, 18 444 <strong>Canadi<strong>en</strong>s</strong> ont été tués ou b<strong>les</strong>sés.<br />

<strong>La</strong> plupart d’<strong>en</strong>tre eux étai<strong>en</strong>t des fantassins de la<br />

petite fraction combattante de l’armée de terre. Deux<br />

des trois divisions, ainsi que la plupart des brigades,<br />

ont un nouveau commandant parce que l’anci<strong>en</strong> a été<br />

b<strong>les</strong>sé ou s’est révélé incompét<strong>en</strong>t. Il <strong>en</strong> va de même<br />

de presque toutes <strong>les</strong> unités d’infanterie et de chars,<br />

dont certaines <strong>en</strong> ont même eu trois ou quatre.<br />

Plusieurs bataillons se sont réorganisés <strong>en</strong> trois<br />

compagnies, au lieu de quatre, et <strong>les</strong> régim<strong>en</strong>ts blindés<br />

de la 4 e Division ne compt<strong>en</strong>t plus que deux escadrons<br />

à l’effectif incomplet. Fin août, <strong>les</strong> unités ont grand<br />

besoin de temps pour reconstituer, grâce aux r<strong>en</strong>forts,<br />

des pelotons, des troupes et des batteries homogènes<br />

avant de retourner au combat.<br />

Par ailleurs, <strong>les</strong> <strong>Canadi<strong>en</strong>s</strong> n’ont pas le temps de<br />

pleurer leurs morts ni de savourer ou de méditer leur<br />

victoire. En effet, ils doiv<strong>en</strong>t immédiatem<strong>en</strong>t assumer<br />

un nouveau rôle. Au lieu de viol<strong>en</strong>ts assauts délibérés<br />

14<br />

contre des objectifs limités, ils doiv<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>ant se<br />

lancer, derrière un <strong>en</strong>nemi apparemm<strong>en</strong>t vaincu, dans<br />

une poursuite extrêmem<strong>en</strong>t mobile où la vitesse<br />

est le facteur primordial. Le général Montgomery, qui<br />

commande <strong>en</strong>core <strong>les</strong> armées alliées, déclare qu’ils<br />

doiv<strong>en</strong>t d’abord<br />

faire obstacle au repli des <strong>en</strong>nemis survivants à<br />

travers la Seine et, <strong>en</strong> second lieu... avancer<br />

rapidem<strong>en</strong>t le long de la côte du Pas-de-Calais<br />

afin de s’emparer des ports, pour faciliter notre<br />

ravitaillem<strong>en</strong>t, et des bases de lancem<strong>en</strong>t de bombes<br />

volantes, pour réduire l’effet que ces armes « V »<br />

ont sur le Royaume-Uni. 3<br />

Les <strong>Canadi<strong>en</strong>s</strong> occup<strong>en</strong>t le flanc gauche de<br />

la charge à travers la France. Ils ont à leur droite<br />

immédiate la 2 e Armée britannique du général M.C.<br />

Dempsey et, à droite de celle-ci, la 1 re Armée<br />

américaine du général Courtney Hodges et la 3 e du<br />

général George Patton, qui apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t toutes<br />

deux au 12 e Groupe d’armées du général Bradley.<br />

À l’extrême droite, se trouve la 7 e Armée américaine<br />

du général Alexander Patch, qui a débarqué sur le<br />

littoral méditerrané<strong>en</strong> de la France à la mi-août et<br />

est <strong>en</strong> train de remonter la vallée du Rhône.<br />

Après la fermeture de la poche de Falaise, <strong>les</strong><br />

<strong>Canadi<strong>en</strong>s</strong> ont pour tâche première d’éliminer<br />

<strong>les</strong> Allemands qu’ils pourront <strong>en</strong>core trouver au<br />

sud de la Seine; la suivante consiste à franchir<br />

ce fleuve, à isoler la presqu’île du Havre et à traverser<br />

le nord de la France pour pénétrer <strong>en</strong> Belgique.<br />

Le général Crerar ordonne au 1 er Corps d’armée<br />

britannique, qui est sous son commandem<strong>en</strong>t,<br />

d’occuper le flanc gauche et de nettoyer le secteur<br />

côtier. À sa droite, le lieut<strong>en</strong>ant général G.G.<br />

Simonds conduit <strong>les</strong> trois divisions de son 2 e Corps<br />

d’armée jusqu’à la Seine sur des axes distincts : la<br />

2 e d’infanterie du major général Char<strong>les</strong> Foulkes à<br />

gauche, vers Bourgtheroulde et Rou<strong>en</strong>, la 3 e d’infanterie<br />

du major général Daniel Spry au c<strong>en</strong>tre, vers Elbeuf,<br />

et la 4 e blindée du major général Harry Foster à droite,<br />

vers Pont-de-l’Arche.<br />

Les régim<strong>en</strong>ts de reconnaissance sont <strong>en</strong>fin dans<br />

leur élém<strong>en</strong>t lorsqu’ils pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t la tête de la sortie de<br />

Normandie. À plusieurs kilomètres devant l’infanterie<br />

et <strong>les</strong> chars, <strong>les</strong> escadrons du 12th Manitoba Dragoons<br />

se déploi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> év<strong>en</strong>tail, comme <strong>les</strong> doigts écartés<br />

d’une main lancée <strong>en</strong> exploration, débusquant <strong>les</strong><br />

arrière-gardes <strong>en</strong>nemies, repérant <strong>les</strong> ponts intacts<br />

ou <strong>les</strong> gués qui permettront de franchir <strong>les</strong> cours d’eau<br />

et recueillant <strong>les</strong> informations dont <strong>les</strong> commandants<br />

ont un besoin vital pour déployer leurs unités. C’est<br />

là une période exaltante. Les soldats des 7 e et<br />

8 e Régim<strong>en</strong>ts de reconnaissance canadi<strong>en</strong>s jubil<strong>en</strong>t :<br />

C’était de la reconnaissance comme nous avions<br />

appris à <strong>en</strong> faire <strong>en</strong> Angleterre... nos troupes<br />

3 DSH, rapport 183 du QGAC.

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