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La Libération : les Canadiens en Europe - Chef - Personnel militaire

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allai<strong>en</strong>t de l’avant, suivies de près par l’infanterie,<br />

pourchassant un <strong>en</strong>nemi terrassé qui battait<br />

<strong>en</strong> retraite. 4<br />

Le matin du 25 août, des véhicu<strong>les</strong> de<br />

reconnaissance r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t, juste après Bernay, des<br />

Américains qui ont atteint la Seine <strong>en</strong> amont et<br />

desc<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t le cours du fleuve sur sa rive gauche.<br />

On échange des politesses ainsi que des informations<br />

sur <strong>les</strong> Allemands isolés du secteur, puis un escadron<br />

de Dragoons se met <strong>en</strong> route pour gagner des points<br />

de franchissem<strong>en</strong>t à Elbeuf, et un autre se dirige<br />

vers Louviers et Pont-de-l’Arche. P<strong>en</strong>dant que <strong>les</strong><br />

sapeurs transport<strong>en</strong>t leur équipem<strong>en</strong>t de pontage<br />

jusqu’au fleuve, le peloton de reconnaissance et la<br />

Compagnie D du Lincoln and Welland Regim<strong>en</strong>t,<br />

ayant « emprunté » des embarcations près du village<br />

de Criquebeuf, travers<strong>en</strong>t la Seine afin de former<br />

une petite tête de pont pour <strong>les</strong> autres bataillons<br />

de la 10 e Brigade, l’Algonquin Regim<strong>en</strong>t et l’Argyll<br />

and Sutherland Highlanders of Canada. À quelques<br />

kilomètres <strong>en</strong> aval, à Elbeuf, le Regina Rifle et le<br />

Canadian Scottish de la 7 e Brigade franchiss<strong>en</strong>t le<br />

fleuve, le matin du 27, suivis du Royal Winnipeg<br />

Rif<strong>les</strong>. Les sapeurs font traverser <strong>les</strong> chars l’après-midi<br />

du même jour. Le l<strong>en</strong>demain matin, ils ont achevé<br />

deux ponts sur <strong>les</strong>quels se rue le reste des 3 e et<br />

4 e Divisions.<br />

Les av<strong>en</strong>tures des unités qui particip<strong>en</strong>t à cette<br />

progression fluide le long des lignes de moindre<br />

résistance échapp<strong>en</strong>t à toute généralisation facile. Les<br />

unités assez chanceuses pour disposer de véhicu<strong>les</strong><br />

s’<strong>en</strong> serv<strong>en</strong>t, <strong>les</strong> autres march<strong>en</strong>t, et <strong>les</strong> compagnies<br />

se dépass<strong>en</strong>t mutuellem<strong>en</strong>t lorsqu’el<strong>les</strong> peuv<strong>en</strong>t<br />

mettre la main sur <strong>les</strong> rares moy<strong>en</strong>s de transport. Il<br />

arrive souv<strong>en</strong>t aux convois de ravitaillem<strong>en</strong>t et aux<br />

équipes de reconnaissance des régim<strong>en</strong>ts d’artillerie<br />

à la recherche de positions de pièces conv<strong>en</strong>ab<strong>les</strong><br />

de libérer des vil<strong>les</strong> situées bi<strong>en</strong> <strong>en</strong> avant du gros de<br />

leurs troupes. Des groupes malchanceux r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t<br />

des Allemands qui s’efforc<strong>en</strong>t de ral<strong>en</strong>tir l’avance des<br />

<strong>Canadi<strong>en</strong>s</strong> <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant de pouvoir fuir de l’autre côté<br />

de la Seine. Une arrière-garde surpr<strong>en</strong>d le 4 e Régim<strong>en</strong>t<br />

de campagne <strong>en</strong> terrain découvert près d’Orbec,<br />

et neuf chars du British Columbia Regim<strong>en</strong>t (qui<br />

apparti<strong>en</strong>t à la 4 e Brigade blindée, avec le Governor<br />

G<strong>en</strong>eral’s Foot Guards et le Canadian Gr<strong>en</strong>adier<br />

Guards) sont victimes d’une embuscade. On <strong>en</strong>voie<br />

des prisonniers vers l’arrière par c<strong>en</strong>taines, et ils sont<br />

nombreux à s’y r<strong>en</strong>dre par leurs propres moy<strong>en</strong>s, car<br />

on ne dispose pas d’un nombre suffisant de gardi<strong>en</strong>s.<br />

Le soldat Charlie Bradley, un remplaçant qui s’est<br />

joint au Highland Light Infantry peu après le jour J,<br />

écrit régulièrem<strong>en</strong>t à sa mère p<strong>en</strong>dant <strong>les</strong> derniers<br />

mois de la guerre. Voici comm<strong>en</strong>t il raconte dans<br />

l’une de ses lettres, ses activités d’écumeur :<br />

Notre unité a fait <strong>en</strong>viron 5 000 prisonniers.<br />

Notre peloton est <strong>en</strong>tré dans une ville où il <strong>en</strong> a<br />

fait 864 d’un seul coup, et il y avait <strong>en</strong>core<br />

600 b<strong>les</strong>sés que nous avons ramassés plus tard.<br />

Dans l’<strong>en</strong>semble, une journée plutôt chargée.<br />

J’ai mis la main sur une montre-bracelet <strong>en</strong> or<br />

qui coûterait au moins 150 $ chez nous; elle<br />

est vraim<strong>en</strong>t très chic. J’ai aussi raflé un révolver,<br />

un petit appareil photo et un <strong>en</strong>semble stylo et<br />

porte-mine, égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> or. Enfin, je me suis<br />

emparé d’<strong>en</strong>viron 700 $ <strong>en</strong> arg<strong>en</strong>t français.<br />

Le seul problème, c’est que je ne peux le dép<strong>en</strong>ser<br />

qu’<strong>en</strong> France; or, il n’y a ri<strong>en</strong> à acheter ici, et<br />

je ne peux pas le faire sortir du pays, alors il ne<br />

me sert pas à grand-chose, mais je p<strong>en</strong>se que<br />

j’ai bi<strong>en</strong> fait quand même. Je vais essayer, si je<br />

peux, d’<strong>en</strong>voyer chez nous la montre, le stylo<br />

et le porte-mine; ils val<strong>en</strong>t vraim<strong>en</strong>t cher. Je suis<br />

sûr que <strong>les</strong> Allemands <strong>les</strong> ont volés dans un<br />

pays qu’ils ont <strong>en</strong>vahi. Ça peut sembler mal de<br />

s’approprier tout ça, mais c’est ce qu’on appelle<br />

du butin, et c’est tout à fait légal du mom<strong>en</strong>t<br />

qu’on le pr<strong>en</strong>d sur un <strong>en</strong>nemi <strong>en</strong> uniforme. 5<br />

Dans le ciel, des escadrons de chasseursbombardiers<br />

font des ravages chez <strong>les</strong> Allemands<br />

<strong>en</strong> fuite. Les pilotes de chasse de l’Aviation royale<br />

du Canada appart<strong>en</strong>ant aux 83 e et 84 e Groupes sont<br />

parmi ceux qui, fin août, largu<strong>en</strong>t <strong>en</strong> deux jours<br />

à peine la quantité normale de bombes, de fusées<br />

et d’obus de tout un mois. L’un d’eux, le lieut<strong>en</strong>ant<br />

d’aviation W. Warfield, un pilote de Spitfire du<br />

403 e Escadron, ti<strong>en</strong>t un journal qui constitue un<br />

tableau exceptionnel du rythme épisodique de<br />

la vie quotidi<strong>en</strong>ne d’un aviateur à cette époque<br />

trépidante :<br />

Le 23 août. Repéré un convoi boche près de Bolbec<br />

(dans la région de Rou<strong>en</strong>) qui transportait des<br />

armes et des munitions. Quand je suis reparti, ce<br />

n’était plus qu’un brasier constellé d’explosions.<br />

Quelle bande d’imbéci<strong>les</strong>, parfois, que cette race<br />

supérieure!<br />

Le 24 août. Sous une pluie torr<strong>en</strong>tielle, une<br />

opération de reconnaissance peu mouvem<strong>en</strong>tée.<br />

Le 25 août. Debout à 5 h du matin pour être<br />

prêt de bonne heure. Des patrouil<strong>les</strong> toute la<br />

journée dans <strong>les</strong> secteurs de Lisieux-Bernay<br />

et de Dreux, afin de familiariser plusieurs<br />

nouveaux pilotes qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t d’arriver...<br />

Le 26 août. J’assurais la couverture supérieure<br />

de l’escadrille « A » à l’est de Rou<strong>en</strong> lorsque<br />

nous sommes tombés sur 20 Focke Wulf 190.<br />

Les membres de l’escadrille étai<strong>en</strong>t tous très<br />

inexpérim<strong>en</strong>tés et n’avai<strong>en</strong>t jamais participé<br />

à un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t auparavant. Toutefois,<br />

malgré que nous nous trouvions à 2 000 pieds<br />

<strong>en</strong> dessous des Boches, au moins trois d’<strong>en</strong>tre<br />

4 DSH, comptes r<strong>en</strong>dus des unités.<br />

5 DSH, lettres de Bradley.<br />

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