La Libération : les Canadiens en Europe - Chef - Personnel militaire
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<strong>en</strong> garnison dans Walcher<strong>en</strong>, et la 64 e dans l’<strong>en</strong>clave<br />
de Bresk<strong>en</strong>s. Les hommes qui compos<strong>en</strong>t la 70 e , la<br />
division du pain blanc, ou division des estomacs, ainsi<br />
qu’on l’a surnommée, ont été déclassés à cause de<br />
diverses maladies et suiv<strong>en</strong>t des régimes particuliers<br />
exigeant une abondance de légumes frais, d’œufs,<br />
de lait et de pain blanc que leur procure Walcher<strong>en</strong>.<br />
Ils ne form<strong>en</strong>t pas des troupes de la plus haute<br />
qualité, mais leur commandant admettra par la suite<br />
que, « derrière le béton, ces hommes pouvai<strong>en</strong>t<br />
probablem<strong>en</strong>t presser une dét<strong>en</strong>te aussi bi<strong>en</strong> que<br />
n’importe qui ». 47 <strong>La</strong> 64 e est une formation de<br />
bi<strong>en</strong> plus haute qualité ayant pour officiers et sousofficiers<br />
des vétérans des combats du front ori<strong>en</strong>tal<br />
et du front d’Italie. En comptant <strong>les</strong> servants des<br />
pièces côtières et tous <strong>les</strong> autres hommes prés<strong>en</strong>ts,<br />
l’effectif de la division s’élève à <strong>en</strong>viron 11 000, ses<br />
six bataillons d’infanterie et ses autres unités étant<br />
abondamm<strong>en</strong>t pourvus d’armes et de munitions de<br />
toute sorte. Les forteresses de Walcher<strong>en</strong> et de<br />
Bresk<strong>en</strong>s ont reçu l’ordre d’interdire aux Alliés<br />
l’accès aux installations portuaires d’Anvers et<br />
d’immobiliser le plus grand nombre possible d’<strong>en</strong>tre<br />
eux aussi longtemps qu’el<strong>les</strong> le pourront. On<br />
s’att<strong>en</strong>d à ce qu’el<strong>les</strong> ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t bon trois à quatre<br />
semaines après le début d’une attaque sérieuse.<br />
Malade, le général Crerar part pour l’Angleterre<br />
au beau milieu des préparatifs et le général Simonds<br />
assure l’intérim. Celui-ci cède son 2 e Corps d’armée<br />
au général Foulkes, de la 2 e Division. Parce que le<br />
terrain ne convi<strong>en</strong>t pas aux chars, ni, <strong>en</strong> fait, à quelque<br />
véhicule que ce soit, Simonds ordonne d’abord un<br />
redéploiem<strong>en</strong>t de grande <strong>en</strong>vergure. <strong>La</strong> 1 re Division<br />
blindée polonaise se dirige vers Berg<strong>en</strong>, à l’est<br />
d’Anvers, où elle est placée sous <strong>les</strong> ordres du<br />
1 er Corps d’armée britannique. <strong>La</strong> 4 e Division<br />
blindée <strong>en</strong>voie sa brigade blindée dans la même<br />
région, tandis que sa 10 e Brigade d’infanterie ti<strong>en</strong>t<br />
le secteur est du canal Léopold. <strong>La</strong> 2 e Division se<br />
trouve déjà à Anvers, où elle tâte <strong>les</strong> déf<strong>en</strong>ses<br />
allemandes au nord du canal Albert. Une fois prête,<br />
elle devra attaquer dans cette direction pour isoler,<br />
puis <strong>en</strong>lever, la presqu’île de Beveland Sud p<strong>en</strong>dant<br />
que, simultaném<strong>en</strong>t, la 3 e Division nettoiera la poche<br />
de Bresk<strong>en</strong>s. Enfin, lorsqu’un bombardem<strong>en</strong>t nourri<br />
aura rompu <strong>les</strong> digues de Walcher<strong>en</strong> pour inonder<br />
l’île et isoler ses c<strong>en</strong>tres de résistance, <strong>les</strong> commandos<br />
britanniques se lanceront à l’assaut par voie de mer.<br />
Chacune de ces opérations — Bresk<strong>en</strong>s, Beveland<br />
et Walcher<strong>en</strong> — est extrêmem<strong>en</strong>t complexe et exige<br />
une description appropriée.<br />
* * *<br />
Après s’être emparée des forteresses autonomes de<br />
la Manche, la 3 e Division gagne le canal Léopold pour<br />
se livrer à un siège d’un type complètem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>t.<br />
Son ars<strong>en</strong>al habituel de blindés et d’équipem<strong>en</strong>t<br />
40<br />
spécial, tels <strong>les</strong> Crocodile et <strong>les</strong> AVRE, étant incapable<br />
de se déplacer sur le terrain détrempé, il lui faut tabler<br />
<strong>en</strong>core plus qu’à l’ordinaire sur <strong>les</strong> fantassins. Le<br />
général Spry met au point une attaque <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ail<strong>les</strong><br />
<strong>en</strong> trois temps. Le 5 octobre, l’Algonquin procédera<br />
à un assaut de diversion au polder Isabella, et,<br />
immédiatem<strong>en</strong>t après, la 7 e Brigade franchira le canal<br />
Léopold, ouvrira la route de Maldegem à Aard<strong>en</strong>burg<br />
et construira un pont permettant aux véhicu<strong>les</strong> de<br />
pénétrer dans sa tête de pont. Deux jours après, la<br />
9 e Brigade montera un assaut amphibie à travers<br />
le Savojaards Plaat sur la rive nord de l’<strong>en</strong>clave. <strong>La</strong><br />
8 e Brigade, <strong>en</strong> réserve, doit exploiter la tête de pont<br />
de la 7 e Brigade sur le canal Léopold puis se diriger<br />
au nord et à l’ouest vers Bresk<strong>en</strong>s et Knocke-Heyst.<br />
Le point de franchissem<strong>en</strong>t de la 7 e Brigade se<br />
trouve à <strong>en</strong>viron neuf kilomètres à l’est de Moerkerke,<br />
où l’Algonquin a déjà effectué un funeste passage,<br />
et à <strong>en</strong>viron deux kilomètres à l’est de la route de<br />
Maldegem. À cet <strong>en</strong>droit où diverg<strong>en</strong>t le canal de<br />
la Lys et le canal Léopold, elle dispose d’une poche<br />
de terrain plus sec et d’un peu plus d’espace de<br />
manœuvre. Le Regina Rifle, sur la gauche, doit franchir<br />
le canal large de 30 mètres et obliquer vers la<br />
gauche, c’est-à-dire vers l’ouest, pour se r<strong>en</strong>dre maître<br />
du pont où passe la grand-route, p<strong>en</strong>dant que le<br />
Canadian Scottish, sur la droite, élargira la tête<br />
de pont vers l’est. Pour garantir l’effet de surprise,<br />
l’assaut doit être sil<strong>en</strong>cieux — c’est-à-dire sans<br />
bombardem<strong>en</strong>t préalable — mais <strong>les</strong> canons des<br />
3 e et 4 e Divisions, de même que <strong>les</strong> pièces d’autres<br />
régim<strong>en</strong>ts d’artillerie de campagne et d’artillerie<br />
moy<strong>en</strong>ne, doiv<strong>en</strong>t être disponib<strong>les</strong> lorsque leurs<br />
observateurs qui accompagn<strong>en</strong>t <strong>les</strong> compagnies<br />
d’infanterie commanderont le tir. On innove <strong>en</strong><br />
mettant <strong>en</strong> place 27 lance-flammes Wasp montés<br />
sur ch<strong>en</strong>illettes pour protéger l’assaut initial. Des<br />
essais ont révélé que, « lorsque la ch<strong>en</strong>illette est<br />
presque <strong>en</strong> haut du talus de la berge, elle peut projeter<br />
sa flamme non seulem<strong>en</strong>t contre la berge opposée,<br />
mais aussi au-delà de celle-ci, là où se trouv<strong>en</strong>t très<br />
vraisemblablem<strong>en</strong>t <strong>les</strong> tranchées et <strong>les</strong> abris <strong>en</strong>terrés<br />
de l’<strong>en</strong>nemi. » 48<br />
Chacune des deux compagnies d’assaut des<br />
bataillons de tête possède huit embarcations de toile<br />
que <strong>les</strong> soldats du North Shore Regim<strong>en</strong>t transport<strong>en</strong>t<br />
jusqu’au canal. À 5 h 30, <strong>les</strong> Wasp <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t <strong>en</strong> action.<br />
Les compagnies d’assaut font franchir la berge aux<br />
embarcations, mett<strong>en</strong>t cel<strong>les</strong>-ci à l’eau et travers<strong>en</strong>t<br />
le canal. Les deux compagnies du Scottish travers<strong>en</strong>t<br />
sans grande difficulté, et, dans l’heure qui suit, <strong>les</strong><br />
sapeurs ont installé une passerelle. <strong>La</strong> compagnie<br />
de gauche du Regina — qui apparti<strong>en</strong>t au Royal<br />
Montreal Regim<strong>en</strong>t, dont le rôle habituel consiste<br />
47 DSH, comptes r<strong>en</strong>dus d’interrogatoire des Allemands.<br />
48 DSH, comptes r<strong>en</strong>dus des unités.