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La Libération : les Canadiens en Europe - Chef - Personnel militaire

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au sud de la Seine ne peuv<strong>en</strong>t que retarder, et non<br />

arrêter, la progression des Alliés. Les commandants<br />

allemands ont prévu de déf<strong>en</strong>dre trois lignes<br />

fluvia<strong>les</strong> — la Dives, la Touques et la Risle — mais<br />

ils se font constamm<strong>en</strong>t déjouer avant d’avoir pu<br />

stabiliser un front. P<strong>en</strong>dant que leurs forces batt<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> retraite vers la Seine, <strong>les</strong> trois divisions qui<br />

barr<strong>en</strong>t la route aux <strong>Canadi<strong>en</strong>s</strong> sont si durem<strong>en</strong>t<br />

touchées qu’on <strong>en</strong> regroupe <strong>les</strong> vestiges <strong>en</strong> une<br />

seule pour protéger la voie de repli, qui passe par<br />

Rou<strong>en</strong>. Le commandem<strong>en</strong>t et le contrôle connaiss<strong>en</strong>t<br />

de graves défaillances; voici ce qu’<strong>en</strong> dira un<br />

commandant allemand :<br />

Les plus grandes difficultés v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t du fait que<br />

chaque corps d’armée et chaque division ne<br />

cherchait à agir que dans son propre intérêt aux<br />

lieux d’embarquem<strong>en</strong>t. En fait, <strong>les</strong> divisions de<br />

SS et le 1 er Corps d’armée de Panzer étai<strong>en</strong>t maîtres<br />

absolus des rares points de franchissem<strong>en</strong>t, qu’ils<br />

dirigeai<strong>en</strong>t avec une poigne de fer, ne laissant<br />

personne d’autre <strong>les</strong> utiliser. Ce n’est qu’<strong>en</strong> faisant<br />

appel à la camaraderie du commandant de<br />

la 2 e Division de Panzer SS que la 116 e Division de<br />

Panzer a pu disposer de points de franchissem<strong>en</strong>t<br />

pour ses unités. Les soldats, qui t<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t d’aller<br />

dans toutes <strong>les</strong> directions et de ne déf<strong>en</strong>dre que<br />

leurs propres intérêts, n’y ont guère réussi, à cause<br />

de l’abs<strong>en</strong>ce de routes et de matériel. Ils se volai<strong>en</strong>t<br />

mutuellem<strong>en</strong>t des embarcations et d’autres<br />

équipem<strong>en</strong>ts... Il y a eu des échanges de coups<br />

de feu, des m<strong>en</strong>aces et des actes de viol<strong>en</strong>ce.<br />

Des troupes d’armée et de corps d’armée, ainsi<br />

que des colonnes et des convois de toute sorte,<br />

<strong>les</strong> uns et <strong>les</strong> autres complètem<strong>en</strong>t privés de<br />

commandem<strong>en</strong>t, ont été refoulés et plongés dans<br />

une confusion inextricable, et ils ont été victimes<br />

des attaques aéri<strong>en</strong>nes int<strong>en</strong>ses et répétées de<br />

l’<strong>en</strong>nemi. 10<br />

L’armée de terre allemande réussit toutefois,<br />

comme elle <strong>en</strong> a l’habitude, à ne pas tout perdre<br />

dans ce qui semble à première vue un désastre<br />

total. Sur le front immédiat des <strong>Canadi<strong>en</strong>s</strong>, elle<br />

déploie deux groupem<strong>en</strong>ts tactiques dans la<br />

large boucle que forme la Seine juste au sud de<br />

Rou<strong>en</strong>, sur le terrain accid<strong>en</strong>té de la forêt de la<br />

Londe. De nombreux soldats évoqueront peut-être<br />

avec plaisir leur poursuite jusqu’à la Seine, mais<br />

la forêt de la Londe rappelle trop aux unités de la<br />

2 e Division la crête de Verrières, près de Ca<strong>en</strong>.<br />

Leur quartier général interprète avec un extrême<br />

optimisme <strong>les</strong> comptes r<strong>en</strong>dus du r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t<br />

contradictoires sur <strong>les</strong> déf<strong>en</strong>ses <strong>en</strong>nemies. C’est<br />

pourquoi, aux petites heures du 26 août, à<br />

Brionne, <strong>les</strong> fantassins, qui ne s’att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à aucune<br />

résistance, grimp<strong>en</strong>t à bord des camions du Corps<br />

royal de l’int<strong>en</strong>dance de l’Armée canadi<strong>en</strong>ne <strong>en</strong><br />

se réjouissant de la prom<strong>en</strong>ade qui <strong>les</strong> att<strong>en</strong>d.<br />

18<br />

Soudain, des fusées éclairantes illumin<strong>en</strong>t la ville à<br />

l’int<strong>en</strong>tion des bombardiers de la Luftwaffe, dont<br />

la cargaison de mort tue 15 Calgary Highlanders<br />

et <strong>en</strong> b<strong>les</strong>se 72 autres, <strong>en</strong> même temps que de<br />

nombreux membres du Régim<strong>en</strong>t de Maisonneuve.<br />

Le Black Watch remplace le Calgary décimé et se met<br />

<strong>en</strong> route à bord des mêmes camions de trois tonnes<br />

dépourvus de protection, <strong>en</strong> compagnie d’un escadron<br />

de chars du Sherbrooke Fusilier Regim<strong>en</strong>t. Lorsque<br />

<strong>les</strong> troupes de tête atteign<strong>en</strong>t Bourgtheroulde, el<strong>les</strong><br />

tomb<strong>en</strong>t dans une embuscade t<strong>en</strong>due par une<br />

arrière-garde allemande, et une mêlée confuse<br />

s’<strong>en</strong>gage dans l’obscurité. Coincés au beau milieu<br />

de celle-ci, <strong>les</strong> chauffeurs du CRIAC, qui n’ont pas<br />

l’habitude de participer aux combats d’infanterie, font<br />

toutefois leur part <strong>en</strong> dirigeant <strong>les</strong> mouvem<strong>en</strong>ts des<br />

véhicu<strong>les</strong>, <strong>en</strong> évacuant <strong>les</strong> b<strong>les</strong>sés et <strong>en</strong> aidant <strong>les</strong><br />

fantassins à éliminer <strong>les</strong> Allemands de la ville.<br />

Dém<strong>en</strong>tant <strong>les</strong> communiqués qui font état à tout<br />

v<strong>en</strong>t d’une joyeuse poursuite, ce combat dramatique<br />

avec un <strong>en</strong>nemi c<strong>en</strong>sém<strong>en</strong>t vaincu fait pleuvoir sur<br />

la 2 e Division un feu continu aussi terrible que tout<br />

ce qu’elle a essuyé auparavant. Ce n’est d’ailleurs<br />

qu’un début. Bourgtheroulde doit servir de base à<br />

l’avance de la 2 e Division vers Rou<strong>en</strong>, de chaque<br />

côté de la profonde poche formée par la boucle de<br />

la Seine. Le terrain boisé et accid<strong>en</strong>té constituant le<br />

goulet de cette poche est coupé par une vallée<br />

que travers<strong>en</strong>t une route et une voie ferrée. Deux<br />

bataillons allemands munis de chars et d’armes<br />

antichars occup<strong>en</strong>t une position déf<strong>en</strong>sive redoutable<br />

sur <strong>les</strong> hauteurs dominant le nord de la vallée,<br />

d’où ils surveill<strong>en</strong>t l’approche des <strong>Canadi<strong>en</strong>s</strong>.<br />

<strong>La</strong> nuit du 26 au 27 août, la 4 e Brigade (le Royal<br />

Regim<strong>en</strong>t of Canada, le Royal Hamilton Light Infantry<br />

et l’Essex Scottish Regim<strong>en</strong>t) quitte Bourgtheroulde<br />

sur la droite, vers la base ori<strong>en</strong>tale de la boucle du<br />

fleuve, p<strong>en</strong>dant que la 6 e Brigade (Les Fusiliers<br />

Mont-Royal, le Que<strong>en</strong>’s Own Cameron Highlanders<br />

of Canada et le South Saskatchewan Regim<strong>en</strong>t)<br />

s’avance vers Moulineaux et Grand-Couronne sur<br />

le flanc ouest. Encore une fois, <strong>les</strong> deux unités,<br />

présumant que l’<strong>en</strong>nemi est parti, se déplac<strong>en</strong>t à bord<br />

de transports de troupe dépourvus de protection.<br />

Le RHLI, après avoir tourné à gauche par erreur <strong>en</strong><br />

s’approchant d’Elbeuf, subit un bombardem<strong>en</strong>t<br />

d’obus nourri qui l’oblige, de même que l’Essex<br />

Scottish derrière lui, à rev<strong>en</strong>ir sur ses pas. Le<br />

commandant de la brigade <strong>en</strong>voie alors le Royal<br />

Regim<strong>en</strong>t effectuer un vaste mouvem<strong>en</strong>t tournant<br />

à travers <strong>les</strong> bois, mais cette unité se fait aussi clouer<br />

au sol <strong>en</strong>tre <strong>les</strong> arbres. Le même sort frappe<br />

simultaném<strong>en</strong>t la 6 e Brigade du côté ouest de la<br />

poche. Lorsque son commandant, deux de ses<br />

commandants de bataillon et plusieurs commandants<br />

10 DSH, comptes r<strong>en</strong>dus d’interrogatoire des Allemands.

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