Tot despre modelul grec în cultura română: parabole ... - Caiete Critice

tudes, au contraire, il commence à les
restaurer : il réchauffe les cœurs de la
jeunesse et anoblit ses sentiments. Le doute
en ce qui concerne l’être divin est un blasphème
et une dépravation du croyant : mais
quand l’athée commence à douter, c’est un
signe de correction et une marche de
l’athéisme vers la Foi.
L’amour de Julie et de son amant ne peuvent
nuire à aucun jeune homme qui, en
passant par cette époque de la vie, ne rencontre
que des semblables débauchés et des
objets de son amour qui, sans contribuer
aucunement à la formation mutuelle, lui
font sécher toute sa jeunesse et lui noient
toute la fertilité de sa jeunesse qui aurait pu
fleurir dans la vertu.
Ces lettres, avec la colle et la canne à
pêche de l’amour, peuvent tirer le lecteur
vers la fonction de la lecture, en utilisant les
leçons et la sagesse d’Héloïse la nouvelle
dans la vie sociale, dans ses obligations
envers Dieu et le monde, dans l’étude des
enseignements, dans la réflexion sur les
beaux-arts, dans les devoirs domestiques,
qui se voient partout dans la morale de ce
texte, et qui furent aussi dans l’âme vraie de
l’auteur ; il achève enfin la lecture de ce livre
et il le ferme, plus savant qu’il ne l’était
avant de le commencer ; et si la contagion
de l’amour peut se verser dans ses veines et
ses sentiments, éprouvés par les modèles de
l’extérieur, le mal est une crise par laquelle,
en apprenant à aimer vraiment, il peut se
préparer vers un âge d’homme adulte et
puis vieux, plus paisibles, en s’habituant à
la vertu, qui ne saurait durer dans un cœur
où il n’y a pas d’amour. Il y a des breuvages
qui, s’ils sont bus par un homme sain, il
courre le danger de tomber malade, mais
qui, s’ils sont donnés pendant la crise de la
maladie, le souffrant est guéri. Il y a des poisons
qui, pris tous seuls, ne sauraient ne pas
le tuer, mais qui, mélangés en bonne proportion
avec d’autres médicaments, lui rendent
la santé. Ce docteur des vices de son
siècle a très bien su faire la prescription de
sa morale en mélangeant avec tant de
sagesse, à côté de l’amour, ses belles leçons,
et tant de ses idées qui ont fait une époque
25 La traduction m’appartient .
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Ileana Mihãilã
et une révolution morale dans toute
l’Europe.
Avec la collection des Auteurs classiques,
si Rousseau devait être à l’une des premières
places ; et s’il était utile à la lecture des
Roumains, celui qui a pensé à la profondeur
des réflexions de ce grand homme, et a
connu le style correspondant à de telles
réflexions ; celui qui a pensé une fois à notre
état, à notre difficulté de réfléchir, et au peu
de plaisir à la lecture, celui-là seul ne pourra
point me condamner d’avoir commencé
Rousseau par La Nouvelle Héloïse. L’utilité
que peut avoir cet ouvrage pour la jeunesse
n’est pas que dans la transformation des
mœurs, mais [dans le fait] que l’intérêt et la
curiosité de voir le destin et la fin de ces
deux amants fasse accepter chaque lecteur à
supporter le style peut-être lourd et inhabituel
par rapport à la langue familière et
jeune de l’amour, et en pensant à chaque
phrase et période il apprend [ainsi] à penser.
Si telle fut la pensée de l’Auteur quand il
utilisa un tel style pour un tel écrit, je l’ignore
; mais je me suis efforcé de le lui conserver
; et même si quelqu’un pourrait faire
une traduction libre et utiliser un style plus
approprié à sa matière, plus compréhensible
pour les lecteurs, le sentiment qui règne
dans ces lettres est un éveil suffisant pour
aiguiser l’esprit vers la compréhension et
l’intelligence pénétrante. Je n’ai donc pas
voulu donner aux Roumains une imitation
de Rousseau et un écrivain roumain, mais,
selon mes possibilités, Rousseau lui-même,
et sa propre Nouvelle Héloïse, avec tous ses
détails et toutes les nuances du style dans
lequel l’original fut écrit. Si le lecteur ne
comprend pas facilement chaque phrase, je
ne lui permets pas de me juger avant de lire
l’original, dont je connais la spécificité, et ma
[seule] faute la voilà : pourquoi n’ai-je pas
vécu dans un siècle où trouver la langue formée,
et les idées de Rousseau connues,
répandues, et, par conséquent, faciles à
exprimer. » 25
Si nous avons des informations sur des
traductions des ouvrages philosophiques de
Rousseau tel le Discours sur l’origine et les
fondements de l’inégalité parmi les hommes et le