Tot despre modelul grec în cultura română: parabole ... - Caiete Critice

du et réédité 29 . Gh. Adamescu commence son
Avant-Propos (Precuvântare) en anonçant
quelles ont été les éditions qu’il a utilisé pour
sa traduction (Garnier, 1869, mais aussi
Auguis (Paris, 1824-1825) et le célèbre Furne
(Paris, 1835, qui bénéficie en plus des notes
de Petitain). Il assure son lecteur avoir vérifié
sa traduction d’après trois traductions allemandes
(de 1906, de Sallwurk, de 1907, de
L.Watendorft, et celle de K. Reimer (sans
date), et encore d’après une traduction italienne
de Milan, s.d. ). Le professeur
Adamescu continue par une longue étude
extrêmement riche et bien documentée sur la
vie de Rousseau, dont il indique scrupuleusement
les sources bibliographiques (parmi
lesquelles Emile Faguet et Harald Höffding,
ce dernier récemment traduit en français (en
1912 !). Il s’attarde longuement et avec
détails sur le moment de la parution d’Emile
et de la fuite de Rousseau en Suisse. Il y
ajoute une belle carte de ses voyages et
quelques photos des gravures qui le
représentent, des maisons qu’il a habitées ou
de son monument au Panthéon. « Il est sûr
–dit-il à la fin de cette présentation assez
complète 30 – qu’il fut un génie dont les
œuvres ont influencé profondément les idées
de ses contemporains et de ses successeurs.
Peut-être ses idées ont contribué au grand
mouvement qui changea la face du monde et
qui s’appelle la révolution française. Quoi qu’il
en soit, s’il est naturel et nécessaire que ces
idées soient discutées dans tous les pays et
dans tous les cercles éclairé par une culture
philosophique, il est encore plus nécessaire
que ces écrits soient connus. La traduction
présente est un pas dans cette direction ».
Mieux encore, Adamescu offre à ses lecteurs
un résumé et une analyse détaillée des idées
contenues dans chaque livre, ce qui justifie le
grand succès de son travail, qui allait être six
fois rééditée (entre 1916(18) et 1937)! Il
achève sa présentation avec une bibliographie
assez complète des ouvrages roumains
destinés à la diffusion des idées
rousseauistes.
50
Ileana Mihãilã
La dernière traduction publiée à la veille 31
de la Grande Guerre a eu comme objet à nouveau
Le Contrat Social. Parue à Bucarest en
1916, elle est due à N. Da?covici, qui l’accompagne
à son tour d’une étude introductive.
Bien reçue par les lecteurs, elle connaîtra
encore deux rééditions, en 1920 et en 1922.
Avec elle, nous pouvons affirmer que chacune
des provinces historiques de la
Roumanie – la Valachie, la Moldavie, la
Transylvanie et le Banat, dont les emblèmes
allaient bientôt orner le drapeau de la
Roumanie à la fin de la guerre, avait donné,
pendant un demi-siècle, leur propre version
du Contrat Social, ce qui montre à quel point
Rousseau était considéré comme essentiel
pour l’éducation civique et politique de la
nation. D’ailleurs, notre traducteur ouvre
son étude, intitulé « La conception du contrat
social du point de vue de la philosophie politique
» avec la phrase suivante : « L’œuvre
qui a provoqué les discussions les plus vives
et qui a eu une influence déterminante dans
la provocation de la révolution française est
sans doute le Contrat social », dont il analyse
ensuite le contenu et les idées principales, en
soulignant les points forts et les points faibles
(par exemple, la prise en dérision par
Rousseau de la théorie de la séparation des
pouvoirs énoncée par Montesquieu « avec
une pénétration géniale », selon notre traducteur).
En conclusion, il affirme : « Le souffle
de générosité et l’étendue des vues de
Rousseau en de nombreuses questions d’actualité
peuvent avoir, du moins nous l’espérons,
des effets bienfaisants et en tout cas
désirables dans notre intérêt général en tant
que nation dont les idéaux sont encore nonaccomplis,
et comme État, dont la forme est
encore trop peu contractualiste ».
Cette dernière affirmation ne fait que
confirmer, s’il le fallait encore, la place de
choix que la conscience publique roumaine
accordait à l’aube de l’époque contemporaine
à la pensée révolutionnaire de Jean-
Jacques Rousseau, dont les écrits avaient
ouvert aux Roumains plus d’une porte vers
l’âge moderne..
29 Istoria literaturii române, première édition en 1910, dernière édition, 1937, la seule publiée dans la
fameuse collection Biblioteca pentru toþi !
30 26 pages !
31 La Roumanie ayant connu une période de neutralité entre 1914-1916