Prime Magazine September 2023

travel
Le gardien est en train de nettoyer ma moto. Il
espère recevoir un petit pourboire, que je lui donne.
J’attache mon sac au porte-bagages ; la moto
rechigne à démarrer la journée. Moi, je suis prêt,
mais j’ai besoin d’un peu plus de lumière avant de
prendre la route - l'étape d’aujourd’hui est de 300km.
On m’ouvre le portail ; les rues de la petite ville sont
déjà bien animées, avec des enfants sur le chemin de
l’école et des gens qui se dirigent vers le marché.
L’air est frais et limpide – le meilleur moment de la
journée pour faire de la moto. A la sortie de la ville, un
policier me fait signe de m’arrêter. Je parle juste ‘un
peu’ le français, lui dis-je, et lui il baragouine un peu
l’anglais. Il est très poli et semble content d’apprendre
que je suis professeur. Il sourit et me serre la main en
me souhaitant une bonne journée.
Pendant mon périple de 1,100km vers le nord de
l’île, je passe devant 20 contrôles. Il s’agit de policiers,
police de la route, gendarmes et militaires, tous
portant un uniforme différent. Parfois, ils ont posé
des clous sur la route, parfois des barrières. On ne
m’arrête pas à chaque fois, mais je finis quand même
par avoir un peu peur des uniformes.
Une courte distance à l’extérieur de la petite ville,
je m’arrête pour prendre un petit déjeuner dans un
cabanon en bois avec un toit en chaume et un petit
banc pour les clients. La patronne, surprise de voir un
client blanc, me fait un petit sourire. Je prends deux
cafés noirs très forts et de petits gâteaux qu’elle a
préparés en se levant à 4 heures.
Je dis ‘au revoir’ en malgache, ce qui me vaut un
rire de plaisir. Le petit déjeuner me coûte la somme
énorme de 35 centimes. Je me sens légèrement
coupable de savoir qu’elle travaille si dur pour si peu.
The caretaker is wiping down my motorbike, he’s
hoping for a small tip which he gets. I strap my bag to the
carrier; the bike is reluctant to start the day. I don’t mind,
I need a little more light before I face the road – 300km
today. The gate of the compound is opened; the streets
of the small town are already busy with school-going
children and people heading for the market.
It’s cool and fresh – the nicest part of the day to ride. A
traffic policeman on the outskirts of town has his hand
up. I speak only 'un peu’ French, I say and he uses his
little English. He’s courteous and seems to like it when
I say I’m a teacher. He smiles and shakes my hand and
wishes me goodbye.
During my 1,100km trip to the north of the island I pass
through 20 checkpoints. There are police, traffic police,
gendarmerie, and military, all with different uniforms.
Some lay spikes across the road, some booms. I don’t get
stopped at all of them, just enough to make me slightly
afraid of uniforms.
A little outside the small town I stop for breakfast
at a wooden shack with a raffia roof and a bench for
customers. The woman gives a surprised smile to see a
white client. I have two strong black coffees and small
cakes that she had got up at 4am to bake.
I say goodbye in Malagasy which brings a delighted
chuckle. Breakfast has cost all of 35 cents. I feel slightly
guilty that she works so hard for so little.
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