vendredi 12 juin 2009 - International Labour Organization
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Directeur général, les travailleurs et les travailleuses<br />
équatoriens saluent tous les participants à cette<br />
grande Conférence internationale qui a lieu à une<br />
époque difficile pour tous les pays, en raison de la<br />
crise mondiale qui affecte les travailleurs et nos<br />
peuples et qui est la manifestation de l’échec retentissant<br />
du système néolibéral.<br />
Cette assemblée, au cours de laquelle les thèmes<br />
comme le VIH/sida, l’emploi, la protection sociale<br />
et l’égalité homme femme seront abordés, ainsi que<br />
le sommet de l’OIT sur la crise mondiale de<br />
l’emploi, ont aujourd’hui, plus que jamais, la mission<br />
historique de défendre le respect du système<br />
fondamental des conventions et des normes de<br />
l’OIT, en ratifiant, sans réserve, les principes et<br />
droits fondamentaux du travail. On soulignera, notamment,<br />
l’extrême importance que revêtent les<br />
conventions n os 87 et 98 relatives à la liberté de négociation<br />
collective et à la liberté syndicale, mécanisme<br />
clé pour la mise en place d’un véritable travail<br />
décent.<br />
Dans les pays d’Amérique latine, une tendance au<br />
changement du système, au bénéfice de nos<br />
peuples, est en train de faire surface, et les travailleurs<br />
y sont favorables. Toutefois, dans le cas particulier<br />
de notre pays, nous nous sommes engagés<br />
dans ce processus de façon indépendante, ce qui<br />
nous permet d’assurer une certaine transparence et<br />
éthique, à savoir soutenir les décisions positives<br />
visant à atteindre cet objectif et à combattre fermement<br />
et frontalement la mise en place de différentes<br />
actions qui fausseraient cette voie.<br />
Notre gouvernement, par exemple, par le biais<br />
d’accords, d’arrêtés, de règlements et de mandats,<br />
notamment la disposition transitoire 3 du mandat 8,<br />
va à l’encontre, de manière flagrante, des droits de<br />
négociation collective et de liberté syndicale. Ces<br />
droits sont protégés par les conventions n os 87 et 98,<br />
par notre constitution et par notre législation interne.<br />
Certaines actions du gouvernement ont été<br />
mises en place, sous prétexte de mettre un terme à<br />
certains «abus» et «privilèges» dans le secteur public,<br />
en créant des commissions «toutes-puissantes»<br />
au sein du ministère du Travail, à sa guise, de façon<br />
unilatérale et arbitraire. Ces commissions ont engagé<br />
un processus de révision de ces instruments contractuels<br />
et ont ainsi fait disparaître des droits acquis<br />
au fil du temps par la lutte des travailleurs.<br />
Cela fausse la nature même des accords collectifs<br />
passés entre employeurs et employés. Ces instruments<br />
juridiques contraignants ne peuvent être révisés,<br />
ignorés ou affaiblis par aucune autorité de façon<br />
unilatérale. C’est les raisons pour lesquelles, les<br />
travailleurs et travailleuses de l’Equateur représentés<br />
par plusieurs syndicats – CEDOCUT, CEOSL,<br />
CTE et le Front unitaire des travailleurs (FUT) –,<br />
tous ensemble, nous avons déposé plainte devant le<br />
Comité de la liberté syndicale de l’OIT à qui nous<br />
demandons de traiter notre plainte de façon urgente,<br />
étant donné que les droits des travailleurs ne peuvent<br />
être bafoués ou violés par un gouvernement.<br />
Rappelons, une fois encore, que notre position ne<br />
va pas dans le sens de la protection de privilèges et<br />
d’abus. Au contraire, nous défendons nos droits irréfragables<br />
et intangibles. Il est urgent, qu’une mission<br />
spéciale de l’OIT visite notre pays pour se<br />
rendre compte concrètement de la réalité des faits et<br />
fasse usage de ses bons offices diplomatiques pour<br />
mettre un terme aux graves manquements qui se<br />
produisent dans le cadre du travail.<br />
Un véritable dialogue social est nécessaire pour le<br />
respect plein et entier de nos droits légitimes du travail,<br />
tout aussi bien collectifs qu’individuels, pour<br />
des emplois dignes et décents, des salaires réels<br />
permettant de remplir le panier de la ménagère, la<br />
stabilité professionnelle, les prestations sociales, la<br />
sécurité de l’emploi, la liberté de négociation collective<br />
et de liberté syndicale.<br />
Nous restons déterminés à poursuivre cette lutte<br />
pour mettre fin à l’oligarchie et à ces petits groupes<br />
de pouvoir qui alimentent le système d’exploitation<br />
capitaliste dans notre pays, système qui au fil du<br />
temps n’a fait qu’aggraver la misère de notre<br />
peuple.<br />
De par notre action, nous cherchons à consolider<br />
un nouveau système qui nous garantisse la mise en<br />
œuvre d’une véritable justice sociale, l’équité,<br />
l’égalité et l’exercice plein et entier des droits humains<br />
et des droits du travail.<br />
Pour terminer, nous exhortons l’OIT à réaffirmer<br />
sa conviction de défendre les principes et les droits<br />
fondamentaux du travail et nous invitons nos camarades<br />
travailleurs à nous aider à renforcer les processus<br />
unitaires, en fonction de nos authentiques<br />
principes de classe, pour ne pas perdre de vue ce<br />
que nous sommes: les seules victimes de cette crise<br />
mondiale.<br />
Nous devons donc rester fermes et rejeter toute<br />
solution impliquant de faire peser sur nos épaules et<br />
celles de nos peuples les conséquences négatives de<br />
la pourriture de ce système capitaliste néolibéral<br />
toujours plus décadent.<br />
Original anglais: M. PASKA (travailleur, Papouasie-Nouvelle-<br />
Guinée)<br />
L’ordre du jour de la Conférence internationale du<br />
Travail de cette année, pourrait-on dire, a été déterminé<br />
il y a une trentaine d’années, lorsque les idéologues<br />
du libéralisme des deux côtés de l’Atlantique<br />
se sont unis pour débarrasser le système économique<br />
mondial de toute réglementation et des soidisant<br />
obstacles aux impératifs du marché. Ils voulaient<br />
notamment mettre en place des politiques<br />
pour réaliser leurs objectifs. Une solution unique a<br />
été adoptée et ces politiques ont été littéralement<br />
imposées aux nations par les gouvernements, une<br />
bureaucratie endoctrinée et un secteur privé très<br />
déterminé. Mon pays en a fait partie. Le leitmotiv<br />
était la non-intervention de l’Etat et proclamait le<br />
libéralisme comme panacée pour tous les maux<br />
économiques mondiaux et les inégalités sociales.<br />
Les effets positifs tant vantés de cela ne se sont<br />
pas matérialisés, l’avarice des entreprises prenant<br />
nettement le dessus. Cette 98 e session de la Conférence<br />
internationale du Travail se passe donc dans<br />
un contexte d’incertitude dû à la crise et à la débâcle<br />
financière et à la crise des subprimes. Il va de soi<br />
que les maux économiques actuels nous rappellent<br />
la fragilité du marché. Malheureusement, le marché<br />
ne peut pas se corriger de lui-même, ni répartir<br />
équitablement les gains et avantages économiques.<br />
Quelles sont les mesures qui doivent être introduites<br />
pour lutter contre cela, pour dynamiser<br />
l’économie mondiale et pour la protéger contre les<br />
manipulations intéressées, tout en assurant une répartition<br />
équitable des gains économiques.<br />
En fait, nous avons déjà vécu cette situation. Nous<br />
avons déjà parlé de la façon dont nous pouvons atténuer<br />
les effets de la crise. En fait, il s’agit des instruments<br />
permanents de l’OIT. Mais ces instrument<br />
et mesures sont aujourd’hui sur le devant de la<br />
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