vendredi 12 juin 2009 - International Labour Organization
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Au Venezuela, nous nous efforçons de respecter<br />
ces principes, qui se reflètent dans la lettre, les statuts<br />
et les normes de l’OIT. Or, lors de cette<br />
98 e session de la Conférence internationale du Travail,<br />
nous avons entendu des représentants du FMI<br />
et de la Banque mondiale, ainsi que les employeurs,<br />
essayer de nous convaincre que la crise est notre<br />
responsabilité à tous. La crise est la responsabilité<br />
de ceux qui ont appliqué les méthodes issues du<br />
néolibéralisme dans les différents pays du monde.<br />
Pour eux, seul le marché était à même de résoudre<br />
les problèmes de l’humanité.<br />
Cependant, ces mesures, qu’ils ont imposées à nos<br />
pays, n’ont fait que réduire de manière désastreuse<br />
les prestations en matière d’éducation, de santé, de<br />
sécurité sociale, entraînant dans leur sillage le chômage,<br />
la misère, la famine, la délinquance, la prostitution,<br />
le trafic de drogue, le travail flexible, la<br />
sous-traitance, les conflits sociaux et les guerres.<br />
Ils avaient l’intention d’en finir avec la notion<br />
d’Etat-nation souverain. Au nom de la mondialisation,<br />
du progrès et de prétendus nouveaux paradigmes,<br />
ils ont imposé des politiques de privatisation<br />
des biens et des richesses aux pays et ceux qui<br />
osaient s’y opposer et résister à ces demandes ont<br />
été discrédités. Ils étaient malmenés, étaient traités<br />
de terroristes, devaient subir des entraves commerciales<br />
et ont même pu être victimes de coups d’Etat<br />
ou d’invasions territoriales.<br />
Mais ces mesures ont échoué, la crise a eu raison<br />
d’elles, entraînant les faillites légendaires d’un<br />
grand nombre d’entreprises multinationales, qui<br />
viennent nous dire désormais que pour sortir de la<br />
crise structurelle du système capitaliste, les travailleurs<br />
et les peuples du monde doivent être sacrifiés.<br />
On voudrait que nous acceptions, au nom du tripartisme<br />
et du dialogue social mondialisé, et sans conflit<br />
social, les millions de licenciements, les réductions<br />
des salaires qui peuvent aller jusqu’à 50 pour<br />
cent, le gel du salaire minimum, et que nos prestations<br />
sociales et les maigres ressources de nos pays<br />
soient employées pour renflouer les caisses de leurs<br />
entreprises et établissements financiers. Quel culot!<br />
Les travailleurs et les peuples du monde ne sont<br />
plus disposés à supporter de tels sacrifices si c’est<br />
pour que les employeurs continuent de se ménager<br />
des marges de bénéfice confortables et de se remplir<br />
les poches, comme si de rien n’était. Nous riposterons<br />
par la résistance. La réponse est d’ailleurs<br />
écrite dans le préambule de la Constitution tant qu’il<br />
n’y aura pas de justice, il n’y aura pas de paix dans<br />
le monde.<br />
Les travailleurs du monde n’accepteront pas que<br />
le fardeau de la crise pèse sur leurs épaules. Ce sont<br />
ceux qui sont à l’origine de la crise qui devront en<br />
payer les conséquences.<br />
Je viens d’une terre lointaine, de la République<br />
bolivarienne du Venezuela, un pays enclavé<br />
d’Amérique latine, un pays proche du peuple. Au<br />
cours de la décennie écoulée, ce continent a été le<br />
théâtre de changements profonds dans le domaine<br />
social, politique, économique et culturel. Grâce à la<br />
lutte qu’ont menée les peuples, nous sommes en<br />
passe de nous libérer du joug du modèle néolibéral.<br />
Nous voulons nous affranchir de l’exploitation<br />
capitaliste. Au Venezuela, nous nous sommes lancés<br />
dans une nouvelle expérience, qui n’ira pas sans<br />
erreurs et, bien qu’elle soit décriée par certains,<br />
nous souhaitons la partager avec tous les secteurs<br />
populaires, avec les travailleurs, aux côtés du gouvernement.<br />
Une société différente de la société capi-<br />
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taliste est possible. Une société démocratique conjuguant<br />
égalité et justice sociale est réalisable. C’est<br />
cet objectif que nous visons au Venezuela. Cette<br />
98 e session de la Conférence doit avoir pour raison<br />
d’être de faire en sorte que les employeurs et les<br />
gouvernements respectent les droits des travailleurs<br />
et des peuples. C’est en suivant cette voie que nous<br />
nous acheminerons vers la paix dans le monde.<br />
Original allemand: M me HAGEMANN (représentante, Kolping<br />
<strong>International</strong>)<br />
Tout d’abord, je voudrais vous remercier de la<br />
possibilité que l’on me donne aujourd’hui<br />
d’exprimer la vision de Kolping <strong>International</strong>, une<br />
ONG dotée de statuts consultatifs auprès des Nations<br />
Unies. Cette vision est le résultat d’une longue<br />
collaboration entre les organisations syndicales catholiques.<br />
Kolping <strong>International</strong> est une association mondiale<br />
qui compte aujourd’hui 450 000 membres,<br />
regroupés dans 5 300 familles locales Kolping, dans<br />
plus de 61 pays. La notion du travail décent est au<br />
cœur de notre programme, surtout en ce qui concerne<br />
son application dans l’économie informelle.<br />
En cette période de profonde crise économique<br />
que nous traversons, la notion du travail décent est<br />
sérieusement menacée. Nous devons, par conséquent,<br />
pour défendre cette notion, mettre en avant<br />
des arguments convaincants qui insistent sur la dignité<br />
de l’homme au travail, de sorte à ce que le<br />
travail décent devienne la pierre angulaire de nos<br />
décisions en matière économique et environnementale.<br />
Nous pensons qu’il s’agit de l’un des piliers des<br />
droits fondamentaux des travailleurs, nécessaire<br />
pour surmonter l’actuelle crise économique et financière<br />
et faire face aux changements climatiques,<br />
ainsi qu’à la crise alimentaire et énergétique.<br />
Outre les normes fondamentales du travail,<br />
d’autres normes sont mentionnées dans le rapport<br />
du Directeur général Faire face à la crise mondiale<br />
de l’emploi: une reprise centrée sur le travail décent.<br />
Ce rapport fait référence aux conventions qui,<br />
outre les droits et principes fondamentaux du travail,<br />
reconnaissent des droits spécifiques à certaines<br />
catégories de travailleurs en fonction du secteur, de<br />
l’âge ou du sexe, par exemple, les convention n os 97<br />
et 143 sur les travailleurs migrants.<br />
La crise économique a exacerbé la concurrence<br />
sur l’ensemble des marchés. Tous les marchés sont<br />
touchés: celui des matières premières, celui des<br />
produits alimentaires, celui des produits agricoles<br />
et, bien sûr, le marché du travail.<br />
Le chômage croissant menace de faire pression<br />
sur les conditions de travail et de favoriser, par conséquent,<br />
une remise en question des droits des travailleurs.<br />
Ceci ne concerne pas uniquement les pays<br />
économiquement faibles, qui travaillent essentiellement<br />
pour les marchés des pays économiquement<br />
riches et exploitent pour eux les matières premières<br />
et leur offrent des services, elle concerne également<br />
tous les pays agissant sur les marchés de libre<br />
échange. La crise exacerbe le dumping salarial, le<br />
chômage, la précarisation du travail et la discrimination<br />
des travailleurs. Le droit des travailleurs est<br />
protégé, dans une certaine mesure, par les législations<br />
nationales qui reposent plus ou moins sur les<br />
normes internationales de l’OIT. Mais lorsque les<br />
normes internationales et les législations nationales<br />
sont soumises à une pression excessive, les syndicats<br />
ne sont plus en mesure de faire face tout seuls à