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vendredi 12 juin 2009 - International Labour Organization

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Certains pensent à tort que ces travailleurs sont relativement<br />

épargnés par les effets de la crise. Au<br />

contraire, les travailleurs informels, en particulier<br />

les femmes, sont tout en bas de la pyramide économique<br />

mondiale. Ils sont donc moins protégés et<br />

moins flexibles que leurs homologues de<br />

l’économie formelle. En temps de crise, les entreprises<br />

et les salariés de l’économie informelle, qui<br />

ne disposent d’aucun type de protection, n’ont pas<br />

d’autre solution que de continuer à travailler. Or<br />

l’économie informelle attire des travailleurs de plus<br />

en plus nombreux, et les parts du gâteau, lui-même<br />

diminué, en sont réduites d’autant. Plutôt que le<br />

chômage, c’est la pauvreté qui gagne du terrain,<br />

notamment chez les travailleurs déjà dépourvus.<br />

Je renvoie à titre d’exemple à la situation des personnes<br />

qui vivent de la récupération et du recyclage<br />

des matériaux (papier, carton, plastique, verre et<br />

métal), qui représentent entre 1 et 2 pour cent de la<br />

population urbaine mondiale. En septembre/octobre<br />

2008, la demande et le prix des déchets recyclables<br />

ont chuté comme suite au recul de la demande de<br />

matériaux brut et d’emballages en Asie. La diminution<br />

des exportations de produits manufacturés vers<br />

les pays développés a entraîné la baisse de la demande<br />

de matériaux recyclés et, par conséquence,<br />

celle du cours des déchets. De ce fait, les personnes<br />

vivant de la récupération ont perdu leur moyen de<br />

subsistance ou du moins une bonne partie de leur<br />

revenu.<br />

Des gouvernements locaux nombreux exacerbent<br />

encore ces tendances. Touchés par la crise, ils décident<br />

par exemple de ne pas renouveler le contrat de<br />

leurs travailleurs temporaires précaires. Parfois aussi,<br />

ils chassent les vendeurs informels de l’espace<br />

public, qui constitue leur lieu de travail, sans<br />

s’inquiéter de l’existence d’activités de substitution,<br />

uniquement parce qu’ils cherchent à attirer des investissements<br />

dans les infrastructures en cédant les<br />

biens publics à des promoteurs immobiliers. En<br />

Afrique du Sud, cette situation est particulièrement<br />

frappante, car les autorités locales ignorent la crise<br />

mondiale de l’emploi, trop préoccupées qu’elles<br />

sont des préparatifs de la Coupe du Monde 2010 de<br />

la FIFA.<br />

De telles pratiques détruisent les moyens de subsistance<br />

de travailleurs précaires et informels très<br />

nombreux, et elles nuisent à la sécurité alimentaire<br />

des consommateurs pauvres, privés ainsi de leur<br />

approvisionnement en aliments frais et articles de<br />

première nécessité bon marché. En effet, les marchés,<br />

qui pourraient être rénovés et modernisés, sont<br />

abandonnés au contraire et remplacés par des<br />

centres commerciaux appartenant à des multinationales.<br />

A l’heure où nous parlons, Durban est le théâtre<br />

d’une lutte acharnée autour de la démolition projetée<br />

d’un marché vieux de 99 ans, dont le bâtiment<br />

est classé, où les populations moins fortunées peuvent<br />

s’approvisionner en produits frais pour bon<br />

compte. Aux alentours, 10 marchés non officiels<br />

sont menacés aussi, ce qui représente entre 7 et<br />

10 000 vendeurs informels. La municipalité de Durban<br />

propose de construire un nouveau centre commercial<br />

à proximité, alors qu’on en dénombre une<br />

dizaine d’autres dans un rayon de 10 km. Dans le<br />

contexte désastreux de la crise, ce projet risque<br />

d’avoir des conséquences tragiques sur le sort des<br />

vendeurs informels mais aussi sur la sécurité alimentaire<br />

des populations.<br />

Conformément à la Déclaration de l’OIT sur la<br />

justice sociale pour une mondialisation équitable,<br />

au Cadre stratégique 2010-2015, et au Pacte mondial<br />

pour l’emploi proposé par l’OIT, nous exhortons<br />

les gouvernements à associer de toute urgence<br />

les autorités locales aux plans de relance.<br />

A ce titre, les gouvernements centraux doivent<br />

encourager les autorités locales à se doter de stratégies<br />

pour le développement économique local<br />

propres à favoriser la protection de l’emploi et des<br />

moyens de subsistance et la mise au point de régimes<br />

de protection sociale novateurs à l’échelon<br />

local, contribuant ainsi de leur côté à la reprise économique.<br />

Ils doivent également attirer l’attention de ces<br />

administrations sur les conséquences négatives à<br />

long et moyen terme de toute mesure à court terme<br />

risquant, même si ce n’est pas voulu, de détruire les<br />

moyens de subsistance de certains travailleurs, notamment<br />

les plus vulnérables d’entre eux, dans le<br />

contexte de la crise.<br />

Ils doivent enfin exhorter les administrations locales<br />

à procéder à un dialogue social approfondi et<br />

fructueux dans un but multiple: assumer leurs responsabilités<br />

par rapport à leurs mandants, renforcer<br />

la transparence quant aux projets d’aménagement en<br />

lien avec des biens publics et, enfin, associer les<br />

travailleurs les plus vulnérables à la formulation des<br />

solutions à mettre en œuvre au niveau local pour<br />

étayer les plans de relance nationaux.<br />

Le dialogue social visé devrait compléter d’autres<br />

niveaux de négociation collective et de concertation<br />

(échelon bipartite, tripartite, multipartite, national<br />

ou international) avec tous les partenaires sociaux, y<br />

compris les travailleurs organisés de l’économie<br />

informelle.<br />

Original espagnol: M. PÉREZ (travailleur, République<br />

bolivarienne du Venezuela)<br />

Je vais commencer par lire le Préambule de la<br />

Constitution de l’OIT. Je cite: «Attendu qu’une paix<br />

universelle et durable ne peut être fondée que sur la<br />

base de la justice sociale»;<br />

«Attendu qu’il existe des conditions de travail<br />

impliquant pour un grand nombre de personnes<br />

l’injustice, la misère et les privations, ce qui engendre<br />

un tel mécontentement que la paix et<br />

l’harmonie universelles sont mises en danger, et<br />

attendu qu’il est urgent d’améliorer ces conditions:<br />

par exemple, en ce qui concerne la réglementation<br />

des heures de travail, la fixation d’une durée maximum<br />

de la journée et de la semaine de travail, le<br />

recrutement de la main-d’œuvre, la lutte contre le<br />

chômage, la garantie d’un salaire assurant des conditions<br />

d’existence convenables, la protection des<br />

travailleurs contre les maladies générales ou professionnelles<br />

et les accidents résultant du travail, la<br />

protection des enfants, des adolescents et des<br />

femmes, les pensions de vieillesse et d’invalidité, la<br />

défense des intérêts des travailleurs occupés à<br />

l’étranger, l’affirmation du principe «à travail égal,<br />

salaire égal», l’affirmation du principe de la liberté<br />

syndicale, l’organisation de l’enseignement professionnel<br />

et technique et autres mesures analogues»;<br />

Je poursuis la citation: «Attendu que la nonadoption<br />

par une nation quelconque d’un régime de<br />

travail réellement humain fait obstacle aux efforts<br />

des autres nations désireuses d’améliorer le sort des<br />

travailleurs dans leurs propres pays». C’est là le défi<br />

que doivent relever les travailleurs du monde entier.<br />

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