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vendredi 12 juin 2009 - International Labour Organization

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mercier aussi mon ami l’ambassadeur Somavia, Directeur<br />

général du BIT, de m’avoir invité à prononcer<br />

ce discours à l’occasion de la 98 e session de la<br />

Conférence internationale du Travail, qui plus est<br />

un <strong>12</strong> <strong>juin</strong>, Journée mondiale contre le travail des<br />

enfants. L’OIT est la plus ancienne des institutions<br />

des Nations Unies, elle mène une action de tout<br />

premier plan en faveur de la justice sociale dans le<br />

monde et elle a reçu pour cela le prix Nobel de la<br />

paix. C’est dire si je suis honoré d’être devant vous<br />

alors que l’on célèbre le 90 e anniversaire de l’OIT<br />

mais aussi le 75 e anniversaire de l’adhésion des<br />

Etats-Unis à l’Organisation et le dixième anniversaire<br />

de l’adoption de la convention n o 182.<br />

Je félicite aussi Juan Somavia d’avoir su diriger le<br />

BIT avec panache depuis plus de dix ans en tant que<br />

Directeur général. Je le remercie tout particulièrement<br />

de son engagement passionné en faveur de<br />

l’abolition des pires formes de travail des enfants<br />

dans le monde.<br />

Je souhaite vous remercier aussi, vous autres représentants<br />

des ministères du travail, syndicalistes<br />

fiers et dévoués ou membres d’organisations<br />

d’employeurs, pour les efforts que vous déployez<br />

chacun de votre côté dans votre pays, et, collectivement,<br />

au sein du Parlement international du travail<br />

auquel nous siégeons ici.<br />

Je vous remercie pour votre engagement tripartite.<br />

Il y a dix ans, au mois de <strong>juin</strong>, la Conférence adoptait<br />

la convention (n o 182) concernant l’interdiction<br />

des pires formes de travail des enfants et l’action<br />

immédiate en vue de leur élimination, 1999. Grâce à<br />

votre action déterminée, elle a été ratifiée plus rapidement<br />

qu’aucune autre convention de l’OIT avant<br />

elle.<br />

Avec l’adoption de la convention n o 182, l’OIT<br />

décrétait que le fait d’astreindre un enfant au travail<br />

dans des conditions d’abus et d’exploitation constituait<br />

une pratique particulièrement ignoble qui, à<br />

l’exemple de l’esclavage, ne pouvait en aucun cas<br />

être tolérée ou excusée. Elle a fixé alors comme objectif<br />

ambitieux l’abolition totale de cette pratique.<br />

Vous avez défini clairement ce qu’il fallait entendre<br />

par conditions d’abus et d’exploitation. Il ne<br />

s’agit pas de la situation des enfants qui aident leurs<br />

parent, en participant aux cultures maraîchères par<br />

exemple, ou à la cueillette des fruits ou aux autres<br />

travaux nécessaires au fonctionnement d’une exploitation<br />

agricole familiale modeste. Il ne s’agit<br />

pas non plus de petites tâches salutaires effectuées<br />

après l’école. Ce que la convention n o 182 vise,<br />

c’est la tragédie des enfants enchaînés à leur machine,<br />

de ceux qui peinent dans des usines, dans la<br />

chaleur asphyxiante des hauts-fourneaux, de ceux<br />

qui triment sans protection dans des conditions<br />

proches de l’esclavage, de ceux qui sont livrés au<br />

trafic de drogue, à la prostitution, ou contraints<br />

d’aller au combat, de ceux, enfin, qui travaillent<br />

dur, pendant de longues heures, pour un salaire minime<br />

ou nul. Ce sont tous des enfants qui n’ont pas<br />

accès à l’éducation ni aux conditions nécessaires à<br />

une croissance et un développement normaux et qui,<br />

pour le dire clairement, se font voler leur enfance.<br />

Le premier qui m’a sensibilisé au problème, il y a<br />

quelque vingt ans de cela, c’est Kailash Satyarthi.<br />

C’est lui qui m’a parlé du sort terrible des enfants<br />

réduits en esclavage dans des fabriques de tapis, ces<br />

enfants battus, mal nourris, privés d’affection et<br />

désespérés. L’action remarquable menée par<br />

M. Satyarthi en leur faveur m’a poussé à agir de<br />

mon côté contre les pires formes de travail des en-<br />

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fants, en défendant des textes sur la question devant<br />

le Congrès des Etats-Unis ou par diverses initiatives<br />

privées et publiques. M. Satyarthi, je vous remercie<br />

ici de votre œuvre et de m’avoir gagné à votre<br />

cause.<br />

Mes recherches sur les formes répréhensibles du<br />

travail des enfants m’ont amené à collaborer à des<br />

projets de l’OIT aux quatre coins du monde, de<br />

l’Afrique de l’Ouest au Bangladesh en passant par<br />

le Pakistan, l’Inde, le Népal et beaucoup d’autres<br />

endroits.<br />

Cependant, cette action, déjà très lourde pour un<br />

militant dévoué sur le terrain, l’était aussi pour un<br />

sénateur américain. Et c’est pour cela que<br />

l’adoption de la convention n o 182 marque un jalon<br />

important. Je suis fier d’avoir été présent à cette<br />

occasion, le 17 <strong>juin</strong> 1999, en compagnie du Président<br />

Bill Clinton. Je suis fier aussi d’avoir présenté<br />

au Sénat américain, il y a quelques jours, une résolution<br />

rappelant ce dixième anniversaire de la convention.<br />

J’ai le plaisir de vous annoncer que le Sénat<br />

a adopté ce texte à l’unanimité mardi dernier.<br />

La convention n o 182 met la force et le prestige de<br />

l’OIT et des Nations Unies au service de la lutte<br />

contre le travail des enfants effectué dans des conditions<br />

d’abus et d’exploitation.<br />

Entre 2000 et 2004, le nombre des enfants au travail<br />

a diminué de 11 pour cent dans le monde, un<br />

progrès remarquable. Je ne suis pas venu ici pour<br />

crier victoire cependant mais bien pour mettre en<br />

garde contre ces forces puissantes qui, partout le<br />

monde, pourraient nous faire perdre le terrain gagné<br />

et conduire une nouvelle génération d’enfants à des<br />

formes de travail inacceptables.<br />

Pour la première fois depuis 1930, nous sommes<br />

confrontés à une récession à l’échelle mondiale,<br />

dont l’effet est particulièrement sensible dans les<br />

pays en développement et qui se traduit par une<br />

augmentation du chômage et une explosion du prix<br />

des denrées alimentaires de base.<br />

Ces circonstances très difficiles sont un terreau<br />

fertile pour les pires formes de travail des enfants,<br />

car les populations acculées risquent bien d’avoir<br />

recours à des mesures désespérées et dégradantes<br />

pour survivre, y compris en astreignant les enfants à<br />

des travaux indus.<br />

Si je suis venu à Genève, c’est donc pour appeler<br />

instamment cette auguste instance à redoubler<br />

d’efforts en vue de l’abolition de l’exploitation des<br />

enfants par le travail. Je salue le rapport du Directeur<br />

général intitulé Faire face à la crise mondiale<br />

de l’emploi: Une reprise centrée sur le travail décent.<br />

Je salue aussi l’accent mis cette année sur la<br />

situation des petites filles, en rappelant, comme le<br />

Directeur général vient de le dire, que plus de cent<br />

millions d’entre elles sont victimes de l’exploitation<br />

au travail aujourd’hui.<br />

Cependant, les mots et les mises en garde ne suffisent<br />

pas. Il faut des actes et des faits.<br />

Car si nous voulons lutter contre le travail des enfants,<br />

il nous faut aussi œuvrer en faveur d’un travail<br />

décent pour leurs parents. Il nous faut travailler<br />

pour améliorer l’accès des enfants à l’éducation,<br />

pour la mise en place de systèmes d’aide sociale<br />

permettant aux familles vulnérables de ne pas abandonner<br />

leur progéniture à l’exploitation.<br />

Comme vous continuez à montrer la voie à suivre,<br />

je me permets de présenter brièvement un plan en<br />

cinq points devant guider l’action à mener.<br />

Il faut d’abord assurer l’accès à une éducation de<br />

qualité. Les frais d’inscription et autres dépenses

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