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MORICE-PERLEIN LAURENCE,
DRUON PHILIPPE (DIR.)
Lotir autrement
CAUE Pas-de-Calais, 2008, 120 p.
SOUS LA DIRECTION DE SABRI BENDIMÉRAD
Habitat pluriel :
densité, urbanité, intimité
Éditions Puca, La Défense, 2010, 172 p.
L’AUTEURE, LAURENCE MORICE-PERLEIN, PART DU
constat que la forte progression du prix
du foncier et des logements urbains
pousse nombre de ménages à quitter la ville
pour des espaces ruraux. Force est néanmoins
de constater que ce choix engendre de nombreuses
et nouvelles contraintes telles que le
coût des déplacements domicile-travail, la plus
grande dépendance à la voiture, une vie sociale
moins riche, un étalement urbain incessant, des
terres agricoles menacées, une faible attractivité
des plans d’urbanisme, sans parler du modèle
identique des bâtis.
C’est ce qui a motivé l’auteure à proposer une
méthode expérimentée dans le Pas-de-Calais,
permettant d’avoir des plans d’urbanisme de
qualité et de maîtriser le foncier. Elle s’est inspirée
des modèles réussis à l’étranger et a systématisé
le principe de l’approche environnementale
de l’urbanisme, en tenant compte de
l’humain, des modes de vie. Elle a tout d’abord
positionné la géographie physique au centre de
l’étude. L’aménageur doit comprendre le paysage
avant de construire. La création d’un quartier,
d’un lotissement doit être le fruit d’une
réflexion sur le développement urbain, l’économie,
la société, dans un objectif de durabilité.
C’est la commune qui doit mener la réflexion.
Maître et responsable de l’opération, elle doit
LES FRANÇAIS AURAIENT UN RÊVE, UN MODÈLE
indépassable: habiter une maison individuelle.
Déjà plus de deux Français sur
quatre occupent une maison avec jardin, et le
troisième aspire à les rejoindre dans le périurbain.
La dispersion des habitations dans des
zones rurales de plus en plus reléguées ne peut
être attribuée à un désir d’« isolation » spatiale
et sociale. L’explosion des coûts, en particulier
celui du foncier, y participe lourdement. L’aspiration
à vivre chez soi, sans subir le voisinage,
est une aspiration légitime. Mais l’aspiration à
vivre ensemble, c’est-à-dire à bénéficier dans
une aire de proximité des services urbains, permettant
de ne pas prendre sa voiture pour
déposer les enfants à l’école ou faire ses
courses par exemple, ou encore d’accéder facilement
aux services de santé…, est une aspiration
également très forte. La satisfaction de ces
besoins contradictoires est-elle imaginable ?
Comment dépasser l’opposition entre habitat
collectif et habitat individuel? La densification,
l’optimisation des lots et parcelles encore disponibles
dans des secteurs disposant d’un
niveau d’équipement et de service appréciable
peut-elle apporter une réponse ? Pour beaucoup,
la densité est synonyme d’une concentration
exagérée de logement social. À l’inverse,
la diffusion pavillonnaire générant étalement
urbain et mitage du territoire n’est plus durable.
À lire
rédiger un programme d’urbanisme et d’habitat
cohérent : analyser le site (atouts, contraintes),
les besoins des habitants, le type d’habitat à
implanter (collectif, individuel, locatif…), les
équipements, la qualité énergétique, et évaluer
les coûts. Pour ce faire, la commune doit s’assurer
l’expertise des professionnels de l’écologie
mais également des urbanistes, paysagistes
et architectes, sans oublier la concertation avec
les habitants et leur participation. Des exemples
de quartiers à aménager, d’identité à préserver,
selon leur implantation (donc leur taille), sont
décrits. L’auteure laisse à voir, grâce à des plans
masse et des photos, deux situations d’aménagement,
l’une à éviter, l’autre à préférer. Divers
conseils sont donnés : l’espace public comme
lieu de sociabilité, la diversité des logements,
sociaux comme privés, la mixité des usages, le
respect paysager et environnemental, l’accessibilité
et les déplacements, mais aussi la voirie
douce, allant même jusqu’à pousser la réflexion
sur le stationnement, l’éclairage public, le mobilier
urbain, la gestion des déchets… Une sélection
de nouveaux quartiers exemplaires en
matière environnementale et durable est proposée,
dans le Pas-de-Calais et dans plusieurs
autres régions. La ville se fabrique dans la qualité
et dans la durabilité.
Mais la densité renvoie à d’autres représentations.
Elle suppose aussi de la mixité, une offre
qui cumule plusieurs catégories de fonctions :
habitat, équipements, infrastructures, services…
L’habitat pluriel et son dérivé, l’habitat individuel
dense, présentent les formes les plus collectives
et les plus denses de l’habitat individuel.
Ils regroupent les formes agglomérées de
l’habitat individuel : maisons superposées,
mitoyennes, dos à dos ou simplement groupées.
Ces formes nouvelles d’habitat pourraientelle
être une alternative? Quelles réalités de terrain
recouvrent-elles ? Engendrent-elles des
modes de vie et d’habiter spécifiques ? Qu’en
est-il à l’étranger, aux Pays-Bas notamment, pays
qui fait figure de modèle en Europe ?
Suite à l’appel d’offres lancé par le PUCA sur
le thème «Habitat pluriel : densité, urbanité, intimité
», cet ouvrage présente une synthèse des
éléments de réponse apportés par les neuf
équipes de recherche sélectionnées. Les contributions
éclairent sur la demande sociale et ses
aspirations contradictoires, les dimensions de
l’intimité dans les zones d’habitat individuel
dense, des interactions entre dispositifs architecturaux
et urbains et déploiement des modes
d’habiter, de la complexité des enjeux liés aux
conditions de production de l’habitat et à ses
représentations.
IAU île-de-France
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