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60<br />

Agir<br />

Les Cahiers de l’<strong>IAU</strong> <strong>îdF</strong><br />

n° 161 - février 2012<br />

Interview<br />

Dominique Bonini, architecteurbaniste,<br />

est investi sur le<br />

logement depuis 1979 avec la<br />

mise en œuvre d’une OPAH<br />

en centre ancien et un travail<br />

sur la politique du logement<br />

très social dans l’Île de la<br />

Réunion. Suite aux démarches<br />

de planification et d’urbanisme<br />

opérationnel menées au sein<br />

de la DDE de Seine-et-Marne,<br />

il rejoint le CAUE 77 en 1989<br />

comme architecte-urbanisteconseils<br />

et participe aujourd’hui<br />

au projet de territoire dans<br />

son développement innovant.<br />

Le CAUE 77, créé en 1979, a<br />

une mission de service public:<br />

information et sensibilisation,<br />

formation des maîtres d’œuvre<br />

et d’ouvrage, conseil aux<br />

collectivités et aux particuliers<br />

en architecture, urbanisme,<br />

environnement et paysage.<br />

Animateur et développeur, il<br />

coopère autant à l’Atlas des<br />

Paysages de Seine-et-Marne<br />

qu’au prix départemental<br />

d’Architecture contemporaine,<br />

notamment au concours d’idées<br />

«formes urbaines en commune<br />

rurale», ou à la signature de la<br />

charte pour la qualité des<br />

lotissements et son guide<br />

méthodologique, «Les six temps<br />

du lotissement». Il développe,<br />

avec l’École d’architecture et<br />

l’université de Marne-la-Vallée,<br />

l’IFU, un cycle annuel d’études<br />

sur les problématiques<br />

d’aménagement des territoires.<br />

CAUE 77<br />

Habiter dans le périurbain<br />

Le jeu d’acteurs et ses rouages<br />

Les Cahiers – Quelle est la posture<br />

ratives et constructions neuves ou extensions<br />

des collectivités vis-à-vis de la production sont alors surévaluées pour atteindre 6 voire<br />

d’habitat individuel, et plus particulière- 8 m. Avec le souci d’une optimisation de la<br />

ment des ensembles organisés?<br />

constructibilité, nous suggérons plutôt à l’élu<br />

Dominique Bonini – Le réseau CAUE accom- de revenir aux règles générales d’urbanisme<br />

pagne les élus et les collectivités avec un dis- qui prévoient un minimum de 3 m. Nous plaicours<br />

assez constant de progressivité dans dons aussi pour l’attrait et la qualité des quar-<br />

l’aménagement. Nous rappelons que, pour être tiers anciens des villages et des villes moyennes<br />

économe en espace et en équipements, il s’agit faits d’une imbrication issue du code civil, et<br />

d’abord de mobiliser le potentiel bâti et foncier rappelons qu’un bon règlement de PLU est<br />

intra-muros existant et,<br />

celui qui n’interdit pas la<br />

lorsqu’il est épuisé,<br />

d’imaginer et de conce- » Privilégier le projet<br />

qualité lorsqu’elle se<br />

présente. Dans l’accomvoir<br />

des extensions avant de passer<br />

pagnement d’un docu-<br />

urbaines denses. à la règle stricte, réinventer, ment d’urbanisme, il<br />

Les élus comprennent<br />

bien la démarche, même<br />

s’ils sont parfois scep-<br />

réinjecter du qualitatif<br />

là où il risque de disparaître. «<br />

s’agit de privilégier le<br />

projet avant de passer à<br />

la règle stricte, de réintiques<br />

quant aux aspects<br />

venter et de réinjecter<br />

positifs d’un tissu pavillonnaire plus intense et du qualitatif là où il risque de disparaître par<br />

de meilleure qualité, au partage des objectifs la simple ouverture du règlement du POS ou<br />

de la collectivité et du privé, à la maîtrise du du PLU. La connaissance et la mémoire des<br />

peuplement comme celle des coûts liés aux lieux sont primordiales, et le réseau CAUE, avec<br />

équipements et infrastructures. Ce scepticisme des équipes stables, permet cette appréciation<br />

est, je crois, l’un des premiers freins à la logique<br />

de densification, auxquels on peut rajouter le<br />

qualitative.<br />

manque de compétences adaptées des por- L. C. – La structure intercommunale<br />

teurs de projets pour répondre à cette exi- a-t-elle changé le jeu des acteurs,<br />

geante, nécessaire et qualitative intensification. voire la production de cet habitat?<br />

D. B. – L’articulation fine prônée par le Gre-<br />

L. C. – Existe-t-il des réticences sociales nelle 2 entre le plan local intercommunal, le<br />

ou administratives, notamment vis-à-vis programme local de l’habitat, comme le plan<br />

des règlements de copropriétés et des local de déplacements, nécessite quelques<br />

documents d’urbanisme?<br />

préalables, notamment une compétence ren-<br />

D. B. – Nous revenons toujours à l’élu et à la forcée en matière d’aménagement. Avec des<br />

collectivité car, en l’absence de démarches des regroupements essentiellement constitués<br />

copropriétaires visant à préserver les caracté- autour des politiques de petite enfance, du<br />

ristiques initiales de l’opération, le règlement développement économique ou de la gestion<br />

d’un lotissement tombe, au bout des dix ans à des déchets, le logement reste généralement le<br />

compter de l’arrêté de lotir, au profit de la règle grand absent. Seul le programme local de l’ha-<br />

d’urbanisme élaborée par la commune. La colbitat permet d’appréhender sur un ensemble<br />

lectivité doit être vigilante à la lecture du règle- de communes les chaînons manquants. Mais<br />

ment initial et introduire, parallèlement, dans avant d’en faire une obligation, il convient de<br />

les règles d’urbanisme communales les condi- convaincre de l’intérêt d’un tel outil, capable<br />

tions d’une évolution possible des tissus exis- de porter un regard, diagnostic puis prospectif,<br />

tants et à venir. Les avancées de la SRU et du sur cette question. Il faudra cependant, avant<br />

Grenelle réinsistent sur les caractères essentiels d’arriver à l’établissement de services intercom-<br />

et obligatoires des articles 6 et 7 des POS/PLU munaux d’urbanisme, que les élus acceptent<br />

sur lesquels les CAUE préconisent depuis long- de lâcher une partie de leurs compétences,<br />

temps la modération. Le premier gère le rapport notamment celle, non des moindres, du permis<br />

à l’espace public, l’autre aux voisins. Ces deux de construire. Bien que la mutualisation des<br />

articles restent très sensibles et fondent les études au service des PLU d’un ensemble de<br />

attaques d’une opposition à l’arrivée d’une opé- communes soit de mieux en mieux acceptée,<br />

ration immobilière pouvant perturber l’équili- il reste encore un grand pas avant de créer un<br />

bre ambiant. Les distances entre limites sépa- PLU intercommunal, d’autant que le Grenelle,<br />

<strong>IAU</strong> île-de-France

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