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cessus de décision ? Le défi des élus est de se
projeter dans l’avenir, d’avoir une vision à long
terme de leur commune ou intercommunalité
qui puisse tisser de la forme urbaine et du lien
social entre l’ancien et le nouvel habitant: avoir
un dessein collectif, un projet politique en faisant
acte de création dans la vision urbaine. La
loi relative à la solidarité et au renouvellement
urbains du 13 décembre 2000 a institué «le projet
» dans les plans locaux d’urbanisme (PLU).
Mais pour le législateur, était-ce le projetprogramme
politique ou le projet spatial ? De
fait, la culture du projet urbain spatialisé n’est
pas encore entrée dans la pratique. C’est pourtant
la seule manière de concevoir la transformation
de la ville et des paysages en prenant
en compte tout leur potentiel, passé, présent et
à venir, en pouvant l’exposer et le partager avec
la population.
«L’architecture est une expression de la culture.
La création architecturale, la qualité des
constructions, leur insertion dans le milieu environnant,
le respect des paysages naturels ou
urbains ainsi que du patrimoine sont d’intérêt
public », rappelle la loi sur l’architecture de
1977 (2) . Depuis cette date, s’est-on amélioré ? Le
territoire n’est plus une page blanche depuis
des siècles et l’étude des cartes anciennes, trop
peu exploitées, nous le montre. Rechercher les
dynamiques du site pour les révéler, comprendre
les articulations entre les formes du bâti
existant pour en jouer, mettre en valeur la permanence
des traces dans la voirie et le parcellaire,
analyser la couverture végétale, les usages
et les pratiques des habitants pour en tirer parti,
autant d’éléments qualitatifs qui devraient être
totalement intégrés dans le processus de projet
au même titre que les programmes quantitatifs
de logements, de commerces, d’équipements
et de voirie. Le nombre croissant de normes et
de labels, la réglementation toujours plus complexe
ne facilitent pas la prise de décisions en
poussant les maîtres d’ouvrage à réfléchir partiellement,
alors même que le projet nécessite
une réflexion globale. Dans une période où l’argent
public sera de plus en plus rare, il serait
judicieux de s’appuyer dans la durée sur une
ingénierie composée des nombreuses structures
partenaires et de conseil existant (3) , et sur
les professionnels compétents dont la région
abonde.
Le tissu urbain existant et ses franges doivent
accueillir la forte demande de logements à
construire dans les années à venir car consommer
encore des terres agricoles en Île-de-France
pour des extensions urbaines est irraisonnable.
Les lois SRU et Grenelle 2 nous rappellent combien
les ressources foncières et naturelles sont
rares, et Benoist Apparu propose de redonner
ses lettres de noblesse à l’« urbanisme de pro-
jet ». Il existe en effet des alternatives à la ville
informelle du fil de l’eau. Le plan d’embellissement
du XVIII e siècle racontait dans son dessin
le projet sur les espaces extérieurs, voirie et
accompagnement végétal, la forme des îlots et
la localisation des équipements. Le plan-guide
proposé par Alexandre Chemetoff (Chemetoff,
2010) superpose l’existant au projet afin que
chacun comprenne l’origine des dynamiques
de transformation. Les documents graphiques
et les orientations d’aménagement sont deux
outils des PLU mal exploités, qui permettent
pourtant de donner à voir, notamment par le
dessin, les changements et évolutions à venir.
Encore faut-il concevoir le projet de vie – politique,
urbain et architectural – au préalable: proposer
des formes urbaines qui donnent envie
d’habiter, offrant des espaces d’intimité pour
chacun mais également des lieux publics de
partage. L’architecture est aussi un facteur d’enrichissement
de la ville qui ne doit pas être le
lieu de l’ennui mais bien au contraire le lieu où
se créent le lien et le plaisir du vivre ensemble.
(2) Loi 77-2 du 3 janvier 1977 sur l’architecture qui a créé
les CAUE.
(3) Début 2012, les bases de données documentaires des
CAUE d’Île-de-France seront consultables sur Internet.
Épinay-sur-Seine
Cité-jardin d’Orgemont
rue
rue
de
rue
I. des Vendéens
rue
de
des
d’Épinay
des
rue
rue
rue
route
Bretons
des
rue
rue
rue
rue des Basques
d'Enghein
rue
Impase des Charentais
RN 311
rue de l'Ile de France
route d’Argenteuil
rue
des Berrichons
des Auvergnats
des Provencaux
Le savoir-faire des anciens
(adaptation au relief) est parfois
oublié au détriment d’une qualité
fonctionnelle et esthétique.
rue des Carrières
Impase des Charentais
rue
de
Calais
rue
de la Somme
des Flammands
IAU île-de-France
Champguérin
la cité-jardin (état Perdif)
Champguérin
Gascons
pavillon
individuel
Église
Normands
immeuble
collectif
École
rue des Béarnais
d'Épinay
École
des
Bourguignons
Bains
Douches
équipement parcellaire
rue
des
Champenois
Félix
La La
rue de Lyon
Merlin
É. Rojat-Lefebvre
Seine Seine
0 50 100m
Source : CG 93/ B.P / Marc Couronné
Fond de plan : extrait du Perdif
d’après les Cahiers de l’IAURIF n°51
Avoir un dessein collectif, un projet politique en faisant acte de création dans la vision urbaine.
É. Rojat-Lefebvre
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