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L. C. – Quel regard portez-vous<br />
sur la copropriété?<br />
O. T. – Je pense que le régime de la copropriété<br />
est un système très compatible avec le développement<br />
durable car il offre la possibilité de<br />
mutualiser. Dernièrement, des habitants sont<br />
venus me voir pour un projet de géothermie.<br />
Je leur ai suggéré de se grouper à quatre ou<br />
cinq maisons et de partager les frais. La copropriété<br />
permet de réfléchir intelligemment à la<br />
mise en commun d’équipements comme les<br />
garages, le local à vélos ou encore un espace<br />
dédié au tri sélectif. L’exercice du partage est<br />
néanmoins difficile, le besoin de posséder<br />
est culturel. Le fait que chacun ait son jardin<br />
pose problème en termes de consommation<br />
d’espace. À l’image de l’expérience d’autopromotion<br />
des Jardies à Meudon avec des logements,<br />
un jardin et une série de pièces communes<br />
partagées, nous mettons actuellement<br />
en place une opération<br />
dans un ancien<br />
boles que la mutualisation, prévue initialement<br />
mais mal anticipée, aurait pu éviter. Je donnerais<br />
comme conseil aux promoteurs de bien<br />
anticiper les logiques de partage de l’espace<br />
comme celui des équipements. Ils doivent s’assurer<br />
que le mode de fonctionnement qu’ils<br />
mettent en place peut s’inscrire dans la durée.<br />
L. C. – La municipalité a-t-elle eu<br />
à intervenir sur un règlement<br />
de lotissement?<br />
O. T. – Nous avons délibéré pour rendre caduc<br />
le règlement du lotissement de l’Étang-Neuf, un<br />
lotissement d’une cinquantaine de maisons, qui<br />
date des années 1970. Au départ, toutes les maisons<br />
étaient identiques, elles se sont transformées<br />
au fil du temps : les habitants ont modifié<br />
des cloisons, ajouté des vérandas, posé des clôtures,<br />
fait construire des abris de jardin. Finalement,<br />
le lotissement s’est densifié en termes de<br />
surface bâtie, même si le<br />
nombre d’habitants est<br />
garage avec 19 logements<br />
et un jardin<br />
potager partagé.<br />
» Je donnerais comme conseil<br />
aux promoteurs de bien anticiper<br />
resté sensiblement le<br />
même. Cette évolution<br />
en douceur, par appro-<br />
Certains projets ne les logiques de partage de l’espace priation, à travers une<br />
voient cependant pas comme celui des équipements, succession de petites<br />
le jour. Le projet, pour<br />
quelques personnes<br />
âgées de la com-<br />
et de s’assurer qu’ils puissent<br />
s’inscrire dans la durée. «<br />
modifications, qui relèvent<br />
de décisions individuelles<br />
et spontanées,<br />
mune, d’un lieu où<br />
offre, un résultat cohé-<br />
elles se sentiraient<br />
rent et harmonieux. L’in-<br />
moins seules, leur permettant de mutualiser les tégration d’une opération est réelle à partir du<br />
aides à la personne ou les visites à domicile, moment où l’ensemble écrit l’histoire de la<br />
avec des services communs type buanderie ou commune, du quartier, des habitants, à partir<br />
des chambres supplémentaires partagées pour du moment où l’attachement des familles à<br />
l’accueil des petits-enfants, a ainsi été aban- leur maison est tel qu’au départ à la retraite des<br />
donné sous prétexte, au final, que chacun vou- premiers occupants, les enfants rachètent la<br />
lait rester chez soi. La mutualisation est avant maison de leurs parents pour ne pas quitter<br />
tout volontaire, et propre à chaque besoin, à<br />
chaque âge de la vie. Ce mode de gestion<br />
l’endroit où ils sont nés.<br />
requiert une évolution des mentalités qui ne Propos recueillis par Lucile Mettetal<br />
peut se faire que de manière progressive, avec<br />
un accompagnement et un encadrement des<br />
plus adaptés.<br />
Par exemple, dans le cadre de la fusion prévue<br />
au règlement initial des quatre copropriétés du<br />
quartier de l’Orme, l’association mère devait<br />
reprendre en gestion un certain nombre d’éléments,<br />
notamment l’antenne collective de<br />
télévision. Cette situation a été source de dysfonctionnements<br />
et d’incompréhensions, les<br />
présidents de copropriété refusant la fusion, le<br />
promoteur ne voulant pas continuer à payer<br />
quitte à se retourner vers la municipalité pour<br />
la maintenance, etc. Nous avons refusé pour des<br />
raisons d’équité par rapport aux autres habitants<br />
de la commune. Une semaine plus tard,<br />
l’antenne collective était démontée et il a fallu<br />
changer le règlement pour autoriser les para-<br />
et Yann Watkin<br />
<strong>IAU</strong> île-de-France<br />
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