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À lire
BRUNO PARASOTE
Autopromotion, habitat groupé
et liens sociaux.
Éditions Yves Michel, 2011.
BIMBY
www.bimby.fr IAU
ÀL’HEURE OÙ LA CRISE IMMOBILIÈRE REND DIFficile
l’accès au logement, l’autopromotion
est une alternative à la promotion
classique, privée ou sociale, une voie
différente, solidaire et économique. L’ouvrage
de Bruno Parasote a pour ambition de définir
le concept d’autopromotion, d’expliquer son
intérêt pour l’individu et la société, mais aussi
de donner au lecteur les outils méthodologiques
à travers quelques exemples aboutis,
comme le quartier des Béalières à Meylan, La
Salière à Grenoble, Diwan à Montreuil, ou
encore La Fonderie de Vanves. De nombreux
témoignages ponctuent cet ouvrage qui se veut
avant tout pragmatique. Le principe de l’autopromotion
est la forme la plus participative de
l’habitat groupé puisqu’un groupe d’habitants,
partageant le contenu idéologique du projet
qui fait socle commun, est maître d’ouvrage,
pilote la maitrise d’œuvre et supervise les travaux.
Personnaliser son logement, construire de
manière économe et bâtir un cadre relationnel
plus intense avec des voisins que l’on connaît
bien après avoir partagé de longues discussions
lors de l’élaboration du projet, tels sont les principaux
atouts de l’habitat groupé en autopromotion.
Afin de convaincre les collectivités
locales encore hésitantes à soutenir ce type de
projet, Bruno Parasote souhaite montrer que
LE PROJET DE RECHERCHE BIMBY (« BUILD IN MY
Back Yard » : « construire dans mon jardin»),
sélectionné en 2009 par l’Agence
nationale de la recherche dans le cadre de son
appel à projets «Villes durables», a pour ambition
de définir et d’expérimenter «une nouvelle
filière de production de la ville capable d’intervenir
là où les filières classiques ne le sont pas».
Le site Internet, plate-forme collaborative alimentée
et construite par les échanges des membres
du réseau et les retours d’expérience des
partenaires du projet, s’adresse aux acteurs susceptibles
de mobiliser le foncier pavillonnaire:
l’habitant, l’élu, l’urbaniste, la filière. L’enjeu
est de démontrer les ressorts individuels possibles
du renouvellement et de la densification
progressive des quartiers pavillonnaires, la maîtrise
et l’orientation de ces initiatives individuelles
vers l’intérêt général. En Île-de-France, le
projet fait l’objet de divers travaux et expérimentations
en matière d’urbanisme participatif, de
méthodologie exploratoire et de communication
avec la DRIEA IF/CETE IF et la communauté
d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines
(CASQY), partenaires du projet (le CETE
IF est copilote avec le CETE Normandie Centre).
l’autopromotion répond aux enjeux du développement
durable et peut devenir un des principaux
moteurs de leur développement urbain,
en termes d’évolution écologique et sociale.
L’habitat groupé garantit une certaine densité
et induit souvent une architecture nouvelle qui
augmente l’attractivité d’un quartier. Et si l’autopromotion
n’est pas un gage de respect de
la biodiversité, les projets conçus par un groupe
d’habitants prévoient fréquemment la réalisation
de surfaces plantées, de zones humides, de
potagers, ou encore la pose de nichoirs à
oiseaux. Enfin, la diversité sociologique et générationnelle
de l’habitat partagé offre un réseau
d’entraide qui permet de répondre aux problématiques
quotidiennes diverses.
Mais l’auteur ne sous-estime pas la complexité
de l’aventure et insiste sur la nécessité d’un
accompagnement professionnel. Il indique au
lecteur qu’il faut savoir solliciter le panel de
compétences tant pour la qualité du terrain
que pour la bonne structure juridique (notaire,
conseiller fiscal) et s’assurer d’un soutien politique
afin d’éviter les désillusions. Parce que
l’habitat groupé en autopromotion est fondé
sur la vie de groupe, il faut utiliser les capacités
de chacun et bien définir les rôles, l’erreur serait
d’imaginer que l’enthousiasme suffit à la réussite
d’un tel projet.
À Saint-Quentin, en intégrant au PLH la fiche
action intitulée «Production de formes urbaines
économes en espace et diversifiées», l’objectif
à terme est la mise en place d’outils tels que
des fiches typo-morphologiques par quartiers,
ou encore la production de guide ou de charte.
Les résultats de l’étude du gisement urbanistique
menée dans ce but font l’objet de communication
aux habitants. La DDT des Yvelines,
le PNR de la Haute Vallée de Chevreuse et les
communes du Tremblay-sur-Mauldre et des
Essarts-le-Roi se sont engagés dans des
démarches expérimentales avec des habitants
des deux communes dans le cadre de l’élaboration
de leur PLU. À Tremblay, la démarche de
concertation avec les habitants consiste par
exemple à réaliser une maquette numérique
illustrant le devenir des parcelles, en considération
des aspirations individuelles. Les préconisations
issues de l’exercice et livrées aux élus
doivent permettre d’illustrer et d’étayer les orientations
et les marges de manœuvre en vue de
l’élaboration du document d’urbanisme. Le projet
BIMBY prévoit d’autres expérimentations en
2012 que le site diffusera en ligne progressivement.
île-de-France