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Les Cahiers de l’<strong>IAU</strong> <strong>îdF</strong><br />

n° 161 - février 2012<br />

Interview<br />

Olivier Thomas est maire<br />

de Marcoussis (91),<br />

conseiller régional<br />

d’Île-de-France, président<br />

de l’AEV et de l’association<br />

du Triangle Vert.<br />

Né en 2003, le Triangle Vert<br />

regroupe les communes de<br />

Marcoussis, Saulx-les<br />

Chartreux, Champlan, Nozay,<br />

Villebon-sur-Yvette, ainsi que<br />

leurs agriculteurs. Ensemble,<br />

ils et travaillent à concilier<br />

un développement harmonieux<br />

des villes et le maintien d’une<br />

agriculture économiquement<br />

viable, dans une optique<br />

de développement durable<br />

du territoire.<br />

Né en 1976, l’Agence des<br />

espaces verts est un<br />

établissement public<br />

responsable de la mise en<br />

œuvre de la politique «verte»<br />

d’Île-de-France. Son action vise<br />

à participer au maintien de<br />

l’agriculture périurbaine, à gérer<br />

des forêts, à réhabiliter des<br />

sites dégradés, à préserver les<br />

milieux naturels d’intérêt<br />

écologique majeur, ou encore à<br />

aménager des coulées vertes.<br />

L. Mettetal/<strong>IAU</strong> <strong>îdF</strong><br />

Habiter dans le périurbain<br />

La concertation avec les habitants,<br />

un préalable au bien vivre ensemble<br />

Les Cahiers – En tant qu’élu, qu’est-ce<br />

qu’une opération réussie, selon vous?<br />

Olivier Thomas – En premier lieu, je pense<br />

qu’il est nécessaire que chaque opération d’habitat<br />

soit intégrée à la ville. Deuxièmement, qu’il<br />

s’agisse d’une opération sous forme de lotissement<br />

ou d’une opération groupée, il y a une<br />

question de taille critique et de phasage.<br />

Sachant que la construction d’un nombre<br />

important de logements et un apport massif de<br />

population bouleversent l’équilibre communal,<br />

nous réalisons plus volontiers des petites opérations,<br />

échelonnées dans le temps, et réparties<br />

dans l’espace communal : 10 logements dans<br />

un quartier, 15 ou 30 dans un autre, jusqu’à 40,<br />

pas plus, car c’est une taille critique d’apport<br />

de population mais aussi d’acceptation des<br />

habitants.De nombreux maires évoquent en<br />

effet les pétitions qu’ils reçoivent lorsqu’ils décident<br />

de faire du logement social. Nous n’avons<br />

pas eu de pétitions ni de recours jusqu’ici car,<br />

avec une vie de village pourtant très forte, les<br />

habitants acceptent d’autant mieux de nouveaux<br />

logements que les plans sont dessinés<br />

conjointement, en concertation avec eux.<br />

Les logements sociaux ont de surcroît la taille<br />

des pavillons, et sont parfois de meilleure qualité.<br />

À regarder l’espace, les matériaux nobles<br />

comme la pierre et le bois, l’équipement<br />

solaire, les gens nous disent : « On ne vous croit<br />

pas, ce ne sont pas des HLM. » Nous sommes<br />

parvenus, sur le terrain voisin du Clos des Célestins,<br />

malgré la réticence de certains habitants,<br />

à réaliser une opération de logements sociaux<br />

en pavillons. Aujourd’hui, les gens se battent<br />

pour y vivre. La première question que je me<br />

pose lorsque je construis du logement social<br />

sur la commune, et que tous les maires<br />

devraient se poser, c’est de savoir si je pourrais<br />

y vivre. Selon moi, réussir une opération, c’est<br />

également parvenir à résoudre le problème des<br />

voitures. Il y en a de plus en plus, les couples<br />

avec enfants dans les lotissements en ont souvent<br />

deux, puis trois ou quatre lorsque les<br />

enfants grandissent et passent le permis. À Marcoussis,<br />

l’absence de RER rend la voiture indispensable.<br />

Les maisons n’étant pas très grandes,<br />

les garages sont devenus des buanderies, on y<br />

met le congélateur, les vélos, etc. Le stationnement,<br />

n’étant pas prévu dans l’espace «public»,<br />

devient pour le coup anarchique. Faire en sorte<br />

que la voiture ne prenne pas autant de place<br />

dans les lotissements et parvenir à rationaliser<br />

son stationnement me paraît être un des enjeux<br />

à relever pour les opérations futures.<br />

L. C. – Et quelles sont les erreurs<br />

du passé?<br />

O. T. – Certains lotissements sont fermés sur<br />

eux-mêmes, ils fonctionnent en autarcie, souvent<br />

de par leur conception enclavée, faite<br />

d’impasses, mais aussi de par leur situation géographique<br />

dans la commune, parfois loin du<br />

centre, en bordure de zone agricole, avec des<br />

pavillons qui tournent le dos à la ville. À Marcoussis,<br />

le Clos des Célestins a été conçu de<br />

cette manière, sans soucis d’intégration. La<br />

notion de domaine public interdisant évidemment<br />

toute fermeture, en contrepartie de la<br />

rétrocession de la voirie et de l’éclairage, nous<br />

avons négocié que le lotissement reste ouvert.<br />

Le quartier de l’Orme, réalisé par Bouygues en<br />

1992, est par contre situé en centre-ville. L’école<br />

construite en même temps a été un facteur d’intégration.<br />

Cependant, malgré une typologie<br />

variée de maisons, la programmation de<br />

quelques logements sociaux, il a fallu du temps<br />

pour que cet ensemble fonctionne bien. Cette<br />

opération aurait mérité à l’époque d’être davantage<br />

conçue avec les habitants de Marcoussis<br />

qui, pour certains, étaient à la recherche d’un<br />

pavillon à acquérir. 300 maisons ont été<br />

construites d’un seul bloc, habitées presque<br />

exclusivement par une population extérieure à<br />

la commune. L’arrivée massive d’une population<br />

du même âge, à peu près tous les trente<br />

ans, avec des enfants de 7 ou 8 ans, a été compliquée<br />

à gérer pour une petite commune<br />

comme la nôtre. Face à l’ouverture des classes<br />

de l’école primaire puis à leur fermeture, les<br />

enfants allant ensuite au collège, il aurait été<br />

préférable de prévoir un phasage afin d’amortir<br />

le choc dans les services publics ou dans les<br />

associations.<br />

<strong>IAU</strong> île-de-France<br />

Une exigence des élus vis-à-vis des promoteurs :<br />

anticiper les besoins des habitants dans la durée.<br />

EvaTheWeaver/Flickr-cc

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