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Les Cahiers de l’IAU îdF
n° 161 - février 2012
Habiter dans le périurbain
1977, le CAUE peut alors, par sondage ou illustration,
apporter des conseils bien utiles, mais
assez rarement sur la création de logements
supplémentaires. En comparaison avec les «permis
de lotir » devenus
permis d’aménager, les
opérations de permis
groupés ont pour particularité
de porter en
elles les germes de la
densification verticale et
d’être les plus à même
de permettre une intensification
maîtrisée des
tissus pavillonnaires. La diversité (taille, location,
accession…) dans l’offre de logement doit
cependant être optimale pour répondre à la
demande sociale et éviter son report géographique.
L. C. – Est-il possible d’imaginer
un nouveau cadre de développement
pour ces ensembles?
D. B. – Avec l’idée de progressivité dans l’aménagement,
nous passons aujourd’hui d’un urbanisme
réglementaire à un urbanisme de projet.
La déclinaison de ce dernier sur les quartiers
pavillonnaires, en vue de leurs valorisation et
densification, nous amène cependant à inventer
les conditions d’un urbanisme de voisinage,
d’un urbanisme de proximité. Au-delà des
garanties à donner aux élus sur les questions
de peuplement et d’équipements liées à une
opération, il s’agit de changer nos façons de
faire pour partager, plus que jamais, les enjeux
d’un projet. Cet urbanisme de la proximité
porte en lui une dimension économique et
sociale, et nous interroge sur le type même de
société que nous voulons faire perdurer ou
émerger.
En référence au projet BIMBY (5) , nous suggérons
de passer des initiatives individuelles à la parcelle
à des logiques constituées de groupements
pouvant fonder un intérêt général,
notamment dans des îlots lâches où le potentiel
foncier peut représenter 3 000, parfois 5 000 m2 sur 10 à 15 parcelles. Ce périmètre global,
comme les orientations d’aménagement et de
programmation imposées par le Grenelle aux
zones à urbaniser, pourrait ainsi faire l’objet de
schémas d’aménagement, requérant cependant
l’élaboration de plans locaux d’urbanisme
capables d’inventer des orientations d’aménagement
progressives pour encadrer ce renouvellement
urbain. Il s’agit alors de repérer dans
ces copropriétés les 3 ou 5 parcelles qui permettront
de relier l’ensemble avec les tissus
avoisinants, de densifier qualitativement et de
répondre quantitativement aux besoins des
habitants. L’assouplissement des règles d’urba-
» Inventer un urbanisme
de voisinage, un urbanisme
de proximité. «
nisme est indispensable mais non suffisant. De
nombreux outils existent qui nous interpellent
dans leur portée et leur efficacité, comme par
exemple l’OPAH. Cet outil d’intervention sur le
bâti dégradé, à l’échelle
communale et de plus
en plus intercommunale,
s’arrête sur des périmètres
précis, engage un
diagnostic fin du bâti,
intègre l’habitant dans sa
dimension sociale et
économique (propriétaires
occupants, propriétaires
bailleurs, locataires…), propose des interventions
sur l’existant accompagnées le cas
échéant de nouvelles constructibilités ou de
nouveaux équipements, bénéficie de la compétence
d’animation d’une équipe sur 3 à
5 ans, et apporte des aides financières aux porteurs
de projets privés dans une finalité sociale,
selon des critères ciblés et toujours à partir d’un
volontariat dans l’adhésion à la démarche. Pourquoi
ne pas songer à la mise en place d’un outil
ad hoc d’aide à l’intensification des tissus
pavillonnaires, porté par les intercommunalités
dans le droit fil des PLUI et soutenu par une
politique nationale ? Le code de l’urbanisme
pourrait s’enrichir d’un nouveau sigle : opération
programmée d’amélioration de l’habitat et
d’intensification urbaine (OPAHIU).
Propos recueillis par Yann Watkin
et Lucile Mettetal
IAU île-de-France
(5) Build In My Back Yard, voir le site bimby.fr, ainsi que la
note de lecture, p.104.