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72<br />

Anticiper<br />

Les Cahiers de l’<strong>IAU</strong> <strong>îdF</strong><br />

n° 161 - février 2012<br />

L’imbrication de volumes bas<br />

et fractionnés autour de jardins :<br />

une densification discrète.<br />

Zoom sur l’atelier de projet<br />

L’atelier de projet « De l’architecture<br />

au territoire, du territoire à l’architecture »<br />

de l’ENSAB (1) a répondu à l’appel à idées<br />

« Remettre en ville nos lotissements »<br />

initié par le Pays de Rennes et l’AUDIAR (2)<br />

en février 2011. Cet atelier de projet<br />

particulier, réunissant des étudiants<br />

en architecture de 4 e année de l’ENSAB<br />

et des étudiants urbanistes du master<br />

Maîtrise d’Ouvrage Urbaine et Immobilière<br />

(MOUI) de l’université Rennes-II a mené<br />

l’exploration du renouvellement urbain<br />

et architectural de deux lotissements<br />

des années 1960-1970 situés au cœur<br />

des communes de Chavagne et de Liffré,<br />

en seconde et troisième couronnes<br />

de l’agglomération rennaise.<br />

(1) Atelier de projet de l’École nationale supérieure<br />

d’architecture de Bretagne, créé initialement par<br />

Jean-François Revert, architecte urbaniste et grand<br />

prix de l’Urbanisme 1990. L’atelier est dirigé<br />

actuellement par Flore Bringand. Laurent Lagadec,<br />

architecte, a également codirigé les travaux de<br />

l’appel à idées «Remettre en ville nos lotissements».<br />

(2) Agence d’urbanisme et de développement<br />

intercommunal de l’agglomération rennaise.<br />

Habiter dans le périurbain<br />

Hybridation fertile<br />

Dans la densification des lotissements existants,<br />

la prise en compte des préoccupations et du<br />

point de vue de l’habitant pionnier oblige à<br />

penser une densification douce, acceptable,<br />

garantissant au propriétaire vendeur, dans le<br />

cas d’une division de terrain, le maintien de la<br />

valeur de son bien en instaurant la «bonne distance<br />

(6) » entre lui et la nouvelle construction.<br />

Inversement, la densification doit apporter une<br />

plus-value au lotissement, le rendant désirable<br />

à de nouveaux habitants tentés par l’offre de<br />

logements neufs en périphérie des communes.<br />

Toute la difficulté réside dans le degré de densification<br />

car doubler la capacité d’accueil<br />

d’une parcelle par l’ajout d’une maison en fond<br />

de jardin ou entre deux maisons est relativement<br />

aisé (encore faut-il l’encourager et le rendre<br />

possible), déjà pratiqué et accepté socialement<br />

dans des quartiers soumis à une pression<br />

foncière.<br />

Au-delà, lorsqu’il s’agit de passer de 10 logements/ha<br />

(densité brute courante des lotissements)<br />

à 40 logements/ha, il faut inventer de<br />

nouvelles formes d’habitat capables de s’imbriquer<br />

en douceur dans la grille pavillonnaire<br />

existante, c’est-à-dire de s’insérer dans les<br />

espaces mobilisables pour l’accueil de nouveaux<br />

habitants au moindre impact pour les<br />

habitants pionniers (moindre vis-à-vis, conservation<br />

de l’ensoleillement du jardin et des maisons,<br />

préservation de l’intimité et de vues dégagées).<br />

L’exploration fine et méthodique des formes<br />

possibles d’habitat sur ces espaces conduit à<br />

imaginer de nouvelles typologies d’habitat<br />

interstitielles, et finalement leur croisement<br />

avec la forme basique et régulière du lotissement,<br />

composée de maisons individuelles plus<br />

ou moins identiques et isolées sur des parcelles<br />

de taille comparable. C’est le principe d’hybridation<br />

qui s’opère avec la mise en place de stratégies<br />

urbaines et architecturales équilibrées<br />

entre évitement et rapprochement.<br />

Une nouvelle combinaison du lotissement en<br />

découle où l’implantation, la disposition et la<br />

hauteur des nouvelles constructions mettent<br />

en place à la fois les conditions de l’intime, de<br />

l’être chez soi et de l’accueil de l’Autre.<br />

Remettre «en ville» nos lotissements,<br />

l’expérience rennaise du renouvellement<br />

des lotissements pionniers<br />

d’après-guerre<br />

Le Pays de Rennes, bien que structuré par une<br />

politique urbaine forte d’une « ville archipel »<br />

concentrant le développement dans les pôles<br />

existants et préservant la campagne du mitage,<br />

connaît une périurbanisation dévoreuse d’espace<br />

agricole (250 ha de terres agricoles<br />

consommées par an (7) ). Un phénomène à double<br />

détente avec l’extension et le durcissement<br />

des franges urbaines des communes « satellites<br />

» de Rennes souvent « écoquartierisées (8) »<br />

et l’affaiblissement concomitant, pour certaines<br />

d’entre elles, de leur substance interne, centrebourg<br />

et lotissements riverains de « première<br />

génération (9) ».<br />

Ces lotissements sont aujourd’hui sous-occupés,<br />

inadaptés à une population vieillissante. Ils<br />

sont, par ailleurs, concurrencés par des lotissements<br />

neufs proposant des maisons plus petites<br />

et moins chères, répondant à la diversité des<br />

modes de vie actuels (familles monoparentales,<br />

primo-accédants, personnes âgées,<br />

familles recomposées…).<br />

Dans ce contexte, le renouvellement urbain de<br />

ces lotissements pionniers d’après-guerre, situés<br />

stratégiquement au cœur des communes, est<br />

devenu prioritaire pour les acteurs locaux du<br />

Pays de Rennes.<br />

<strong>IAU</strong> île-de-France<br />

C. Blanchard et M. Mackova/ENSAB - K. Contzen et E. Le Bourdonnec/Université Rennes-II<br />

Hypothèses de densification de lotissements<br />

pionniers d’après-guerre par hybridation<br />

de nouvelles typologies d’habitat interstitielles<br />

Parmi les projets de l’atelier de projet de l’EN-<br />

SAB (10) , deux ont exploré tout particulièrement<br />

la notion de « ville douce » en proposant deux<br />

formes d’hybridation du lotissement existant.<br />

(6) «L’hostilité au changement de la bonne distance» est un<br />

phénomène décrit dans le projet de recherche « Lotir les<br />

lotissements, conditions architecturales, urbanistiques et<br />

sociologiques de la densification douce de l’habitat individuel<br />

» réalisé par Guy Desgrandchamps, Marylène Ferrand,<br />

Jean-Michel Léger, Bernard Le Roy et Marine le Roy<br />

(IPRAUS).<br />

(7) Données chiffrées du SCOT du Pays de Rennes.<br />

(8) Ce qui ne retire en rien les qualités intrinsèques des écoquartiers<br />

mais relativise leurs impacts lorsqu’ils sont des actes<br />

isolés de l’aménagement d’un territoire.

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